G.H.C. Bulletin 85 : Septembre 1996 Page 1709

La Guyane; aperçu géographique et historique

     Le gouverneur gardait un  droit  de  regard  sur  les
élections.  Celles-ci,  selon  la   tradition   coloniale,
étaient orientées selon le sens qu'il désirait.  En  1928,
cela provoqua un drame : l'Affaire GALMOT
pour s'occuper d'un placer appartenant  à  son  beau-père,
l'homme s'enrichit pendant la guerre grâce au commerce  du
rhum. Cultivé, écrivain ("Quelle étrange histoire"  -  "Un
mort vivait parmi nous"), il sut  se  faire  aimer  de  la
population guyanaise et devint député en 1919.  Ses  réus-
sites provoquèrent la haine de ses adversaires, en  parti-
culier du maire  de  Cayenne,  GOBERT.  En  1923,  il  fut
condamné à un an de prison pour dettes et perdit sa  place
de député. En 1924, LAUTIER, un journaliste  parachuté  de
la métropole, l'emporta sur lui par deux  cents  voix.  On
avait chargé les urnes. La même chose  se  reproduisit  en
1928. Quelques mois après, GALMOT mourait. Le bruit courut 
qu'il avait été empoisonné. La  population  cayennaise  se
souleva, neuf personnes furent tuées.  En  1931,  quatorze
manifestants  furent  jugés  à  Nantes.  Le  tribunal  les
acquitta. La plaidoirie  d'un  des  avocats,  le  Guyanais
Gaston MONNERVILLE, fit sensation. En 1932, il  était  élu
député de la Guyane.
     Ce mépris du peuple n'avait pas empêché les  Guyanais
de faire leur devoir de citoyen pendant la Guerre de 1914 
18. Certaines rues de Cayenne portent le nom de ceux qui y 
ont laissé leur vie : Lt. GOINET, Lt. BECKER, Lt. BRASSÉ.

     En 1938, sur la proposition de quelques hommes  comme
MONNERVILLE et SARRAUT, le gouvernement du Front Populaire 
supprima  la  transportation.  Mais  le  rapatriement  des
bagnards ne sera décidé qu'en 1946. La Guyane était débar- 
rassée de sa souillure.
     Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l'attachement des 
Guyanais à la "Mère Patrie"  se  vérifia  à  nouveau.  Dès
1940, des personnalités du pays oeuvrèrent pour la  Résis-
tance. L'annonce que c'était  un  Guyanais,  Félix  ÉBOUÉ,
gouverneur du Tchad, qui fit entrer la 1ère  colonie  dans
la France Libre, les renforça dans leurs espoirs. C'est en 
1943 qu'une manifestation à Cayenne  força  le  gouverneur
VEBER à faire  adhérer  la  Guyane  à  la  Dissidence.  En
octobre, une  vingtaine  de  collégiens  âgés  de  18  ans
partait pour participer à la libération de la France.
     Cet attachement explique pourquoi, au lendemain de la 
guerre, la  Guyane,  comme  les  trois  autres  "vieilles"
colonies (Guadeloupe, Martinique et Réunion), fut, sur  la
proposition  de  Gaston  MONNERVILLE  et  d'Aimé  CÉSAIRE,
transformée en département d'Outre-Mer.

TROUVAILLES

de Pierre Bardin : de la Guadeloupe à la Côte St-Domingue

Le 4 juillet, à la Croix-des-Bouquets, mariage de François
FOURIER, fils de feu Nicolas Fourier et Etiennette MONIER,
native (sic) de la paroisse Ste-Geneviève de Gouvicane (?)
diocèse de Beauvais, avec Anne BRUNELLE, mulâtresse, fille
de défunt Pierre Brunelle et Arnaute, native de la  Guade-
loupe. 

La famille TALON et "La Belle",
navire de CAVELIER de LA SALLE

Paul C. Newfield III

     On vient de retrouver au large  du Texas, "La Belle",
l'un des quatre navires composant l'expédition de CAVELIER
de LA SALLE. Le navire coula vers 1685 sous l'effet   d'un
ouragan. Il est en passe d'être remonté (1). 
Cet événement est particulièrement important pour moi  car
certains de mes ancêtres ont participé  à  la  désastreuse
expédition de LA SALLE.

Lucien TALON, fils de Jean et Anne HARDIVILLE, est né vers 
1643-1644 à Haudivilliers, évêché de Beauvais, province de 
Picardie, département de l'Oise.
En 1671 il s'embarqua pour le Canada mais l'on ne  connaît
ni le nom du navire sur lequel il fit la traversée,  ni le
port d'embarquement.
Il  se maria à Québec le  12 octobre 1671  avec   Isabelle
PLANTEAU, fille de Thomas et  Marguerite MARCHAND,  de  la
paroisse Saint-Méry de Paris,  née  vers 1646,  et  partie
pour le Canada vers 1671.
Ils eurent cinq enfants au Canada :
 
1 Marie-Elisabeth TALON
  o 9 9 1672 Neuville; b 10 9 1672 Québec
  + et (+) Fort Louis (Texas)
2 Marie-Madeleine TALON
  o 2 b 3 11 1673 Québec
3 Pierre TALON
  o 27 2 1676 Neuville b 20 3 1676 Québec
4 Jean-Baptiste TALON
  o 25 b 26 5 1679 Neuville
5 Lucien TALON
  o 23 b 24 8 1681 Neuville

En 1682 la famille retourna en France.
En 1684 la famille s'engagea dans l'expédition de LA SALLE 
à la découverte du Mississippi.
Lors de la traversée un dernier enfant naquit :

6 Robert TALON
  o et b probablement à bord de "l'Aimable", Robert 
     CAVELIER Sieur de LA SALLE étant son parrain.

     Les colons s'installèrent sur la côte du Texas où ils 
essayèrent de survivre. Lucien Talon partit à la chasse et 
ne revint jamais. On suppose qu'il fut tué.
    Isabelle Planteau,  sa femme,  fut massacrée  par  les 
indiens karankawas qui capturèrent les enfants,  y compris 
le jeune Robert.  Ils furent sauvés par les  Espagnols  et 
emmenés à Mexico, puis Robert et sa soeur  partirent  pour
l'Espagne.
   Robert vint ensuite à Mobile en Louisiane (actuellement
dans l'état de l'Alabama)  où  il  se  maria  et  eut  des
enfants.
     Il compte au nombre de mes ascendants et  c'est  pour
cela que la découverte de "La Belle" est  importante  pour
moi.

(1) On pourra trouver des informations complémentaires sur 
le serveur : http://129.109.57.188/index.htm


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