G.H.C. Bulletin 74 : Septembre 1995 Page 1417
La famille FOUGEU de Saint-Domingue
LA ROCHEFOUCAULT, marquis de BAYERS, colonel de grenadiers
royaux de son nom, fils de Jean, marquis de MOMONT et
Marie Marguerite DES ESCAUD. Ils demeurent en leur hôtel,
rue de Seine, faubourg St Germain. Notons que le père de
la mariée est devenu "messire Agnan de Fougeu". Le contrat
de mariage sera signé par le Roi et toute la famille
royale. Une fille naîtra de cette union. Marie Joséphine
Félicitée qui épousera Charles François Gabriel vicomte de
GAND, d'où une fille Louise qui se mariera avec De LACERDA
Y PALAFOX, Grand d'Espagne.
Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des
mondes possible. Les deux habitations sont bien gérées
(nous possédons comptes, recensements, fonctionnement,
roulaisons, embarquement des sucres, etc.) et rapportent
bon an mal an de substantiels bénéfices aux deux héri-
tières, quand éclate en 1789 le tonnerre de la Révolution.
Jugeant à l'évolution des événements, qu'il était
préférable de partir, M de LA ROCHEFOUCAULT, son épouse et
sa soeur émigrent le 3 mai 1791. Ils vécurent plutôt
chichement comme beaucoup, aux Pays-Bas, en Allemagne et
en Angleterre. Ces trois personnes reviennent en France
par Calais, en fructidor an 10 (août 1802) dans les délais
prescrits par le sénatus-consulte et prêtèrent serment de
fidélité au gouvernement français, déclarant renoncer aux
secours que le gouvernement anglais accordait aux émigrés.
Le 13 brumaire an 11 (4 novembre 1802) trois certificats
d'amnistie pour fait d'émigration leur étaient accordés.
Ces certificats étaient attendus "pour pouvoir sauver les
débris de leurs propriétés situées à St Domingue. Nous
sommes septuagénaires, privés de toute espèce de moyens
d'existence et accablés d'infirmités et de vieillesse".
Tous trois s'installent rue de Sèvres où ils vivront
très modestement (évoquant sans doute la douceur d'antan).
Monsieur de LA ROCHEFOUCAULT décède le 7 nivôse an
11. Marie Rose FOUGEU, sa belle-soeur, le rejoint dans
l'au-delà, le 21 fructidor an 12 (8 septembre 1804). Entre
temps les deux soeurs, manquant sans doute d'appréciation
sur l'état de l'ancienne colonie et de leurs habitations,
avaient nommé un procureur pour "régir, administrer,
affréter les navires, soigner les malades, etc.".
Le 7 juin 1808, Marie-Thérèse quitte ce bas monde,
âgée de 73 ans. Son testament fut déposé chez le notaire
Péan de St Gilles, le 30 avril 1808. Maître Hua dressa
l'inventaire des biens lui appartenant. Six tableaux sont
mentionnés pour mémoire comme étant des portraits de
famille. La prisée du linge modeste, mais de bonne facture
se monte à 1163 francs. Les bijoux et argenterie sont
estimés 4862 francs. Les meubles appartiennent tous au
propriétaire qui leur louait l'appartement. Son unique
héritière est sa petite-fille Louise VILAIN de GAND.
L'inventaire des papiers est une simple énumération
"lettres, missives et autres pièces qui n'ont été plus au
long décrites ni inventoriées à la demande des parties".
L'exécuteur testamentaire Henry de MAUSSAC, chanoine de la
Métropole indique qu'il n'a pas connaissance que Mme de la
ROCHEFOUCAULT BAYERS eût les titres de propriété des biens
à St Domingue (...) en la possession des rebelles (...)
depuis la révolution survenue en ce pays. Il précise que
la défunte touchait 100 francs par mois d'une pension
allouée par sa majesté l'Impératrice.
Un trait final sera tiré le 1er mai 1828 lorsque
l'indemnité de St Domingue viendra régler la succession
Fougeu. A la Croix des Bouquets pour les deux sucreries
des Sources et des Varreux, quartiers du Cul de Sac et des
Varreux. A Mirebalais, une hatte, les Bretelles. Les
ayants droit réclamant étant :
- De LACERDA Y PALAFOX :
1) Joseph - Maxime - Augustin - Martin - Ramon - Antoine
de Padoue - Pierre - Joachim - Vincent - Ferrer - François
de Sales - Thomas d'Aquin - Jean-Baptiste Judas - Thadée -
Toussaint - comte de PARCENT Y de CONTAMINA, légataire de
son épouse Louise VILAIN de GAND.
2) Marie - Louise - Beltran, etc.
3) Marie Du Pilar , etc.
4) Jean - Joseph, etc.
5) Emilie - Ramona, etc.
6) Virginie - Efigénie, etc.
héritiers par représentation de leur mère sus nommée,
fille et héritière de la vicomtesse de GAND, née de LA
ROCHEFOUCAULT, héritière elle-même de ses mère et tante
anciennes propriétaires. Ils toucheront une indemnité de
147.014,16 francs.
COOPÉRATION
d'Emmanuel Boëlle Les CADOU (p. 1275)
Voici tout ce que je sais sur les CADOU de l'île d'Yeu :
Anne (ou Jeanne) CADOU a épousé Pierre CHAUVITEAU, ancêtre
de la branche CHAUVITEAU des Antilles, et en a eu un fils,
Jean (1639-1711), né et mort à St-Sauveur de l'île d'Yeu,
époux d'Anne DROUILLARD.
de Georges Murat (Cercle généalogique de Bourbon) :
La Chambre des Comptes (p. 1359)
Quelle est la cote d'archives des enregistrements de la
Chambre des Comptes ? Il y a probablement des sujets
vivant "à l'isle de Bourbon" (Réunion).
Réponse de Pierre Bardin :
Au CARAN : P 2592 à 2601; on y trouve les volumes
"Anoblissement", "Maintenue de noblesse", "Légitimation",
etc. Les années sont indiquées sur les volumes. Je ne
pense pas avoir vu mentionnée l'île Bourbon.
NDLR Il existe un inventaire analytique dans l'ordre
alphabétique des noms de personnes et un répertoire
chronologique ainsi qu'un index dactylographié des lettres
d'anoblissement et un autre des lettres de naturalité et
de légitimation (1737-1787). Voyez l'Etat général des
fonds et l'Etat des inventaires.
d'Yvain Jouveau du Breuil : Famille LECHELLE (p 1323)
Pierre LECHELLE doit 567 livres de pétun en 1664
d'après la liste de l'Espérance.
cf bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe
n° 65/66 "A propos d'une liste d'habitants de la Guade-
loupe datée du 30 octobre 1664" par Ph. et B. Rossignol.
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