G.H.C. Bulletin 76 : Novembre 1995 Page 1473

Les JASPAR de Lamentin en Guadeloupe
ou comment l'état civil raconte l'histoire d'une famille

     Si  vraiment  le troisième enfant du couple est né  à
Ath le 7 février de la même année 1812, cela voudrait dire
soit que la mère est partie seule accoucher en Europe dans
sa  belle-famille,  soit que le père est revenu en  Guade-
loupe  "remplir cette formalité" (et  déclarer  aussi,  un
mois  avant,  le 15 avril,  la naissance de l'aînée de ses
filles le 20 août 1809 !) pour repartir ensuite  rejoindre
sa famille en passant par "le continent de l'Amérique".

     L'acte  suivant  concernant la famille est la  décla-
ration de décès du dernier enfant et seul fils, né à Lille
4  ans  et  4 mois plus tôt et décédé à  Lamentin  le  1er
septembre 1818;  le décès n'est déclaré que le 9 septembre
"vu  l'état  de  maladie du père et de  la  mère  à  cette
époque".  Or  le  père,  qui  était dans  tous  les  actes
précédant  son départ de Guadeloupe "habitant du quartier"
est désormais "médecin domicilié au bourg" (1818) "médecin
et habitant propriétaire" (à partir de 1822). Il faut donc
comprendre  qu'il  a consacré ses six années  d'absence  à
faire des études de médecine,  soit aux Etats-Unis, soit à
Lille.

     Remarquons  par ailleurs que si François Joseph et sa
première épouse avaient le même âge,  quand il se  remaria
en 1822,  il avait 43 ans et Lydie DESBONNES en avait 17 :
elle  était née l'année du premier mariage de son époux et
l'aînée de ses belles-filles avait 16 ans !


Le camp des lépreux à la Désirade

     François Joseph JASPAR,  médecin à Lamentin va mourir
à  la Désirade où il est "officier de santé" et où il  est
domicilié.  La  question se pose de savoir s'il y était en
tant que médecin des lépreux ou lépreux lui-même.

    La lecture du registre d'état civil de la Désirade  en
cette  année 1849 peut laisser supposer qu'il n'était  pas
lépreux  car,  le lendemain de la déclaration de décès  de
François Joseph, les fondés de pouvoirs des "entrepreneurs
de  la léproserie" déclarent le décès de Félicie,  30 ans,
née  en  Afrique,  domiciliée à la Désirade  "déposée  par
l'administration au dépôt des lépreux sous le n° 354".

    On  distingue  bien dans les décès ceux du "dépôt  des
lépreux",  qui  sont  déclarés dans les mêmes  termes  que
celui  de Félicie,  des autres.  Mais on constate tout  de
même un certain nombre de décès de personnes "domiciliées"
à la Désirade,  y vivant seules, et dont la famille est en
Grande-Terre,  en  Basse-Terre,  à  Marie-Galante  ou  aux
Saintes.

   S'agirait-il de personnes soupçonnées d'avoir contracté
la lèpre mais dont la maladie n'était pas déclarée ou dont
l'état  de  santé permettait une  vie  quasi  normale,  en
dehors du "dépôt" mais séparée de leur famille ?

     Qui  peut répondre ou indiquer les fonds d'archives à
consulter  ?  La  décision d'établir une léproserie  à  la
Désirade date de 1727.

COOPÉRATION

de B. et Ph. Rossignol : CLERMONTHE (pp. 1407 et 1446)

Nous  avons vérifié le registre de Pointe-à-Pitre en  1833
et, en effet, on y trouve bien, outre l'acte d'affranchis-
sement de Scholastique, 32 ans, et de sa fille Clermonthe,
12  ans,  par  décision  du Conseil privé du  17  9  1832,
délivré  le 15 3 1833 et enregistré le 28,  les deux actes
de naissance suivants :
- 17 5 1833 : Lucette, née "le 13 du présent mois de mai",
déclarée  par  le sieur Victor  ROUIL,  28  ans,  habitant
propriétaire  aux Abymes,  qui la déclare "de  sa  cohabi-
tation hors mariage avec la dlle Scholastique, 32 ans"
- 30  10  1833  :  Gustave,  né "le  21  du  présent  mois
d'octobre",  "fils  naturel de la demoiselle Scholastique,
32  ans,  "auquel la mère fait donner le nom de  Gustave";
déclaration  faite  par Victor  ROUIL,  29  ans,  habitant
propriétaire aux Abymes.
Le mystère reste donc entier :  l'âge de Scholastique,  la
mère,   est  le même;  le déclarant est le même,  mais  il
reconnaît Lucette et pas Gustave,  né 5 mois après... est-
ce la même Scholastique ?
Nous  en profitons pour rectifier une erreur de frappe  en
p.  1446,  au paragraphe qui commence par "Victor ROUIL et
Scholastique",  3e  ligne :  remplacer "concernant  Victor
ROUIL" par "concernant Gustave".

TROUVAILLES

de Bernard Mayaud : aux archives départementales d'Angers

    Les Angevins à St-Domingue aux 17e et 18e siècles
                     Laurence Denisse
      maîtrise d'histoire, 201 pages, septembre 1992
        directeur de recherches, Philippe Haudrère


de Jacqueline Chaffanjon : Guadeloupéens à Nantes

Aux  archives  municipales de Nantes (les  départementales
étaient fermées...) :
St-Jean et St-Pierre, 22 12 1701, mariage de :
- Pierre BOLOGNE,  marchand,  fils de Pierre,  marchand en
l'isle de la Guadeloupe, et de Catherine NAROIBUQUE (?)
- Catherine   DHERIGOYEN,   fille  de  feu  Jean,   vivant
huissier, et demoiselle Thérèse MULLER.

St-Nicolas, 3 février 1721, sépulture de :
Adrien de ST RIQUIER de MACHICOURT,  conseiller au conseil
supérieur de la Guadeloupe, âgé de 43 ans.

NDLR Bravo et merci :  nous étions quelques uns à chercher
ce  mariage depuis longtemps !  La mère de Pierre  BOLOGNE
est Catherine VANEYBERGUE.  Quelqu'un pourrait-il vérifier
s'il  y  a  des  baptêmes  BOLOGNE  à  la  suite  ?   Nous
recherchons ceux des aînés,  Pierre et Anne Christine,  le
premier baptême en Guadeloupe étant de 1709.
  Quant à ST RIQUIER,  je savais qu'il était mort avant le
19  octobre  1721 (son dossier E295) mais  j'ignorais  où.
Quel  dommage que le lieu de naissance ne soit pas donné !
(dans son dossier : "de la province de Picardie").



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Révision 24/12/2004