G.H.C. Bulletin 84 : Juillet-Août 1996 Page 1685
Descendance aux États-Unis des DU BOURG de SAINTE-COLOMBE
Au recensement de 1820, Pierre François habite rue
Dumaine (dans la maison de ses beaux-parents ?). La rue
existe encore de nos jours dans le quartier français.
A son foyer, on compte :
- une femme blanche de plus de 45 ans. Il ne peut s'agir
que de sa femme, Élisabeth, qui serait donc née à
Saint-Domingue avant 1775.
- une femme blanche de moins de dix ans : sa fille Adèle ?
Elle serait alors née en 1811 ou 1812
- deux femmes blanches entre 10 et 16 ans : vraisembla-
blement ses deux filles Victoire et Louise.
- deux esclaves mâles et neuf femelles.
On sait, d'autre part, que Pierre François possédait
une importante plantation, appelée "Plaisance", proche de
la rue qui porte ce nom aujourd'hui, un peu en arrière de
River Road.
Il mourut, à l'âge de 63 ans, le 29 janvier 1830, à la
Nouvelle-Orléans, dans sa maison du 51 rue de Toulouse,
entre les rues Royale et Chartres. Son exécuteur testamen-
taire fut son gendre, Seaman FIELDS. On ne cite pas alors
sa femme Élisabeth, vraisemblablement morte avant lui,
entre 1820 et 1830.
Pour un homme apparemment nanti, l'étrange est que
l'on ait fait apposer les scellés sur le peu de biens
trouvés à son domicile (une armoire, un bureau, un coffre
et trois malles) dans le but apparent de satisfaire ses
créanciers. Qu'avait-il bien pu se passer ?
Il n'eut que des filles, cinq :
- Louise Élisabeth Aglaé (cf. § 3)
- Noémie Antonine Caroline (cf. § 4)
- Louise Marie Éliza (cf. § 5)
- Victoire Jeanne Charlotte (cf. § 6)
- Adèle (cf. § 7)
3. Louise Élisabeth Aglaé DU BOURG
et Michel DORADOU-BRINGIER
Née, nous l'avons vu, à Kingston le 4 janvier 1798,
elle se maria à Baltimore, où elle avait été élevée, le 17
juin 1812 - à l'âge de quatorze ans et demi... - avec
Michel DORADOU-BRINGIER dont les ancêtres étaient origi-
naires du Puy-de-Dôme. Ignace BRINGIER, juge, était le
père de Jean BRINGIER, lui-même père de Pierre BRINGIER
qui épousa Marie DORADOU. Ceux-ci eurent au moins un fils,
Marius Pons BRINGIER, né le 27 octobre 1752, qui épousa
Marie Françoise DURAND avec laquelle il partit pour la
Louisiane, vraisemblablement en 1783. Ils y acquirent la
plantation de White Hall dans la paroisse Saint-James.
Une anecdote dit que ce Marius PONS fut, en 1798, le
commensal de Louis-Philippe, duc d'Orléans, le futur roi
de France, et de ses deux frères, le duc de Montpensier et
le comte de Beaujolais, mais j'ignore où. Il mourut le 21
avril 1820. Marius PONS et Marie Françoise eurent six
enfants, tous nés à White Hall, à l'exception du
quatrième, Michel, né "en mer", alors que ses parents
voguaient vers l'Amérique, ce qui implique leur aller-
retour pour la France au début de la Révolution. Ces six
enfants furent :
- Louis, connu sous le nom de Don Louis
o 25/08/1784
+ Nouvelle-Orléans 29/10/1860
- Françoise Fanny
o 3/03/1786
x 1811 Christophe COLOMB (sic) qui venait de Paris
+ Nouvelle-Orléans 10/05/1827
Marius PONS leur offrit la plantation "Bocage" dans
la paroisse d'Ascension. Ce romantique jeune homme
(Christophe) était peintre et musicien. Il s'était
fait accommoder une barge gaiement décorée et dorée,
avec un dais de soie aux franges cramoisies, garnie
de coussins de velours. Ses esclaves ramaient pour
lui d'une plantation à l'autre; de jour comme de
nuit, il visitait ainsi ses amis. Sa femme, ayant
plus de sens pratique que lui, dirigeait brillamment
la plantation, laissant son cavalier à sa musique et
à ses plaisirs.
- Louise Élisabeth
o 21/04/1788
x Augustin Dominique TUREAU, juge
+ 23.11.1863
- Michel DORADOU-BRINGIER, qui suit
o "en mer" 6.12.1789
x Baltimore 17/06/1812
+ Memphis, 13.03.1847
- Françoise Laure
o 23/07/1792
x Noël Auguste BARON, Normand de Caen
- Élisabeth Mélanie
o 16/08/1793
ax William SIMPSON
bx James Fisher WILSON
Revenons-en à Michel DORADOU-BRINGIER. Il était donc
né "en mer" le 6 décembre 1789. Il passa sa première
enfance à White Hall, fut envoyé à l'étranger (Angleterre
?) pour y faire ses études, puis revint dans la maison
familiale à Baltimore. Son père et l'abbé DU BOURG
s'étaient arrangés pour qu'il s'arrête auparavant dans la
plantation de Pierre François DU BOURG à Plaisance pour y
faire la connaissance de la belle Aglaé, donc nièce de
l'abbé. Pour bien faire les choses, ce dernier donna
dîners et soirées afin de permettre aux deux "promis" de
se mieux connaître.
Michel déclara : "C'est la plus jolie enfant que
j'aie jamais vue". Rappelons qu'elle avait moins de quinze
ans, lui-même en avait vingt-trois. Le mariage fut célébré
le 17 juin 1812 à Baltimore. L'alliance de ces deux
familles fortunées et fort considérées fut un événement
pour la société de Louisiane.
Les parents de Michel offrirent au jeune couple une
superbe plantation dans la paroisse d'Ascension,
"l'Hermitage", qui venait d'être construite par l'archi-
tecte James GABLER. A ce présent était jointe, pour la
très jeune épouse, une grande poupée qui contenait, dit-
on, un trésor en bijoux de famille.
Peu après le décès de son père, Michel racheta, en
1821, les parts des autres héritiers dans la plantation de
White Hall, puis revendit la propriété en 1825 à Wade
HAMPTON.
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Révision 28/12/2004