G.H.C. Bulletin 82 : Mai 1996 Page 1631

COOPÉRATION

de Paul-Henri Gaschignard : César Dominique DUNY (p. 1441)

     Ce personnage dont la tombe se trouve à  Caumont-sur-
Garonne se confond certainement avec ce  DUNY  qui  figure
parmi  les  colons  de  St-Domingue  "réfugiés   dans   la
Nouvelle-Angleterre" en 1793,  victimes  des  persécutions
des commissaires civils POLVEREL et SONTHONNAX (cf Blanche 
Maurel,  "St-Domingue  et  la  Révolution  française;  les
représentants des colons en France de 1789 à 1795" Biblio- 
thèque de la Revue historique).
     Dès octobre 1793, les colons désignèrent  des  repré-
sentants chargés de se rendre en France pour s'y  plaindre
des  deux  commissaires.  Arrivé  avec  trois   autres   à
Paimboeuf le 13 avril 1794, DUNY fut  aussitôt  arrêté  et
conduit sans escorte à Paris  où,  le  21  avril,  il  fut
incarcéré. Il fut libéré le 6 novembre 1794 (cf GHC 29  p.
357 l'article de Pierre Bardin sur LARCHEVESQUE THIBAULT). 
Le 6 avril 1795, le citoyen Cézar Dominique DUNY,  "repré-
sentant du Comité de sûreté générale",  fait  partie  d'un
groupe de colons de St-Domingue chargés de reconnaître  la
dépouille mortelle d'Etienne POLVEREL (cf GHC 20 l'article 
de Pierre Bardin sur la mort de Polverel). 
     J'ignore tout des activités de DUNY à St-Domingue. Je 
sais seulement qu'il n'a pas fait partie  de  la  première
assemblée coloniale dite "assemblée  de  St-Marc"  (avril-
août 1790).
     Blanche Maurel précise que "les commissaires élus aux 
Etats-Unis (par les colons  réfugiés)  appartenaient  tous
aux groupes qui avaie t  joué  un  rôle  important  à  St-
Domingue aux diverses époques de la révolution  (...),  un
rôle plus ou moins violent (...) dans les  révolutions  de
la colonie. La plupart d'entre eux  avaient  été  déportés
par  Polverel  et  Sonthonnax",  qu'ils  qualifiaient   de
"délégués parjures". 
     D'autre part, je n'ai rien  trouvé  aux  Archives  du
ministère  des  affaires  étrangères  sur  les   activités
consulaires de Duny à Curaçao.

EN FEUILLETANT BULLETINS ET REVUES

             Cercle généalogique du Languedoc
                n° 71, 2ème trimestre 1996
              (communiqué par André Navari)

- Esquisses des heurs et malheurs d'une famille comme tant 
d'autres Henri Gibert : dont Simon Jean GIBERT, 
charpentier de marine, fils d'Antoine et Marie COMBE, né à 
Sète le 10 1 1737 x 13 2 1764 Elisabeth ROUSTAND  :  "Pour
son malheur, en 1776,  il  a  signé  un  engagement  comme
charpentier pour le Cap, isle de St-Domingue,  où  il  est
mort le 18 janvier 1777 (archives du port de Toulon, fonds 
de la marine marchande, quartier de Cette = Sète). Quelles 
raisons ont pu le pousser à signer  cet  engagement  alors
qu'il avait près de quarante ans et qu'il  était  père  de
sept enfants ?"
NDLR  Nous remercions  André Navari de nous avoir transmis 
cette information : vous qui êtes  membre  d'autres  asso-
ciations, faites de  même  car  GHC  n'a  pas  les  moyens
d'échanger son bulletin avec toutes les associations exis- 
tantes et la secrétaire, de toute façon, n'aurait  pas  le
temps de dépouiller tous les bulletins ! 

NOTES DE LECTURE

               ou "trouvailles en poubelle"
                      Michel Rateau

    Je viens de ramasser dans une poubelle de bibliothèque 
publique un ouvrage dont il manque la couverture.
 En voici le titre et le résumé :

Les aventures d'un capitaine français, planteur au Texas,
             ancien réfugié du Champ d'Asile
                       Just Girard
          Bibliothèque de la Jeunesse chrétienne
       Tours, Alfred Mame & fils, ed. 1875, 191 pp.
  une très belle gravure : "Chez les Indiens d'Amérique"

     Just GIRARD est né à Paris en 1792; orphelin de  mère
à 7 ans, il part pour St-Germain à 10 ans puis s'engage  à
17 ans, en 1809. C'est au  régiment  d'Espagne  qu'il  est
fait  lieutenant...  Fleurus,  le  Mont-St-Jean...  et,  à
l'abdication de Napoléon, il se retrouve à la demi-solde. 

        Rentré à Paris, décoré de la Légion d'Honneur,  il
s'embarque pour les Etats-Unis et arrive  à  Baltimore  en
avril 1816. Là-bas, il rencontre des colons chassés de St- 
Domingue  (1794-1795),  dont  M.  TOURNEL,   jadis   riche
habitant de St-Domingue  devenu  marchand  quincaillier  à
Baltimore et présent, fort présent, tout au long du récit. 
La famille de Tournel avait été massacrée et il avait  fui
avec son père, avait été recueilli par un navire  espagnol
qui le déposa à La Havane où il était resté trois  ans  et
où son père était décédé.

     Girard quitte Baltimore sur un navire  baleinier  sur
lequel il exerce ce métier pendant quatre ans. Plus  loin,
il est rappelé qu'il a épouse, belle-mère et filles de  14
et 12 ans.
     Le chapitre deux cite : le maréchal de  GROUCHY,  les
généraux CLAUZEL, VANDAMME, LEFEBVRE-DESNOUETTES  (l'orga-
nisateur du nouvel état de Marengo, dont le chef-lieu  est
Aigleville), RIGAULT (lui aussi ex-colon  de  St-Domingue;
sa  fille  est  avec  lui),  les  frères  LALLEMAND  (dont
Dominique), BERNARD, le colonel GALABERT, 

     Tournel souhaite redevenir planteur au  Texas,  qu'il
explore et où  il  espère  fonder  une  "Nouvelle-France",
projet  approuvé  par  le  comte  de  SURVILLIERS  (Joseph
BONAPARTE), alors à Philadelphie.
     Plus loin  est  cité  M.  CHENET,  ancien  lieutenant
d'infanterie de la Vieille Garde.
     L'affaire du Champ d'Asile, en faveur des réfugiés de 
St-Domingue, est retracée.
     Est également présent M. COLLIN, de St-Domingue,  une
relation de Tournel, pendant plus de dix ans gérant  d'une
plantation  en Louisiane. Michel GOURNAY, né dans le  Haut
Canada, est trappeur. Girard  épouse  Eléonore,  la  fille
aînée de Tournel.

     Collin a un aîné et deux filles, qui  convolent  avec
les deux fils de Tournel. M. Girard deviendra aide-de-camp 
de Samuel Houston; il est marié et a plusieurs enfants. M. 
Tournel meurt quelques jours après la déclaration  d'indé-
pendance du Texas, suivi de Collin.
     En 1839, Girard se retrouve à Houston pour la réunion 
du Congrès; il est devenu un des plus riches négociant des 
Etats-Unis d'alors.


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Révision 28/12/2004