G.H.C. Bulletin 82 : Mai 1996 Page 1630
COOPÉRATION
de Pierre Jourdan : PITAULT DU MARTRAY (pp. 1555, 1566,
1585)
Aux Archives départementales du Morbihan (11 B 58),
plusieurs lettres que PITAULT DU MARTRAY adresse à
DESRUISSEAUX, négociant à Vannes. Toutes commencent par "
Monsieur et cher cousin" et sont datées du Fort St-Pierre.
Différentes considérations sur les récoltes, bonnes ou
mauvaises, retardées par la sécheresse, etc. Il donne des
nouvelles des mouvements des navires appartenant au
négociant vannetais, le cours des denrées, le prix des
esclaves. J'en extrais quelques passages :
(8 juillet 1749) "Je vous fais part, mon cher cousin, du
mariage de ma fille aînée avec monsieur HURLOT fils. C'est
un jeune homme de 23 ans et ma fille en a 21. Son père,
qui est un ami de 27 ans, est très riche et n'a que deux
enfans; vous devez avoir connu son oncle à Nantes, nommé
GUÉRARD, qui est de nostre âge, et qui estoit en pension
chez Me LOLLICART. Je crois que ce mariage sera pour le
mois prochain. Je suis mortifié de n'estre pas à portée de
vous inviter à cette feste, mon inclination y est entiè-
rement portée. Il me reste encore six filles et, n'ayant
pas dessein de finir mes jours icy, j'espère que je
pourray avoir le bonheur de vous posséder pour une
pareille cérémonie. Ce que j'espère."
(12 novembre 1749) "J'ay un reproche à vous faire au sujet
de mons. vostre fils (non nommé), que vous avez embarqué
dans vostre navire Le Prudent sans que vous m'en aiez rien
marqué. Le pauvre petit bonhomme est tombé malade à bord
du navire dangereusement; on me l'a apporté alors à huit
heures du soir, par un temps affreux. N'ayant peu lui
donner un lit chez moi, je l'ay fait mettre dans une
maison voisine, où j'en ay fait prendre soin. Je l'ay fait
venir hier chez moy où il restera jusques à ce qu'il soit
entièrement rétabli (...) Il est hors de tout risque (...)
J'ay intéressé mons. HURLOT, mon gendre, dans mon
commerce."
A plusieurs reprises, il mande ne pas avoir de
nouvelles du capitaine GERVAIZEAU et de son navire.
(31 mai 1751) "C'est avec tout le chagrin possible que je
suis obligé de vous annoncer la perte de vostre navire La
Marguerite, et la mort de votre cher fils (Vincent, autre
que celui dont il parle dans la lettre précédente) qui
avait voulu faire le voyage. La part que je prends à tout
ce qui vous touche m'en fait ressentir la plus vive
douleur. Le Seigneur vous visite de toute manière, il faut
l'en remercier. C'est en bon père qu'il nous éprouve par
ce que nous avons de plus sensible, il faut avoir recours
à luy et espérer qu'il vous facilitera le moyen de réparer
toutes ces pertes. C'est ce que je souhaite de tout mon
coeur et que j'aprendray avec plaisir. Je seray mesme bien
ravy de pouvoir trouver les occasions d'y contribuer et de
vous estre utile en quelque chose.
(...) Le capitaine GERVAIZEAU (commandant La Marguerite)
est icy, je luy ay donné un lit" (le voyage avait été
désastreux et Gervaizeau était démuni de tout, même de
l'essentiel) "Il a amené avec luy sept nègres, négresses,
négrillons et négrittes qu'il a sauvé de son désastre, qui
seront vendus demain à l'encan par voye de justice.
(...) Monsieur BRUNET, vostre neveu, est ici (il était à
bord de La Marguerite), je ne l'ay pas encore veu; il doit
cependant venir diner ce jourd'huy avec moy. Je compte luy
procurer un passage dans L'Aquillon, frégate du roy qui
doit partir incessamment, cela lui tiendra compte d'un
voyage au service du roy et luy épargnera bien de la
dépense qu'il seroit obligé de faire tant pour son passage
que pour son habillement, car il manque de tout."
Ces lettres ont généralement été écrites en plusieurs
exemplaires et confiées à plusieurs capitaines, le voyage
comportant toujours des risques : "J'ay enfin receu de vos
nouvelles par les lettres que vous m'avez fait l'honneur
de m'escrire le 24 may et 9 aoust, qui me sont arrivées
par duplicata".
de Pierre Jourdan et Jacques et Maurice Deglos :
Les DEGLOS à Ste-Lucie (pp. 1432, 95-103 et 1479 94-152).
L'origine des DEGLOS est normande, exactement de Glos-sur-
Risle (Eure); avant 1790 le nom s'écrivait de GLOS et une
branche a conservé cette graphie.
Victor Jean Stanislas DEGLOS, né à Honfleur en 1768,
épousa à l'Ile-de-France Jeanne DESVAUX de MARTIGNY. Il
avait un frère aîné, Charles, né le 20 septembre 1725 et
marié en 1749 avec Marie LOUVET. C'est ce Charles qui
serait parti pour la Caraïbe mais la famille n'en sait pas
plus.
Les DEGLOS étaient capitaines de navires marchands.
NDLR Merci mais,
pitié ! n'oubliez pas les références des
pages de GHC ou la secrétaire va "craquer"...
d'Emmanuel Boëlle : Les PIERRET (pp. 1590-1595)
Une correction : Elisabeth Sophie BIOCHE (1595, II 2.3.4)
n'a pas épousé Louis CHAUVITEAU mais son frère Joseph.
Louis est né à la Dominique le 16 7 1752 et s'est marié
avec Marie Appoline COQUET; il est mort au Mouillage en
1808, sans postérité.
Un complément : Marie Anne PIERRET (1591, II 2.6) s'est
mariée à Mont-Carmel en 1770 avec Pierre MARSANNE.
NDLR
Vous présenterez nos excuses aux mânes de Louis et
Joseph CHAUVITEAU. Quant au mariage de Marie Anne, nous ne
le trouvons pas : pourriez-vous vérifier date et lieu ?
N'y aurait-il pas confusion avec autre Marie Anne PIERRET
(III 2.4.1) qui épousa à Mont-Carmel le 19 2 1779 Antoine
Luc MARSAN, fils de Pierre ?
de Raymond Guého :
Famille POEY d'Oloron à Cuba (p. 1585)
Un naturaliste cubain nommé don Felipe POEY est à l'ori-
gine de travaux dont s'est servi Carlos FINLAY, médecin
cubain, dans l'élaboration, en 1880, de son hypothèse de
la transmission de la fièvre jaune de l'homme malade à
l'homme sain par l'intermédiaire d'un moustique, alors
dénommé "Culex mosquito" par le naturaliste français
ROBINEAU DESVOIDY. Finlay obtint d'ailleurs la collabo-
ration de Poëy au début de ses recherches. Il faut dire
que Finlay, peut-être aidé en cela par Poëy, s'inspira
aussi de l'ouvrage du physicien et naturaliste français
RÉAUMUR "Mémoires pour servir à l'histoire des insectes",
rédigé de 1732 à 1742.
Comme Carlos FINLAY, Felipe POEY aurait donc des origines
françaises : peut-être les relations entre les deux hommes
n'étaient-elles pas seulement scientifiques.
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Révision 28/12/2004