G.H.C. Bulletin 74 : Septembre 1995 Page 1416

La famille FOUGEU de Saint-Domingue
Pierre Bardin

     Indiquons tout d'abord qu'on ne trouve aucune mention 
de  ce nom dans l'ouvrage d'Emile Hayot "les officiers  du 
conseil souverain de la Martinique - 1675/1830".

     A  Paris est célébré le 1er mars 1816 le  mariage  de 
Jean  Marie Antoine PEYSSON de CHALARIEU né à Belley  dans 
l'Ain,  le 8 janvier 1785, avec Félicité Rose Adèle FOUGEU 
de VILLARSON née à Chartres, le 18 vendémiaire an 4, fille 
de Louis Etienne et Adélaïde Sophie de SENANGE.

     Il  existe également une importante famille de FOUGEU 
d'ESCURES,  mais il n'a pas été possible,  pour le moment, 
de savoir si un lien existe entre elles.  Ce que l'on peut 
dire,  sans grand risque d'erreurs,  c'est que la Beauce à 
travers  les villes d'Orléans,  de Chartres et  de  Patay, 
semble  être  leur lieu d'origine.  A Patay  en  1539,  on 
trouve  Thomas FOUGEU Laboureur,  marié à Charlotte  MACÉ; 
Patay  étant  le lieu de naissance d'Agnan FOUGEU  qui  se 
marie à St Domingue.

Concernant cette colonie,  on peut apporter les précisions 
suivantes :
     A  la  Croix des Bouquets le 20 octobre  1733,  Agnan 
FOUGEU,  habitant de cette paroisse,  capitaine de milice, 
fils  d'Etienne  et d'Anne MIRAULT,  natif de St André  de 
Paté  (Patay) évêché de Chartres,  épouse delle Rose  RÉMI 
(REMY) fille de feu sieur Michel,  habitant, et dame Marie 
AUBRY, native de cette paroisse (7 juin 1710).

     Deux filles légitimes naîtront de cette union :
- Marie Rose o 3 8 1734, b 5 1 1735,
- Marie Thérèse o 4 10 1735, b 4 11 1736.
   Nous y reviendrons dans un instant.
Rose RÉMY, la maman, décède le 23 octobre 1736.

     Agnan FOUGEU, qui sera décoré de l'ordre de St Louis, 
possède  deux  habitations aux Varreux  :  habitation  des 
Sources et habitation des Varreux sur laquelle il décédera 
le  7 décembre 1761,  âgé de 64 ans.  Les deux habitations 
reviendront pour moitié à chacune des deux soeurs.

     Cette  famille  semble arrivée  groupée  dans  l'île, 
puisqu'on  trouve le mariage à Léogane le 16 janvier  1713 
de  Marie Thérèse FOUGEU,  fille d'Etienne,  prévôt de  la 
ville  de Patay (et donc soeur d'Agnan qui  précède)  avec 
François ROBIOU de MAREUIL, conseiller et greffier en chef 
du conseil supérieur de Léogane.

     Il  y  a également un autre frère Louis  qui  donnera 
naissance  à  une branche "illégitime"  à  travers  Louis, 
mulâtre libre,  baptisé le 1er juillet 1731 à la Croix des 
Bouquets,  fils de la négresse Charlotte "son maître Louis 
FOUGEU est le véritable père" qui affranchit l'enfant.

Agnan  FOUGEU  va fonder une famille parallèle en  donnant 
des frères et soeurs mulâtres à ses deux  filles.  Gageons 
qu'ils se fréquentèrent très peu.

     A la Croix des Bouquets :
- Agnan,  mulâtre libre o 18 3 1761 b 2 6, de père inconnu 
et  de Marie négresse libre.  Le parrain est N BORMAN  (?) 
mulâtre, esclave à Monsieur FOUGEU.
- Suzanne,  mulâtresse libre,  b 6 9 1752,  âgée d'environ 
trois  semaines,  née  d'un père inconnu  et  Marie-Louise 
négresse libre, demeurante sur l'habitation de M. FOUGEU.
- Marie-Louise  FOUGEU,  mulâtresse  libre,  x 30 7  1756, 
Pierre PIERRET,  fils naturel de Jean PIERRET dit NAMUR et 
de  Marie  BLOQUIN.  Marie-Louise est fille  naturelle  de 
Monsieur FOUGEU,  habitant de cette paroisse et de  Marisa 
ou Marie ou Marion, négresse libre. Marie-Louise signe.
- Marie-Louise b 7 11 1762,  o 30 7 de père inconnu, fille 
de  Marie-Thérèse demeurante sur l'habitation de  Monsieur 
FOUGEU.
x Mirebalais 24 11 1778 Jean-Michel,  mulâtre libre.
Dans  l'acte  de  mariage elle  est  prénommée  Marguerite 
Louise.  Son tuteur est Agnan FOUGEU,  mulâtre libre ainsi 
que Louis FOUGEU aussi mulâtre. Ils signent tous les deux.

     A Port au Prince :
- Barthélemy  Julien,  b 29 4 1753,  carteron  libre  fils 
naturel de messire Agnan FOUGEU, habitant au Cul de Sac et 
de  Thérèse,  mulâtresse libre.  Peut-être le frère de  la 
précédente.
     Il serait intéressant de savoir si aujourd'hui vivent 
en Haïti des descendants de cette famille Fougeu.
     On  trouve également à Mirebalais en 1768 le  mariage 
de  Louis Fougeu.  Mais la reproduction sur microfilm  est 
tellement  mauvaise qu'il n'a pas été possible de  l'iden- 
tifier avec certitude.

     Revenons aux deux filles légitimes.

Marie-Rose épousera le 11 mai 1750 à Léogane, Hubert comte 
de CONFLANS de BRIENNE,  chevalier des ordres royaux, chef 
d'escadre  des armées navales de sa majesté et  lieutenant 
général pour le roi des îles françaises de l'Amérique sous 
le  vent.  Le contrat fut dressé par Me Legrand notaire  à 
Léogane.  Il est le fils de Robert Anne baron et comte  de 
CONFLANS,  seigneur  d'Henriville,  Fay  le Sec et  autres 
lieux,  et de Dame Anne Charlotte BOUCHEL.  Noté comme bon 
officier, sachant bien son métier, mais un peu vif et haut 
sur   sa  naissance,   "prétend  descendre  des  Rois   de 
Jérusalem". Il deviendra vice-amiral maréchal de France et 
décédera à Paris en son hôtel de la rue Saint Dominique le 
17  janvier  1777.  Une  fille était  née  Anne  Charlotte 
baptisée  à Léogane le 22 juin 1751.  Elle sera inhumée  à 
Paris en l'église St Sulpice le 17 octobre 1755.
(NDLR :  Il était né en 1690.  Les époux avaient 44 ans de 
différence !)
Pendant son gouvernorat le comte de CONFLANS avait  acquis 
en  1751 des concessions au Fond de l'île à Vaches dans la 
plaine  à Jacob et la hatte dite l'Étang des Cocoyers  qui 
appartenaient   à   l'origine  à  Bertrand   de   LAROQUE, 
chirurgien major, habitant aux Cayes dans la partie sud de 
St Domingue.  Les originaux de vente en parchemin,  furent 
déposés  chez  Me Deshays,  notaire à Paris le  5  juillet 
1752.  Il  revendit ses propriétés le 15 mars 1768 à  Jean 
Joseph  de LABORDE pour 300 000 francs argent  de  France, 
par acte dressé chez le notaire Duclos Dufresnoy.

     Si  ce "beau mariage" propulse la famille FOUGEU dans 
la meilleure noblesse,  sa soeur ne va pas être en  reste. 
En  effet le 24 avril 1763,  le notaire parisien Robineau, 
dresse  le contrat de mariage de François Jean Charles  de 




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Révision 22/12/2004