G.H.C. Bulletin 91 : Mars 1997 Page 1897
COOPÉRATION
d'Edgard Littée : Les JUSTON (pp. 1622-1629, 1770, 1819)
Mon grand-père, Edgard Louis Auguste LITTÉE ("PHOS"),
avait acheté, le 14 avril 1910, la propriété "Juston" à
Petit-Bourg, où il planta une très grande variété d'arbres
fruitiers; en bon chimiste, il passa à la macération et
distillation des fruits pour faire ses premières liqueurs
ou crèmes de banane, sapote, goyave, etc.
Voici ce que je relève sur la photocopie de l'acte
d'achat du 14 avril 1910 :
Il y a plus de 30 ans (soit vers 1880), l'habitation
Juston de Belleville appartenait à M. Victor Amédée
SERPETTE qui l'avait acquise de (voir GHC p. 1628) :
- Mlle Irma JUSTON de BELLEVILLE
- Mlle Marie Mathilde JUSTON de BELLEVILLE
- M. Ulric JUSTON de BELLEVILLE,
suivant contrat reçu par Me Alexis Leger, notaire à
Pointe-à-Pitre, le 4 mars 1865.
Après le décès de M. SERPETTE au Petit-Bourg, le 3
mars 1886, sa succession a été appréhendée pour la vacance
et défaut de parents du défunt au degré successible. Par
vente aux enchères, elle a été adjugée (50% chacun) à :
- M. Fernand RANDAL, habitant planteur au Petit-Bourg
- M. Paul Ildephonse MARCELLIN, receveur des contributions
Le 16 novembre 1901, chez Me Guillot au Petit-Bourg,
accords de vente et,
- le 6 mars 1902, vente de Fernand RANDAL à Mlle Laurence
RANDAL de 50% de l'habitation,
- le 6 décembre 1904, vente de MARCELLIN à la même de 50%.
Les 14 avril 1910 et 2 mars 1915, vente par Mlle
Laurence RANDAL à Edgard LITTÉE (dans la portion vendue en
1910, elle avait détaché un hectare, vendu le 14 janvier
1910 à l'indien DOULEHI BHAGLOU.
Le 13 juillet 1916, Edgard LITTÉE vend l'habitation à
M. BOULOGNE, en vue de créer (décembre 1919) sa distil-
lerie "Liqueurs des Isles Caraïbes Fanny Littée". Dans le
même but, il avait vendu le 17 mars 1920 un immeuble au 3
quai Foulon à Pointe-à-Pitre à M. WACHTER : le relais
crédit bancaire n'existait pas à l'époque !
NDLR
Bien entendu, nous sommes allés consulter au CARAN
(sur microfilm), l'acte de vente de l'habitation par les
JUSTON de BELLEVILLE, le 4 mars 1865, chez Me Alexis Leger
(NOT/GUADELOUPE/576), espérant y trouver des indications
sur la propriété antérieure (cf. GHC p. 1629). Las ! rien
n'était indiqué, mais l'acte de vente est cependant très
intéressant quand au sort de ces habitations "abandonnées"
par des héritiers installés en métropole :
M. Georges Louis Charles Aubin, notai e à Pointe-à-
Pitre, au nom et comme mandataire général et spécial de
1) Mlle Irma JUSTON de BELLEVILLE, célibataire et
rentière, demeurant à Villeneuve sur Lot (Lot-et-Garonne)
(procuration Me Bosq au dit lieu le 4 4 1864);
2) M. Ulric Alphonse JUSTON de BELLEVILLE, maréchal des
logis chef au deuxième escadron du 6ème régiment de
lanciers en garnison à Thionville (Moselle) (procuration
Me Marchal au dit lieu, 15 4 1864);
3) Mlle Marie Mathilde JUSTON de BELLEVILLE, rentière
demeurant à Villeneuve sur Lot (procuration Me Bosq, 2 11
1864);
vend à M. Victor Amédée SERPETTE, gérant d'habitation
demeurant au Petit-Canal
l'habitation sucrerie dite Juston ou Belleville,
située sur la commune du Petit-Bourg.
"D'après les renseignements que l'on a pu recueillir,
l'habitation Juston se composerait de plus de 200 hectares
de terre et serait bornée" :
- au nord, par les terres dites à Gondoute, appartenant à
M. Brane; celles dites à Janneton, dépendant de la
succession Borelly et celles dites à Jacquin, dont les
propriétaires sont inconnus;
- au sud, par l'habitation sucrerie dite La Sarcelle;
- à l'est, par une partie des terres de la dite habitation
La Sarcelle et une partie de celle dite à Jacquin;.
- à l'ouest, par les forêts de l'Etat.
"Mais ces abornements sont indiquées à titre de rensei-
gnements et sans aucune garantie."
Pas d'animaux; bâtiments en mauvais état; plantations
en cannes et en vivres faites par des colons partiaires
avec lesquels M. SERPETTE aura à s'entendre. Les vendeurs
ne peuvent rien garantir et mettent simplement M. SERPETTE
en leur lieu et place.
L'habitation appartient aux vendeurs comme recueillie
de la succession de leurs père et mère, qui en étaient
propriétaires depuis plus de trente ans, mais ils n'ont
aucun titre : "M. SERPETTE devra se les procurer, s'il le
juge à propos, mais à ses frais."
La vente est faite à charge, par l'acquéreur, de
payer les droits et honoraires, supporter les servitudes
passives apparentes ou occultes qui peuvent grever l'habi-
tation, le tout à ses risques et périls, de supporter
impositions et charges de toutes sortes, à partir du 1er
janvier dernier, et pour 18.000F (intérêts 5% l'an à
partir du 1er janvier dernier), payables en trois termes
égaux de 6.000F les 1er juin 1865, 1866 et 1867.
Suivent les trois procurations. Celle de Marie
Mathilde charge Me Aubin de vendre les habitations de
Belleville, Belle-Allée et Pothens, toutes à la Guadeloupe
ou Marie-Galante ou de ratifier les ventes faites soit par
M. de BLAINVILLE soit par tout autre se portant fort.
de Michel A. Rateau : LAFITTE (p. 1837 et précédentes)
Suite aux articles publiés dans GHC ainsi qu'aux réponses
de Bertrand Guillot de Suduiraut et du professeur Claude
Massé
dans Généalogies du Sud-Ouest n° 34, il faut
signaler qu'il a également existé un "Marc LAFITTE, colon
à St-Domingue, dénonciateur", comme l'indique la "Table
analytique du Catalogue de l'Histoire de la Révolution
française; écrits de la période révolutionnaire", dont
l'auteur est Gérard Walter (Ed. de la B.N., Paris, 1969,
528 pages) : en page 273 est donnée la référence à la
notice à consulter : III, 18445 (= vol. 3, notice 18.445).
Il faut savoir que les références données dans la Table...
renvoient au Catalogue..., qui a été publié en 6 volumes,
présentant 53.834 notices, 18.150 anonymes et 1.699 pério-
diques. Cette table est en vente à la librairie de la B.N.
et elle est chère. Je la possède : celles et ceux qui
souhaiteraient m'interroger peuvent le faire par corres-
pondance en joignant une enveloppe affranchie (25, La
Barrière, 24150 Mauzac & Grand-Castang).
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Révision 20/01/2005