G.H.C. Bulletin 81 : Avril 1996 Page 1584
Les Saintois au XVIIe siècle
-Catherine Adrien, sa femme
-François Pitre, leur fils
-Henry Benesteaux
-Alette Valette, sa femme, veuve Raymond Elin
-Sieur Garet dit Dehers et ses enfants Alexandre, Garet
Dehers, Jean et Catherine. Mais ils n'habiteront les
Saintes qu'après 1700.
A cette liste, il faut rajouter Thomas Demestre qui
épousera Agnès Stems veuve Desloges, et certainement
d'autres habitants dont l'appartenance à la R.P.R. est
possible tel que les familles Lenfan et Jean Ruart époux
de Hester Valette soeur d'Alette.
Ils ne furent guère plus de 10 adultes sur l'archipel.
En 1687 sur une population de 99 blancs, ils sont 8, donc
très minoritaires.
Pour quatre d'entre eux nous avons retrouvé leurs actes
de sépulture : ils sont tous inhumés dans l'église, privi-
lège habituellement réservé aux notables de la paroisse.
Il s'agit de Catherine Adrien, Alette Valette, Jean Melce
"ayant donné toutes les marques d'un bon catholique" et
Nicolas Desloges "dans un esprit d'un véritable catho-
lique".
Peut-on en conclure que les religieux Carmes étaient plus
tolérants que d'autres vis à vis des religionnaires, ou
que ceux-ci soient devenus de bons catholiques ?
En 1711, dans un autre recensement des protestants seul
le sieur Garet des Saintes est cité, il est dit comme
faisant quelques actes de catholicité (25).
Si nous regardons les alliances contractées par les
enfants de la première génération, nous remarquons, malgré
cette apparente bonne conversion, une plus forte propor-
tion d'alliances avec des enfants de religionnaires. Ils
seront 4 enfants sur 5 dans la famille Garet-Dehers, 2 sur
4 chez les Ruart, 2 sur 3 chez les Pitre, 1 sur 1 chez les
Desloges; seule la descendance de Jean Melce échappe à
cette règle, seulement 2 enfants sur 12 épouseront des
enfants issus de protestants. A la génération suivante il
n'y a plus de différence significative avec le reste de la
population. Mais il existe un biais qui est la position
sociale et qui pourrait, mais seulement en partie,
expliquer cette proportion.
Quelle place tenaient les protestants dans la communauté
saintoise ? Celle-ci est difficile à déterminer, c'est
pourquoi nous avons pris comme critère l'inhumation dans
l'église, mais en considérant la famille dans son ensemble
car certaines sont plus nombreuses que d'autres et d'autre
part, tous les nombreux descendants de Jean Galon et de
Marguerite Lemoine sont inhumés dans l'église, comme s'il
s'agissait d'une reconnaissance de leur ancienneté dans
l'île. Nous arrivons alors à un total de 14 familles dont
5 sont protestantes soit une proportion de plus du tiers
alors que ceux-ci ne représentent que 8% de la population
saintoise. Nous pouvons donc dire, comme l'a déjà démontré
Gérard Lafleur, que les protestants tiennent une place
prépondérante même dans la petite communauté saintoise.
La Milice
Au cours du XVII° siècle, la milice semble n'avoir
qu'un seul officier, le commandant, qui avait le grade de
lieutenant à la fin du siècle, et la troupe, représentée
par les hommes pouvant porter les armes.
L'organisation avec un officier en second, en l'occurrence
un enseigne, et un ou deux sergents n'apparaît que dans
les toutes dernières années.
Il n'y a que pour 1696 que nous connaissons son effectif
qui est de 60 hommes. Quelques années plus tard le RP
Labat rapporte qu'elle était formée de 90 hommes "vieux,
jeunes, blancs, bruns et marrons, bien armez, et en état
de faire le coup de fusil, et de défendre l'île et les
barques qui y viennent mouiller." (20)
Cette milice se distingua en août 1666, sous les ordres
de Desmeuriers, lors de l'attaque des Anglais et en mars
1703, sous les ordres de Nicolas Rivière, lors d'une autre
attaque des Anglais qui ne purent débarquer sur l'île.
Elle défendit l'île contre les attaques fréquentes des
flibustiers anglais lors des vingts dernières années du
siècle, notamment en 1689, mais elle ne put empêcher que
l'île soit dévastée.
Liste des commandants
-Isaac Lemoine Dubuisson dit Le Hasier, 1er commandant de
1652 à 1664/5?
-Des Meuriers, commandant de 1664/5 à 1670/1
-?Jacques Raby, faisant fonction de commandant en 1671
-Gilles Portail, commandant de ? à 1691, avec grade de
lieutenant
-Nicolas Rivières, commandant de 1691 à 1730, avec grade
de lieutenant de 1691 à 1704 puis capitaine dès 1719.
Notes
1-"La Guadeloupe, Atlas des départements d'Outre Mer",
publié par le C.N.R.S. sous la direction de Guy Lasserre
2-A.Lacour, "Histoire de la Guadeloupe", Basse Terre 1855,
réédition de 1988.
3-Père Raymond Breton, "Relations de l'île de la
Guadeloupe",BasseTerre,S.H. dela Guadeloupe, 1978.
Père André Chevillard, "Les desseins de son Eminence de
Richelieu pour l'Amérique", reproduction de l'édition de
1659, Basse Terre, Société d'Histoire de la Guadeloupe,
1973. Le RP Chevillard date cet événement du 15 octobre.
4-R.P. J.B. Du Tertre, "Histoire Générale des Antilles,
habitées par les François" Réédition des Horizons
caraïbes 1973, d'après l'édition de Th Jolly de 1667/71.
5-Recensement de la Guadeloupe de 1671, A.N.S.O.M. G 1 468
6-registres de Sainte Rose 1769
7-registres de La Capesterre 1666
8-Ph. et B. Rossignol "A propos d'une liste d'habitants de
la Guadeloupe datée du 30 octobre 1664" bulletin de la
société d'histoire de la Guadeloupe n°65/66, 1985.
9-Recensement de la Guadeloupe de 1664, A.N.S.O.M. G 1 469
10-Recensement de Marie Galante de 1665
11-Notariat de Dieppe:
Denis Doynel et Pierre Balot engagé par contrat passé
le 16 décembre 1660 pour 500 livres de pétun par
Lelaizant et Davidon, habitants de la Guadeloupe.
Le 31 décembre 1660, Nicolas Lelaizant engage Jean
Balot de Guainville le Regnard, pour 300 l. de pétun
12-Registres de La Capesterre
13-B. et Ph. Rossignol "Ascendance antillaise de Saint John
Perse" Dossier n°2, C.G.H.I.A. Paris 1982
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