MUZAC, CAZOM, BATAYOL... variations des patronymes
le tard, son frère aîné Pierre, né le 18 mars et baptisé
le 6 avril 1739, fut le seul des fils à se marier (en
1766, avec Charlotte PAILLET) et à avoir une postérité,
nombreuse elle aussi.
Marie Joseph Cléophène, une des filles de Pierre, née en
1776, épousa le 8 nivôse an 7 (28 décembre 1798)
Barthélemy VALLUET, 39 ans, né à Bordeaux, "notaire public
et commissaire du directoire exécutif près l'adminis-
tration municipale" de la commune.
Or ce même Barthélemy VALLUET, toujours notaire public,
mais âgé cette fois de 44 ans, déclarera, le 4 brumaire 11
(26 octobre 1802), le décès, la veille, d'Etienne CAZAM,
natif de la commune, âgé de 26 à 27 ans, fils légitime de
feu CAZAM et de RICHOU (sic), habitant propriétaire à la
Montagne. Ni le notaire ni l'autre déclarant, François
Grellet, 38 ans, capitaine de navire, ne peuvent donner
d'autres renseignements.
Cet Etienne CAZAM serait-il un frère ou un demi-frère,
de deux ans plus âgé, de notre Charles CAZAM ou MUZAC ? Le
lecteur attentif et perspicace aura déjà remarqué que
MUZAC, le patronyme lors de la déclaration des enfants de
Charles, est un anagramme de CASAM, CAZOM, CAZUM.
Etienne CAZAM
Nous voilà donc partis sur une nouvelle piste !
Etienne est né le 11 juin 1775 et a été ondoyé par M.
Bellot, maître en chirurgie, à cause du danger de mort. Il
survécut cependant et fut baptisé le 29 juin; parrain le
sr Etienne VALNET (ou Volnet ou Valleret); marraine,
Marguerite Doumairon demeurant chez le père de l'enfant).
Il était fils du légitime mariage du sieur Etienne CAZASUS
(sic; les actes étant collationnés, est-ce une mauvaise
transcription ?), marchand tailleur, et dame Marie Thérèse
RICHON. Cette dernière mourut peu après, le 8 septembre de
la même année. Elle était âgée de 37 ans, native de
Bordeaux (St-Messan ?), et son décès eut lieu sur l'habi-
tation du sieur VOLNET (le parrain de son fils ?), à la
Montagne. Le père d'Etienne mourut à son tour, moins de
cinq mois plus tard, le 6 février 1776 : "Louis CAZASUS
dit La CAZE", maître tailleur d'habits à Jacmel, natif de
Sepse, diocèse de Comminges (Sepx, Hte-Garonne ?), environ
41 ans.
Que devint le nouveau-né ? Qui le prit en charge ? et
qui l'allaita ? Il fallait une jeune mère. Or le baptême
suivant celui d'Etienne est celui de Pierre Gabriel,
quarteron libre, né le 11 mai (un mois avant Etienne) et
baptisé le 10 juillet 1775. Il était fils de Pierre
Margueritte BOUCARD, quarteron libre, maître tailleur
(comme le père d'Etienne), et d'Elisabeth VOLET,
quarteronne libre. Le parrain est Pierre MASSÉ, capitaine
de milice et habitant des Côtes de Fer, et la marraine
Marie Thérèse VOLET, quarteronne libre. Pierre Margueritte
BOUCARD et Elisabeth VOLET ? Cela ressemble bien au
parents de l'épouse de Charles CAZOM-MUZAC ! De là à
imaginer qu'Elisabeth VOLET recueillit et nourrit le petit
orphelin Etienne CAZASUS, qui serait donc devenu frère de
lait de ses propres enfants, pourquoi pas ? Mais comment
et pourquoi ce patronyme se serait-il transformé en CAZAM,
celui de Marguerite, mère de Charles CAZAM-MUZAC, lequel
était contemporain d'Etienne CAZASUS ?
Mystère... mais nous voilà à rechercher l'ascendance
BOUCARD qui, de toutes façons, est celle de l'épouse de
Charles CAZOM.
Les BOUCARD
Nous vous épargnerons cette fois le récit de nos
recherches dans le registre de Jacmel pour en donner
seulement le résultat :
Le 9 février 1773, Pierre Margueritte MASSÉ dit
BOUCARD, quarteron libre, environ 20 ans, natif de cette
paroisse St Jacques et St-Philippe de Jacmel, fils naturel
mineur d'Agnès, mulâtresse esclave appartenant à Mme
DELORME, sous l'autorité de Pierre MASSÉ, capitaine
d'infanterie de milice du quartier, son bienveillant
(sic), épouse Elisabeth VOLET (elle signe Elisabeth
VOLLET), quarteronne libre, environ 16 ans, native de la
paroisse, fille naturelle mineure de feu Marie COLOMB,
mulâtresse libre, sous l'autorité du sr Gabriel LELOU de
LA GUILLONIèRE, officier d'infanterie de milice du dit
quartier, son bienveillant.
Les témoins sont Jean Hilaire Belliot, maître chirurgien
de la ville, Tavet, commis greffier de la juridiction,
Lemage, maître tailleur, le sieur François Chenais,
négociant de la ville. Signent également Gabriel Volet,
Dorothée, M.T. Volet, Marie Pierre Desbans Lavalette et
F.E. Deshans (ou Dubans).
Ascendance VOLLET et COLON (COLLOMB, COLLON, etc.)
Elisabeth, future épouse de Pierre Margueritte
Boucard, née le 6 avril 1756, a été baptisée le 11 avril
1757. En marge de l'acte, seulement "msse" (mulâtresse).
Il est simplement dit qu'elle est fille naturelle de Marie
Rose COLLON, mulâtresse libre habitant à la Montagne; le
parrain est le sr Philippe Roche, habitant de la paroisse
(qui signe) etla marraine Elisabeth Derivet veuve de
Samuel Boursiquet (qui ne sait pas signer).
La même Marie Rose "dite COLON" cette fois, avait eu en
1752 un fils "de père inconnu", Gabriel (en marge,
seulement "qon" = quarteron), baptisé à 3 mois le 12
janvier 1753. La marraine était Madeleine dite Dougé,
mulâtresse libre de la paroisse, et le parrain Jean
Baptiste Colon, mulâtre libre, frère de la mère, habitant
de la paroisse.
Heureusement ce Jean Baptiste COLON eut la bonne idée
de se marier légitimement : le 10 février 1755, le sieur
Jean Baptiste Colon, mulâtre libre, habitant en cette
ville de Jacmel, environ 28 ans, fils naturel des feus
Jean Baptiste Colon et Thérèse, négresse libre à son
décès, épouse la demoiselle Marie Lemoine, mulâtresse
libre habitant à la Grande rivière de la paroisse, 25 ans,
fille en légitime mariage du sieur Claude Lemoine, mulâtre
libre, et de feu Catherine Manda. Les témoins de l'époux
sont Antoine Baudry, boulanger, et Charles Léon Bourgau,
lieutenant de prévôt dans la Maréchaussée
En remontant le temps, nous avons trouvé, le 23 mars
1727, le baptême de Marie Rose, mulâtresse, fille de
Thérèse, négresse de Mr Colon, "la dite enfant a été
déclarée libre par le sieur Colon son maître, en présence
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