G.H.C. Bulletin 85 : Septembre 1996 Page 1720
COOPÉRATION
de Sidney Emery : LAFFITE, Frères et Cie, flibustiers (p.
1618)
Ne peut-on imaginer un lien de parenté entre les Lafitte
de la piste basque et Jean Lafitte, qui épouse Madeleine
MIUS d'ENTREMONT vers 1724, qui est cité "dans le recen-
sement de 1734 à Port-Dauphin, né à Amoud en Gascogne (1),
habitant commerçant, ayant sa femme, un garçon au-dessous
de 15 ans et deux filles (2), deux servantes ou domes-
tiques et un bâtiment pour le commerce et le cabotage".
Ce Jean Lafitte était armateur, se trouvait en Acadie au
moins depuis 1719. "Le 6 mai 1719, à la Baleine, Ile
Royale, faisait la pêche, avec quatre chaloupes, la Marie
de Libourne, de 120 tonnes, avec un équipage de 21 hommes,
partie de St-Jean de Luz".
D'après un recensement de l'Ile Royale, fait en 1724, il
est qualifié d'"habitant pêcheur", "ayant pour faire la
pêche un bateau ou goélette et, à son service, 42 pêcheurs
et 5 chaloupes".
Si le fils de Jean Lafitte, né sans doute vers 1724, dont
on n'entend plus parler, est retourné au Pays Basque, il
pourrait être le père de Laurent Laffite. Pierre, Louis et
Jean auraient de qui tenir.
Il faut signaler que d'autres Lafitte ont des liens avec
l'Acadie : la femme de Nicolas DENYS était une Lafitte. A
l'Ile Royale, il y eut encore, à Louisbourg, Joseph
Lafitte (3), qui pourrait être le frère de Jean. Il est
indiqué comme étant natif de la paroisse de Libourg,
évêché de Bayonne.
Enfin, à Port-Lajoie, on trouve Antoine Lafitte, enseigne,
parrain le 6 1 1735 d'Antoine d'AILLEBOUT.
Pierre, Louis et Jean Lafitte ont-ils des liens de parenté
avec l'un de ces Lafitte partis en Acadie ? C'est une
simple supposition que rien n'étaie a priori, si ce n'est
le commun dénominateur de Bayonne que cite Bertrand
Guillot de Suduiraut dans son "enquête impossible". Je
crains de ne faire que compliquer l'enquête !
(1) Amou40330 ?
(2) Anne-Madeleine x 10 9 1755 François DU PONT DU VIVIER
et Jeanne
(3) fils de Jean et de Jeanne CHEVEL; il avait épousé
Catherine MEAZ; décédé à Louisbourg le 28 2 1754.
(4) peut-être Labourg, qui était un pays de l'ancienne
Gascogne, car il n'existe pas de village de ce nom en
Gascogne.
Sources : Histoire du Cap-Sable de l'an mil au traité de
Paris (1763), par Clarence-J. d'Entremont, prêtre, vol 3,
p. 933-934)
de Patrick Lafitte : LAFFITE, Frères et Cie, flibustiers
(p. 1618)
Divers documents et le point de ses propres
recherches sur LAFFITE, que nous faisons suivre à Bertrand
Guillot de Suduiraut et dont nous tirons les extraits
suivants :
- "Le journal de Jean LAFFITE" (original en français) se
trouve, depuis 1978 à la San Houston Library à Liberty,
Texas; la version anglaise "The Journal of Jean Laffite"
avait été publié en 1958 par John Andrecheyne LAFFLIN (né
le 4 juin 1893 à Omaha, Nebraska), se disant descendant de
Jean Laffite.
- C'est aussi LAFFLIN qui a produit une "bible familiale"
Mortimore (Laffite aurait changé de nom en épousant Emma
Mortimore), où figurent toutes les données généalogiques
sur la famille (vérifications faites à Digne, Pontarlier,
Nice, Dax, Port-au-Prince : aucun acte au nom de la
famille).
- le livre qui se rapproche le plus de la vérité semble
être celui de Saxon Lyle "Lafitte the pirate".
- Dans les Archives historiques de Mexico et les Archives
des Indes à Séville, se trouvent des documents sur les
frères LAFFITE qui ont été partie prenante dans les
combats des insurgés de la Nouvelle-Espagne (Mexique) et
la Nouvelle-Grenade (Colombie-Venezuela), collaborant avec
Morelos, Mina, Apodaca et Simon Bolivar, depuis la
Nouvelle-Orléans, Galveston et Islas Mujeres. En 1835, le
Congrès mexicain d'histoire chargea l'un des siens, en
collaboration avec la Division d'investigations
historiques de l'Institution Carnegie à Washington,
d'enquêter sur les Laffite : Juan Ignacio Rubio Mañe
trouva trace de la mort de Pierre Laffite, le 10 novembre
1821, à Las Bocas, près de Dzilam (Mérida, Yucatan).
Plus célèbres en Louisiane et au Texas qu'en France, les
frères Laffite le sont aussi au Mexique où un endroit
merveilleux du Quintana Roo s'appelle "Capitan Lafitte",
juste à côté de Playa del Carmen; on y trouve la "Posada
del capitán Lafitte", hôtel "les pieds dans l'eau" de la
Mer des Caraïbes, que je recommande aux vacanciers épris
de culture, de soleil, de mer émeraude et de fonds sous-
marins fabuleux; c'est un vrai paradis.
COMPLÉMENTS
de Bertrand Guillot de Suduiraut : LAFFITE (p. 1618 et
1651)
Grand merci au docteur Henri de Frémont de bien vouloir me
rappeler l'usage habituel de l'attribution des prénoms aux
enfants nouveau-nés. Ce que je n'ignorais pas. Dans le cas
de Jean LAFFITE, né en 1782 et objet de cette remarque, on
peut lire (p. 1618, la piste bordelaise, F) que son
parrain se prénommait Pierre : M. de Frémont ne serait-il
pas allé jusqu'au bout de la lecture de cet acte de
baptême ? Ce qui m'a fait supposer, je dis bien supposer,
que le précédent Jean Laffite, né en 1781, était décédé en
bas-âge, d'où le même prénom attribué au garçon suivant,
et ceci bien que son parrain se prénommât Pierre.
Effectivement, ce n'était pas d'un usage habituel mais
j'ai personnellement rencontré quelquefois ce cas de
figure. Sans doute aurais-je dû mieux expliquer mon
propos.
Que le docteur de Frémont, dont j'ai le plaisir de
posséder les ouvrages sur la famille Desalles et avec
lequel je partage un aïeul lointain en la personne de
Guillaume d'ORANGE de la Manche, veuille bien considérer
ce qui précède comme un simple complément et non comme une
légère polémique.
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Révision 28/12/2004