G.H.C. Bulletin 91 : Mars 1997 Page 1896

Nouvelles des Archives

On peut photographier (sans flash) mais, ce  qui  est
curieux, on ne peut pas utiliser de scanner à main.

La salle des microfilms est petite et  les  lecteurs  sont
très (trop) occupés. Arriver tôt est une nécessité.
Pour les Antilles les microfilms des cubes  (tables alpha- 
bétiques de tous les actes des colonies 1831-1853) sont en 
consultation directe.

Pour ce qui concerne les microfilms, il nous a été précisé 
que :

- Tout ce que nous avions souhaité voir  microfilmer  lors
de notre entrevue avec M. Erlande-Brandenburg  a été  fait
ou est en cours. Par exemple les séries CC9B, F5B, F4 sont 
entièrement microfilmées (voir GHC p. 1262-1267).
- Un certain nombre de copies ont  déjà  été  envoyées  au
CARAN. Mais il semble y avoir un  certain  décalage  entre
l'envoi et la mise à la disposition des lecteurs du CARAN.
- Deux personnes étaient affectées au microfilmage  de  la
série E. Cette opération devrait durer 3 à 4 ans.
- Le microfilmage des registres d'état civil 1870-1890 (*) 
commencerait courant février.
- L'expédition dans d'autres centres  d'archives  peut  se
faire aux conditions du CARAN. Cependant  il  faut  qu'une
copie existe, ce qui ne semble pas être le cas  pour  tous
les microfilms. 

Mme Durand-Evrard nous  a  accordé,  en  présence  de  Mme
Tison-Germe et de M. Dion,  un long entretien qui  nous  a
permis, de part et d'autre, d'exprimer des  souhaits  pour
une entente efficace entre archivistes et chercheurs.  

Nous pouvons dire que tout ce que nous avons demandé  nous 
a été accordé :
- Une information sur l'association sera affichée dans  la
cafétéria.
- Les index des articles et des noms cités dans GHC seront 
mis en libre consultation dans la salle de lecture.
Il nous reste à les envoyer. Cela  permettra  d'aider  les
lecteurs car le dépouillement et  la  mise  en  fiches  ne
peuvent plus être effectués pour les revues.
- Nous serons mis au courant de toutes les  manifestations
et expositions qui se tiendront dans le cadre du CAOM.

Par ailleurs nous avons pu consulter un  travail  extraor-
dinaire  réalisé  par  Mmes  Tison-Germe  et  Dion  :   le
répertoire des notaires comprenant :
- la liste des notaires et des  études  en  précisant  les
notaires qui s'y succèdent.
- les dates détaillées des actes.
L'ancien répertoire était en effet très incomplet  et  les
dates extrêmes pouvaient recouvrir des trous gigantesques.
Il est prévu de faire imprimer cet ouvrage... si finances.

Pour finir, nous nous sommes engagés à faire  parvenir  un
"mini guide de recherche" pour aider
1°) Les personnes qui font des recherches  de  propriétés,
(le cas le plus fréquent).
2°) Les généalogistes antillais.
De cette excursion au soleil nous sommes revenus  avec  un
bilan qui nous semble "globalement très positif".

(*) Depuis que les archives de la rue  Oudinot  (ministère
des DOM-TOM), dépendant des Archives nationales,  ont  été
transférées à Aix-en-Provence, les registres d'état  civil
moderne (après 1890) restent rue  Oudinot  au  Service  de
l'Etat civil. Celui-ci ne dépose pas aux Archives  (et  ne
microfilme pas) les registres de plus de 100  ans  car  la
loi n'a pas prévu ce dépôt !
Vu les  conditions  dans  lesquelles  sont  hébergées  ces
archives,  nos   petits-enfants   risquent   d'avoir   des
problèmes. Il nous incombera d'entreprendre des  démarches
auprès des ministères et des élus pour que cette situation 
se clarifie.

Noms patronymiques Léo Elisabeth

        Depuis des années, j'affirme que l'attribution des 
noms patronymiques aux anciens esclaves ne s'est pas faite 
totalement au gré de la fantaisie  et  qu'il  y  avait  un
minimum d'organisation. Pour cela il suffit de voir que, à 
l'intérieur d'une colonie, d'une commune  à  l'autre,  les
noms ne se répètent pas, contrairement au temps où il  n'y
avait que des prénoms, comme ELISABETH.
     Ces jours-ci, le hasard a voulu que  je  retrouve  un
des éléments officiels sur lesquels je m'appuyais pour les 
noms donnés après l'émancipation générale. Il s'agit d'une 
lettre du commissaire général de la République,  PERRINON,
écrite le 10 juillet 1848. (CAOM  Martinique,  Carton  56,
dossier 464).
          "Citoyen ministre,
Aussitôt après le passage du dernier Packet,  j'ai  quitté
Saint-Pierre  pour  visiter  successivement   toutes   les
exploitations agricoles de la colonie et y présider  à  la
réorganisation du  travail,  ainsi  que  je  vous  l'avais
annoncé.
Je me suis d'abord occupé de la commune de Saint-Pierre où 
j'ai  en  même temps procédé à la  distribution  des  noms
patronymiques. Cette opération que l'on avait pensé devoir
entraîner  quelques  difficultés,  a  été   au   contraire
parfaitement  comprise  et  accueillie   avec   une   vive
reconnaissance par tous les nouveaux  citoyens.  De  cette
commune, j'ai passé dans celles du Carbet, du Prêcheur, de 
la Basse-Pointe et  du  Macouba;  je  pars  dans  quelques
instants pour la Grand'Anse et je compte rentrer  à  Fort-
de-France vers le 16, ayant  parcouru  la  Trinité  et  le
Gros-Morne (...)."
Ce document permet donc d'affirmer, au moins pour 1848 :
1) qu'il y a eu une organisation;
2) que c'est le commissaire général de la  République  qui
conduit la répartition;
3) que nous avons un calendrier probable de  cette  répar-
tition en suivant les déplacements de Perrinon.  
     Restent des questions : quelles sont les  difficultés
auxquelles on s'attendait ? et, surtout, que sont  devenus
les éléments distribués ? Il y a eu  forcément  des  cata-
logues, apportés sans doute de la métropole.  Sachons,  en
outre, que, par exemple au Marin, le travail  commencé  en
septembre 1848 a duré jusqu'en janvier 1849, alors  qu'une
lecture hâtive du document  proposé  pourrait  nous  faire
penser que l'opération s'est entièrement déroulée sous les 
yeux de Perrinon. 


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Révision 20/01/2005