G.H.C. Bulletin 90 : Février 1997 Page 1868
Louis Daniel BEAUPERTHUY, Carlos FINLAY et la fièvre jaune
Premier article : "Sur une nouvelle théorie pathogé-
nique de la fièvre jaune", Archives de Médecine Navale,
tome XXXIX, janvier 1883, p. 67-70. Corre y fait le compte
rendu critique (très critique) de communications pronon-
cées par Finlay devant l'Académie des Sciences médicales
de La Havane et récemment publiées en espagnol, El
mosquito hipotéticamente considerado como agente de trans-
misión de la fiebre amarilla (1881) et Patología de la
fiebre amarilla (1882). Finlay n'appréciera pas, d'où,
dans le numéro d'avril suivant des Archives, la lettre
qu'il adresse au directeur de la revue, Le Roy de
Méricourt (p. 307-309), postée de La Havane et datée du 10
février 1883. Cette lettre ayant été communiquée à Corre,
celui-ci y répond dans le même numéro (p. 309-310). Il est
clair qu'à l'époque, la revue et donc toute la hiérarchie
médicale donnent raison à Corre. Il en va autrement dès
l'année suivante.
Deuxième article, où Finlay n'est pas nommé, mais où
il s'agit bien de ses thèses : "Analyse critique du Traité
des fièvres palustres, avec la description des microbes du
paludisme" du Docteur A.LAVERAN, Archives de Médecine
Navale, tome XLI, avril 1884, p. 417-421. Pas question de
Finlay ni de la fièvre jaune, seulement de Laveran et du
paludisme. Mais c'est le même combat pour Corre : "Notre
distingué confrère [Laveran] n'a pas réussi à dissiper,
selon nous, les objections que nous lui avions faites, à
diverses reprises, soit dans les Archives de Médecine
Navale, soit dans notre Traité des fièvres bilieuses"
(paru l'année précédente, les articles dans la revue étant
de juillet 1881 et mai 1882). Le 6 novembre 1880, en
Algérie, Alphonse Laveran, médecin militaire français,
avait découvert l'hématozoaire parasite des globules
rouges qui est responsable du paludisme, découverte à
laquelle Corre oppose son refus systématique de toute
étiologie microbienne des maladies palustres. Il a très
vite été clair - sauf pour lui - qu'il se trompait.
Laveran sera admis à l'Académie de médecine en 1893 et
nobélisé en 1907 (premier prix Nobel de médecine
français). Dans son article, Corre s'en prend même au
passage aux "partisans fanatiques" de Pasteur et à
"l'illustre savant" lui-même, coupable "d'avoir traité
parfois l'histoire naturelle avec le même dédain qu'il
traite parfois l'observation clinique".
C'est la dernière contribution de Corre à cette revue
qui avait accueilli ses textes depuis 1865. La revue, et
donc la hiérarchie médicale, est en train de le lâcher, ce
qui est très clair quand on observe l'évolution de l'atti-
tude de sa Rédaction à propos de Finlay. Le texte de Corre
sur Laveran est en effet suivi d'une lettre de Finlay au
Directeur de la revue (p. 421-425), publiée intégralement.
Les objections de Corre y sont, un an après, réfutées
point par point. Cette fois, il n'a pas été demandé à
Corre de répondre, ce qu'il a pris comme un désaveu (il ne
collaborera plus une seule fois à la revue qui avait si
souvent publié ses articles depuis vingt ans). Surtout,
c'est le signe que les médecins de marine français, au
plus haut niveau, ont bien évolué à propos de Finlay. Pas
assez toutefois pour qu'en soient tirées aussitôt toutes
les conséquences (d'où toutes les morts sur le chantier du
canal de Panama, évoquées par Maryse Condé dans La Vie
scélérate).
Corre s'est donc bien fait l'écho des travaux de Finlay.
Pour les contester, ce en quoi il avait bien tort,
l'avenir l'a montré. Mais au moins il a obligé Finlay à
les affiner, comme il a obligé Laveran à affiner les
siens, ce qui n'est pas négligeable.
La fièvre jaune et la Caraïbe ? Un beau sujet aux
multiples ramifications. Qui attend son thésard.
(1) NDLR Moi expliquer vous : c'était le titre donné à son
article par Raymond Guého qui a reconnu depuis s'être
trompé dans l'orthographe.
COMPLÉMENTS
de Pierre Bardin : La famille MARCOMBE (p. 1782)
Au Minutier central (XXI/542, Me Raffeneau), contrat de
mariage, le 6 mars 1771, devant Me SILLèGUE, à Port-au-
Prince, de
- haut et puissant seigneur messire Pierre Gédéon comte de
NOLIVOS, commandeur de l'ordre de St-Louis, maréchal des
camps et armées du Roy, gouverneur lieutenant général pour
sa majesté des isles françaises de l'Amérique sous le vent
- demoiselle Suzanne MARCOMBE, veuve et donataire de Mr
ROUX, vivant habitant au Cul de Sac (sans enfants), habi-
tante sur ses terres au Cul de Sac.
Témoins :
- Mr MARCOMBE, frère de madite dame, membre de la Chambre
d'agriculture,
- Mr le marquis de NOLIVOS, neveu de mondit seigneur le
comte de NOLIVOS,
- Mr de BONGARS, président à mortier au parlement de Metz
et intendant de cette colonie,
- Mme la présidente son épouse,
- Mr d'ARGOUT, chevalier de St-Louis, maréchal des camps
et armées du roi et gouverneur de la partie du Sud,
- Mr de CLAVERIE, lieutenant de roy et major de la légion,
- Mr de CESSILLÉS, major du Port-au-Prince,
- Mr le chevalier de BOURG, capitaine aide major u Port-
au-Prince,
- Mr TABLANET, capitaine des grenadiers dans la légion,
- Mr de FRENEL, président et conseiller en la cour dudit
conseil,
- Mr de LA MARDELLE, procureur en la cour dudit conseil et
la dame son épouse,
- Mrs de COURDON et GOLLIOT, aussi conseillers en ladite
cour,
- Mr de SAILLENFERT de FONTENELLE, sénéchal de cette ville
du Port-au-Prince et Mr son frère, chevalier de St-Louis
et commandant l'artillerie,
- Mr CASAMAJOR de GESTAS, chevalier de St-Louis,
lieutenant colonel du régiment de la Marche Prince,
- Mr de VILLARS, officier au corps royal d'artillerie,
aide de camp de mondit seigneur le comte de NOLIVOS,
- Mr ST-ROMES, chevalier de St-Louis et ingénieur du roi,
- Mr L'AGNEAU, aussi ingénieur du roi,
- Mr KAVANAGH, capitaine commandant les milic s du Port-
au-Prince,
- Mr et Mme BOISSONNIèRE DESSALLINES.
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Révision 20/01/2005