G.H.C. Bulletin 94 : Juin 1997 Page 1991
Tomás de CARDONA
qu'ils retiennent captifs, ceux de la côte de Paria (14),
Cumana (15) et Margarita, comme on l'a su par l'un d'eux
qu'ils avaient enlevé avec d'autres et qui est venu à la
nage une nuit jusqu'à un des navires de cette compagnie,
pleurant et suppliant que, pour l'amour de Dieu, on le
tire de là parce que prochainement ils devaient le manger
comme ils l'avaient fait de ses compagnons; ils ont emmené
ce dernier à l'île de la Margarita et l'ont remis au
Gouverneur, lequel l'a employé dans les forces de Mompatar
(16) où à présent il sert Votre Majesté comme tambour.
Notes :
Il s'agit de la traduction d'un texte de l'Archivo de
Indias à Séville (fonds México 136), richissime fonds
d'archives qui conserve tout ce qui a trait aux "Indes",
c'est-à-dire à l'Amérique espagnole.
Est conservé par ailleurs à la Bibliothèque nationale à
Madrid un manuscrit (n° 2468), rédigé par Nicolás de
CARDONA et publié en 1634, qui relate cette expédition. Il
est richement décoré de peintures qui représentent les
Petites Antilles. J'ai utilisé les gravures de Saint-
Vincent, la Barbade, Grenade, Sainte-Lucie dans mon livre
"Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu"
(Khartala 1992, cf. GHC p. 561 et 569) et celle de la
Guadeloupe dans mon "Guide des trésors archéologiques
sous-marins des Petites Antilles" (Ed. Jean-Pierre Moreau,
1988, cf. GHC p. 19, 33 et 192).
(1) asiento : traité, accord, autorisant des particuliers
à naviguer ou commercer en territoires espagnols.
(2) Nouvelle-Espagne : nom donné par les Espagnols à ce
qui deviendra le Mexique.
(3) Indes Occidentales, ici, les Antilles.
(4) Mer du Nord : aujourd'hui Océan atlantique et mer des
Antilles, la Mer du Sud étant le Pacifique.
(5) Barlovento : nom espagnol des Iles du Vent ou Petites
Antilles.
(6) Matalino : la Martinique.
(7) île Margarita : proche de la côte du Venezuela.
(8) En réalité, les Caraïbes ne mangeaient pas les
Espagnols captifs, ils les utilisaient aux travaux des
champs. Par contre ils mangeaient, au cours de cérémonies
rituelles, leurs ennemis ancestraux, les "Allouages" ou
Arawaks.
(9) Dès les débuts du XVIe siècle, à la suite de naufrages
et de raids sur les colonies espagnoles, s'est constituée
progressivement une population noire vivant avec les
Caraïbes, ancêtres des Caraïbes noirs de Saint-Vincent qui
donneront du fil à retordre aux puissances coloniales aux
XVIIe et XVIIIe siècles.
(10) pièces : esclaves noirs.
(11) un real, pièce d'argent de 3,43 grammes.
(12) tiques : fléau que décrit très bien l'Anonyme de
Carpentras p. 152 (Seghers, 1990).
(13) Guadianilla : Guadanillo à Puerto-Rico (Atlas major
de Joan Blaeu, Amsterdam 1662) ?
(14) Paria : côte du Venezuela à l'embouchure de l'Oré-
noque près de Trinidad.
(15) Cumana : côte du Venezuela près de l'île Margarita.
(16) Mompatar : sans doute la capitale de Margarita (aussi
Pampatar).
COOPÉRATION
de Michel Camus TRUTIÉ (TRUTIER) GHC p. 221
TRUTIÉ (TRUTIER), habitant de Saint-Domingue, demande une
dispense de résidence à Paris pour faire publier les bancs
de mariage de sa fille avec M. de BOULLAINVILLIERS, capi-
taine de cavalerie (A.N. V1 680, p. 137). En marge : Bon,
4 juillet 1766. Il est alors à Paris. Il s'agit sans doute
du TRUTIER de VAUCRESSON Jean Baptiste, cité dans l'index
de MOREAU de SAINT-MÉRY, description tome III.
Un Jean Baptiste TRUTIÉ, fils de Jean Baptiste Jacques,
secrétaire du Roi, habitant Le Lamentin, et de Marie
Marguerite BELLETESTE, épouse le 16 3 1804 à Baracoa
(Cuba) Louise Antoinette DUHART, fille mineure de Jean
Baptiste et de Marie Madeleine TOUL...? (marge mangée), o
Croix-des-Bouquets. Son beau-frère et tuteur, présent, est
Jean Armand LAMOUROUS, lui aussi réfugié. Contrat (Agence
de Santiago de Cuba, 5 Mi 1432, après de multiples tables,
un des premiers actes).
de Gérard Robert Claret : La famille de CÉRIS (pp. 46-48)
Au cours de recherches à Civaux (Vienne), ville dont
Joseph de CERIS (p. 48, 2.4) fut maire, j'ai relevé sa
signature en 1828, 1829; en février 1833, son adjoint
LEDOUX l'avait remplacé mais on retrouve à la fin d'un
mariage sa signature ("De Ceris père"), ainsi que celles
d'Estelle de Ceris et d'un autre "de Ceris", sans doute
les enfants.
de Maximilien Debarnot : VALETTE de CHAMPFLEURY et alliés,
Claudine LEZELÉ (pp. 1739-1741 et 1950-1951)
Claudine LEZELÉ ou DU LESLAY, dame de Pennerlan du
manoir de Leslé en Pontscorff (Morbihan), est ma septième
aïeule; elle est née vers 1702 à St-Jérôme de la Petite
Rivière (St-Domingue), fille de Jacques (o Port-Louis,
Vannes) et Madeleine LE COUDRE (mariés le 12 janvier
1701).
La famille DU LESLAY (patronyme déformé dans les
registres paroissiaux) est originaire de Bretagne et, sans
doute, d'Ecosse; famille éteinte dont le nom semble avoir
été relevé.
En premières noces, Claudine LEZELÉ épousa Jean
Baptiste (de) GUIBERT, le 23 janvier 1748 à Ste-Rose de
Léogane; elle en eut cinq enfants (dont ma sixième aïeule
Marie Claudine épouse RAULIN).
Veuve, Claudine LEZELÉ se remaria avec Jacques PAYEN
(de BOISNEUF), né vers 1704 à l'Ile de Ré et décédé le 5
mars 1783, chevalier de St-Louis. Elle eut de ce second
mariage encore quinze enfants, dont plusieurs jumeaux. Six
ou sept d'entre eux ne vécurent pas au-delà de quatre ans
(nous sommes loin des quatre enfants au moins signalés !).
L'aîné des vingt enfants, Marie Claudine de GUIBERT, fut
d'ailleurs plusieurs fois marraine de ses demi-frères et
soeurs.
Pour plus de détail sur ces familles, je signale le
cahier n° 16 du CGHIA (1986) : article NOUGUES (pp. 52-53)
du colonel Arnaud et mon article, p. 66 (RAULIN) puis pp.
68-69 (GUIBERT).
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Révision 22/01/2005