G.H.C. Bulletin 85 : Septembre 1996 Page 1719
LAFFITE ou l'art de la dissimulation
Transcription :
L'an mil sept cent quatrevingt deux le vingt juin a été
baptisé Jean Bte carteron libre, né le onze novembre mil
sept cent soixante dix neuf, fils naturel de la nommée
Marie Françoise, mulâtresse, suivant son acte de liberté
enregistré au greffe de l'intendance de (le) 12 9bre
(novembre) 1764 : le parrain a été Jean LAFITTE, gaboteur,
demeurant en cette ville, la marraine Françoise Ursule
mulâtresse, tous de cette psse (paroisse). En foi de quoi
avons signé avec le parrain, la marraine ayant déclaré ne
le savoir.
L'an mil sept cent quatrevingt deux le vingt juin a été
baptisée Suzanne Elisabeth, carteronne libre, née le 13
août dernier, fille naturelle de la nommée Marie Françoise
mulâtresse libre comme il nous a paru par son acte de
liberté enregistré au greffe de l'intendance le 12 9bre
(novembre) 1764 : le parrain a été Jean LAFITTE, gaboteur,
demeurant en cette ville la marraine Marie Josèphe
négresse tous de cette paroisse. En foi de quoi avons
signé avec le parrain, la marraine ayant déclaré ne le
savoir.
La piste de Saint-Domingue n'est peut-être pas à
écarter mais sans doute est-elle à revoir sous un éclai-
rage différent.
Ce qui m'amène à me poser la question suivante, sans
mettre en doute un seul instant le sens de l'honneur des
LAFFITTE de Bayonne :
- avaient-ils en mains des éléments autres que ceux d'une
"disparition subite" qui leur permettaient de refuser une
fortune estimée considérable, bloquée dans les banques
américaines ?
- ou alors, les éléments apportés par le solicitor ne
concordaient-ils pas avec leurs propres documents ?
Aucune des pistes explorées ne permet d'apporter une
réponse définitive. Celle des Hautes-Pyrénées (Castelnau-
Rivière-Basse) n'est peut-être pas totalement à écarter.
Quant à l'histoire de la grand-mère juive Zora
NADRIMAL, elle me paraît plus que douteuse, car ce
patronyme n'est pas connu, d'après ce que j'en sais, dans
les familles juives venues d'Espagne. Enfin, en y
regardant de bien près, NADRIMAL, à une consonne manquante
(le N), fait penser à l'anagramme de MALANDRIN... ce qui
serait un beau pied de nez pour un pirate !
La suite dans de prochains numéros ?
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Révision 28/12/2004