G.H.C. Bulletin 84 : Juillet-Août 1996 Page 1674
Témoignage du cyclone de 1928 à la Guadeloupe
Christophe Levalois
Mon grand-oncle Maurice LEVALOIS (1911-1996), fils de
Camille (1860-1935), pharmacien à Pointe-à-Pitre, rue
Frébault, et de Nelly DEBONNE (1869-1944), a été en plein
coeur du tragique cyclone du 12 septembre 1928 qui fit
plus de six cents morts à la Guadeloupe.
Voici son témoignage que j'ai recueilli.
"J'étais en vacances aux Ilets avec mon cousin Maurice
BOUCARD. Le père GASCON et un de ses fils, Lucien, y
étaient venus aussi. Mais ils sont ensuite revenus à
Pointe-à-Pitre. Il y avait une petite baraque en planches
sur l'Isle à Boissard, "La République", où logeaient
plusieurs locataires.
On nous avait annoncé le cyclone, mais nous ne l'avons
pas pris au sérieux.
La nuit, le vent a soufflé très fort.
Le matin, il venait de Pointe-à-Pitre avec une telle force
que l'on avait de la peine à tenir la porte qui donnait
sur Pointe-à-Pitre.
On voyait la toiture qui ployait. Avec un aviron, nous
avons essayé de la soulager.
Peut-être vers dix heures, la baraque nous est tombée
dessus. Nous étions au milieu des gravats. L'eau montait.
Les planches faisaient radeau, mais nous les avons
laissées et sommes allés à 20-30 mètres nous réfugier
entre les quatre murs d'une maison. Mais l'eau montait
toujours. Nous sommes montés sur l'embrasure des fenêtres.
L'eau était jonchée de toutes sortes de débris. J'ai même
vu un cochon marchant sur ceux-ci !
Plusieurs personnes sont venues s'y réfugier :
Henri BEAUVARLET, sa mère, sa tante, Mme TERRADE, un homme
de couleur qui était "bombotier" (rameur ou canotier) et
un autre homme âgé de 18 à 20 ans. L'eau montait toujours.
Le vent venait du nord avec une grande violence.
J'ai vu passer, emportée par les flots, une petite maison
en bois, une sorte de bungalow avec, je crois, des
personnes à l'intérieur.
Peut-être vers midi, calme plat, soleil radieux, ciel
bleu, plus de vent. Mais cela n'a duré qu'un court
instant. Le vent est passé du côté opposé (du sud).
J'ai dit à mon cousin : "Et si on prenait une barque pour
aller à Jarry ?". Je lui ai dit également : "Si jamais le
mur s'écroule, je vais m'accrocher à ce petit arbre (sans
doute un palétuvier blanc)".
Quand le mur s'est effondré, j'ai eu tout juste la
possibilité de l'accrocher au passage. J'ai entendu mon
cousin me dire en créole "Viens de mon côté !".
Je suis resté accroché à l'arbre jusqu'au matin, vers
4-5 heures, en tout une bonne quinzaine d'heures.
J'ai failli le lâcher à plusieurs reprises. Je l'ai serré
tellement fort que j'en ai conservé des traces sur le
biceps et l'avant-bras droit pendant des dizaines
d'années !
Je ne pouvais voir ce qui se passait tant le vent était
violent. Les gouttes d'eau étaient de vraies piqûres.
J'ai fait un voeu : celui de porter un vêtement en toile
de jute de sac à sucre pour aller communier (ma mère l'a
confectionné) et de me vêtir durant toute l'année de
costumes blancs. Ce que j'ai fait.
Le matin, j'ai pu mettre pied à terre quand il n'y
avait plus d'eau sur l'îlet. J'ai rencontré la veuve du
docteur BLUEL; son bébé lui avait été arraché des bras par
la force du vent ! Puis j'ai rencontré un mousse d'une
barge qui s'était calée à un bout de l'îlet. Nous avons
trouvé un bout de planche et nous sommes allés à la nage
jusqu'à Jarry. Il y avait une vieille voie ferrée qui nous
a conduits à pied au pont flottant de la Gabarre, mais il
avait été emporté. Un bonhomme faisait passer sur un bac.
Mais comme je n'avais pas d'argent, j'ai traversé à la
nage et je suis rentré à la maison (rue Frébault). J'ai
trouvé mes parents très inquiets.
Tous ceux qui étaient avec moi ont disparu.
COOPÉRATION
de David Quénéhervé : ARGILON (pp. 388-389, 519, 548,
928, 979)
Le 21 mars 1849, inscription de la famille ARGILON sur le
registre des nouveaux libres de la Désirade :
Modeste, 41 ans; Marie-Sainte, 37 ans; Anne-Marie, 21 ans;
Ursule, 12 ans: Modeste Auguste, 10 ans; Michel, 8 ans;
Charles, 5 ans; Charles, 3 ans; Pauline, 18 ans.
Ils sont tous domiciliés sur l'habitation de Jean Jacques
PIC (cf. GHC pp. 918 à 920).
de Bruno de Catalogne : LE MASSON de RANCÉ (p. 1504)
Cette famille était déjà à la Martinique avant la
Révolution : Charles Joseph LE MASSON de RANCÉ, officier
au régiment de la Martinique, s'est marié au Fort-Royal le
16 mai 1789. Faisait-il partie des cadets de l'île de Ré
ou est-ce une mutation après la Guerre d'Indépendance
américaine ?
Il semble qu'il existe une famille de RANCÉ tout
court, de Metz; je ne sais si elle est parente de la
précédente.
de David Quénéhervé : Topographie et toponymie à Marie-
Galante (p. 1516)
Ami et parent éloigné de la famille LACAVÉ-LAPALUN,
Paul LACAVÉ (1913-1976), ancien député de la Guadeloupe,
était fils d'Armand Joseph (1876-1945), commerçant à
Capesterre-Belle-Eau, et Lucie Eléonore MATHIEU (1892-
1975). La généalogie des ses grands-parents paternels,
Jean François LACAVÉ et Germaine Louise HÉGÉSIPPE WACHTER,
a été donnée en NDLR dans GHC de mars 1994, p. 1019.
de Bernadette et Philippe Rossignol : LABATUT (p. 1585)
A Port-au-Prince, le 26 octobre 1761, décès "en ville
subitement" d'Antoine de LABATUT, natif de Montmoreau (St-
Denis) diocèse d'Angoulême, environ 42 ans, fils d'André
et Marie CHOLON.
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Révision 28/12/2004