G.H.C. Bulletin 76 : Novembre 1995 Page 1469
LA VEUVE ET LE DÉFROQUÉ
Jacques Joseph BOUYER, "montagnard" de Guadeloupe
Bernadette et Philippe Rossignol
Jacques Joseph BOUYER, dit originaire de St-Jean
d'Angély dans les documents intitulés "Troubles de la
Révolution" d'où nous tirons les informations qui suivent
(D/XXV/125) s'établit d'abord comme juge du district du
Moule où il résidait; il fut ensuite "membre et président
du comité de sûreté du corps représentatif révolution-
naire" et on retrouve son nom parmi les membres de la
"Commission générale extraordinaire" constituée en janvier
1793 et qui gouvernait effectivement l'île selon des
principes "montagnards" (1). Il était sûrement venu de son
plein gré en Guadeloupe au début de la période révo-
lutionnaire.
En avril 1794, il fut "déporté par les Anglais et les
émigrés coloniaux lors de leur invasion dans la
Guadeloupe" (1) mais il précise qu'il "s'est rendu lui-
même à bord (du Parlementaire anglais n° 13 L'Aigle) pour
éviter la poursuite des aristocrates qui avaient mis sa
tête à prix." Il est le premier sur la liste des 202
déportés de L'Aigle arrivé à Brest (d'autres arrivèrent à
Lorient) début messidor an II (juin 1794) et fait partie
des plus ardents dénonciateurs de COLLOT (1) "comme un
traître et comme l'auteur de la perte de la colonie".
Il se rend à Paris avec les autres, comme "membre du
ci devant corps représentatif de la Guadeloupe" et il est
"l'un de ceux chargé suivant leur décision prise à Paris
le trois nivôse (23 12 1794)" (...) "de suivre l'acte
d'accusation contre Georges Henry Victor COLLOT et
consorts".
Mais, en messidor III (fin juin 1795), il expose "aux
Membres composant la commission des colonies" que
"vû l'impossibilité d'exister à Paris avec 50 l. par
jour, ses ressources entièrement épuisées, l'incertitude
de l'époque à laquelle cette affaire pourra être traitée,
et encore incertain si elle sera à Paris ou renvoyée pour
être jugée sur les lieux par des commissaires n'ayant ici
aucun contradicteur qui se soit déclaré, malgré les
diverses pétitions et affiches;
il s'est déterminé à jouir du bénéfice de l'arrêté du
comité de salut public qui accorde passeport aux déportés
de la Guadeloupe pour rentrer dans leurs foyers; en
attendant son embarquement, il va résider à Angély-
Boutonne, département de la Charente inférieure."
Exit BOUYER des documents de la Guadeloupe.
***
Merci pour les photocopies de la correspondance
concernant la Guadeloupe. Les noms de CASSEIN et de
ROUBEAU que vous citez nous sont connus, le premier
surtout. Il doit s'agir de Jean Baptiste dit Cassein aîné,
né vers 1765, négociant. Son père avait été corsaire.
Quant à la famille BOUYER, nous ne la trouvons pas :
si la parenté était du côté maternel, il doit s'agir d'un
autre nom patronymique. Quel était le nom de la mère de
Jacques Joseph ?
(1) Le général Victor COLLOT, homme modéré, était arrivé
en Guadeloupe au début de 1793 avec le titre de
gouverneur; il était souvent en désaccord avec les
positions violentes de la "Commission générale extraordi-
naire", transformée en "Corps représentatif révolution-
naire" le 21 décembre 1793.
Quand les Anglais débarquèrent en Guadeloupe, sans
moyen pour leur résister, COLLOT capi-tula le 20 avril
1794. L'occupation anglaise, qui dura deux mois jusqu'à la
reprise de l'île par Victor HUGUES, fut accompagnée d'une
réaction contre les "montagnards", déportés en nombre.
COLLOT, réfugié aux Etats-Unis, y resta jusqu'en 1800 où
le Consulat lui demanda de rentrer "rendre compte de sa
conduite". Justifié, il fut renvoyé à l'armée, dans son
grade de général, mais mourut peu après.
TROUVAILLES
de Louis Le Bail Actes d'esclaves à Nantes
Baptême :
18 mai 1771, "veille de la Pentecôte".
"Baptême d'une négresse d'environ trente ans native de
Gebe (?) rivière du buisseau en afrique en haut de la côte
d'or (...) on lui a imposé le nom de Marie-Geneviève".
Parrain : René DOUTREAU, maître-boulanger; Marraine :
Marie-Hélène COSMAR (?) veuve de Jean GUÉRIN, "ladite
négresse appartenante au Sr. Adrien DOUTREAU, capitaine de
navires demeurant rue des Capucins".
(Paroisse St. Nicolas).
Décès :
28 juillet 1771.
Sépulture de Louis-Joseph, nègre natif de la Mesurade,
côte de Guinée, décédé à la Fosse (*), environ 13 ans,
appartenant à Mr. TRINQUARD, négociant.
(Paroisse St. Nicolas)
(*) La Fosse : le quai de la Fosse, quartier du port.
de Philippe de Chastellux
relevé dans la notice DEFAYE, page 43 du tome VIII des
Généalogies limousines et marchoises
Gaspard Pierre DEFAYE de LA COUR, né à Bourganeuf le 21 10
1762, 4ème enfant de Joseph, conseiller du roi et son
lieutenant en l'élection de Bourganeuf, et de Marie Anne
Gabrielle BESSE DU MAS; "il partit pour St-Domingue d'où
il ne revint jamais. On a de lui une lettre écrite de
Lorient avant son départ et une autre écrite des Cayes,
datée du 24 juin 1788."
NDLR Appel au chanoine Jean Bonhomme de Montaigut, un des
coauteurs des "Généalogies limousines et marchoises" et
membre de GHC : ces lettres ont-elles été publiées ? Si
oui, où ? Si non, présenteraient-elles un intérêt pour
notre bulletin ?
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