G.H.C. Bulletin 75 : Octobre 1995 Page 1438

Drapeaux et blasons : quelques documents

  Guy Stéhlé

     Les  drapeaux nationaux n'apparurent qu'au milieu  du 
XVIIIe   siècle  et  servaient  alors  à  distinguer   les 
vaisseaux,  surtout  en cas de guerre maritime.  Ce  n'est 
qu'à la fin du même siècle qu'ils devinrent l'emblème  des 
pays  sur terre aussi,  d'abord en temps de guerre puis en 
temps de paix.   

  Voici deux textes sur le sujet.

                           ***

 Ordonnance du 4 août 1766 du général et de l'intendant de 
la Martinique et Sainte-Lucie :
"Tous les propriétaires de vaisseaux, bâtiments, goëlettes 
et  bateaux  de la Martinique et  de  Sainte-Lucie  feront 
pourvoir leurs bâtiments d'un pavillon bleu avec une croix 
qui partagera le dit pavillon en quatre; dans chaque carré 
bleu,  et  au  milieu du carré,  il y aura la figure  d'un 
serpent en blanc, de façon qu'il y aura quatre serpents en 
blanc  dans le dit pavillon,  qui sera reconnu  dorénavant 
pour celui de la Martinique et de Sainte-Lucie."

  Source  :  Code de la Martinique,  repris dans "Histoire 
politique,  économique  et sociale de la  Martinique  sous 
l'Ancien  Régime  (1635-1789)"  C.A.   Banbuck,  Librairie 
Marcel Rivière, 1935.

                           ***
 Extrait des registres du comité municipal de la Pointe-à-
Pitre, 25 juillet 1790 :

  "Le  comité assemblé pour tenir ses séances  ordinaires, 
M. BLONDET a dit :
     Que  la révolution opérée dans l'empire français doit 
faire prendre à la ville de Pointe-à-Pitre la place que sa 
position  géographique  et des  relations  politiques  lui 
assignent  dans  la colonie et que cet événement  ne  peut 
être  mieux  consacré que par la composition d'un  écusson 
qui sera adopté par les armes de la ville.
     Que  dans  cette  idée il  propose  de  composer  cet 
écusson en face, d'argent chargé d'une tour, de deux ponts 
et  de deux rochers sable,  au chef d'azur chargé de trois 
fleurs de lys d'or sur la même ligne en pointe de sinople.
     Ces  couleurs  et ces émaux exprimés dans  le  blason 
savoir :
L'argent : l'innocence, l'état de virginité, d'adolescence
Le sable : la modestie
Les  roches  :  les deux îles de la Guadeloupe  et  de  la 
Grande-Terre  
Les deux ponts :  la communication prompte, facile et sûre 
à un centre commun
La tour : ce centre commun de la ville de Pointe-à-Pitre
L'azur : la royauté
Les fleurs de lys : la coësion (sic) à l'empire français
L'or : dont elles sont émaillées, la richesse
Leur égalité de position : la régénération
Le sinople :  l'abondance, l'espérance et plus particuliè- 
rement la mer,
Ce qui présente le sens allégorique.
     La Pointe-à-Pitre,  ville naissante, donnant les plus 
belles  espérances de  prospérité,  s'élève modestement au 
milieu  des eaux et au centre des richesses des deux  îles 
Guadeloupe    et   Grande-Terre,    par   l'effet    d'une 
communication  prompte,  facile  et  sûre  de  toutes  les 
parties  de  la  colonie  à  un  centre  commun  sous   la 
protection  du  monarque Louis Seize et l'influence de  la 
régénération de l'empire.
     Le comité,  ayant mis la proposition de Mr BLONDET en 
délibération,   arrête  unanimement  que  l'écusson  qu'il 
compose sera et demeurera consacré pour être à  perpétuité 
les armes de la ville.
     Que  la  planche de cuivre sur laquelle il est  gravé 
demeurera déposée aux archives.
     Que  le cachet à ces armes sera le seul dont il  sera 
désormais  fait usage pour les pièces qui émaneront de  la 
municipalité.
     Que  les membres actuels du comité qui ont  contribué 
aux  frais  de  gravure  en font hommage  à  la  ville  en 
témoignage de leur zèle et de leur dévouement.
     Qu'extraits  de cette délibération seront  envoyés  à 
l'assemblée  nationale  et au ministre de Sa majesté  pour 
obtenir l'approbation de la nation et du roy,  ainsi  qu'à 
l'assemblée générale coloniale et à Monsieur le gouverneur 
pour avoir leur suffrage.

     Signé :  BÉBIAN président,  MARCADIER, MO(... marge), 
CHEILAN, BLONDET, CHAMPY secrétaire.   

SOUSCRIPTIONS

            Les oies sauvages (cf GHC p. 1428)  
           l'adresse exacte de souscription est
            CID, 131 bd St-Michel, 75005 Paris
          Tél. : 43 54 47 15 - Fax : 43 54 80 73  


                 The Saint Domingue Epic
     The de ROSSIGNOL DES DUNES and Family Alliances
    Elizabeth Sullivan-Holleman & Isabel Hillery Cobb
     Relié, 480 pages, illustrations ISBN 0-910705-02
                  The Nightingale Press
     P.O. Box 563, Bay St-Louis, MS 39520, Etats-Unis
   avant le 10 12 1995 : 67$; après : 75$ + port 4.50$

Traduction résumée de l'avis de souscription : 
40  ans  de  recherches,  20  ans  de  rédaction;  retrace 
l'histoire  de  la  famille  depuis le  9e  siècle  et  sa 
migration  des  colonies  françaises  aux  Etats-Unis,  en 
passant  par  St-Christophe,   St-Domingue,   Cuba  et  la 
Jamaïque;  insistance  particulière sur  St-Domingue,  son 
influence culturelle sur La Nouvelle-Orléans et Charleston 
et sa contribution au développement de la Louisiane et  de 
la culture du riz en Caroline du Sud. 
En  utilisant la famille ROSSIGNOL comme pivot,  le  livre 
situe  et décrit un millier d'habitations à St-Domingue et 
les  biens  d'une  centaine de  familles.  Près  de  2.000 
personnes  identifiées;   généalogies  et  propriétés  des 
familles passées en Louisiane et sur la côte atlantique.
Les  auteurs essaient de nommer les membres  des  familles 
françaises  tués au cours de la Révolution et de ceux  qui 
se sont échappés avec leur lieu d'établissement. 




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Révision 23/12/2004