G.H.C. Bulletin 73 : Juillet-Août 1995 Page 1390

Délocalisation (encore !)

Ca continue...  Les Archives d'entreprise vont quitter  le 
CARAN.  Elles seront transférées au Centre des Archives du 
Monde  du Travail à Roubaix et,  "certains fonds  d'entre- 
prise ayant eu une activité strictement dans les anciennes 
colonies   françaises  seront  transférés  au  Centre  des 
archives d'Outre-mer à Aix en Provence".

Vers Roubaix,  le transfert commencera le 17 juillet et la 
consultation reprendra le 2 octobre;
vers Aix,  début du transfert le 2 septembre;  réouverture 
de la consultation le 9 octobre.

     Ironie ?  L'avis  au public précise que "cette mesure 
s'inscrit  dans la logique du développement  des  Archives 
nationales". Il vaudrait mieux dire de l'éclatement.

La  liste des fonds transférés à Roubaix ne commence  qu'à 
65 AQ; quand on lit l'avis au public, on voit en effet que 
si  (1er  paragraphe) "les archives  d'entreprise"  seront 
transférées,  plus  loin (2ème paragraphe),  il s'agit  de 
"certains   fonds  des  archives  d'entreprise".   Faut-il 
comprendre  que  ceux  qui ne figurent pas  sur  la  liste 
restent au CARAN ? Si oui, pour combien de temps ? 

Sont transférés à Aix les cartons 
- 93 AQ (papiers J.D. BOUTET)
- 94 AQ (papiers PICOT DE CLOSRIVIèRE)
- 118 AQ (plantation et usine du Galion).

Mais  les  responsables des Archives  nationales  ignorent 
sans  doute totalement le Guide des sources de  l'Histoire 
de  l'Amérique  latine et des Antilles dans  les  Archives 
françaises,  pourtant  édité par les Archives  nationales, 
dont  les  pages  116  à 127 (10 pages  !)  recensent  les 
cartons   intéressant  les  Antilles  dans  les   archives 
d'entreprises.   Or,  si  certains  fonds  concernant  les 
Antilles ne semblent pas concernés par le transfert, comme 

- 129 AQ Rhum Saint-James

on trouve par exemple, transférés à Roubaix 

- 65 AQ Documentation imprimée sur des sociétés (plusieurs 
concernent Cuba)

et surtout, est transféré à Roubaix et non pas à Aix 

- 69  AQ Maison de commerce FOACHE :  "une des plus impor- 
tantes  du Havre;  Stanislas FOACHE s'occupa  surtout  des 
propriétés de Saint-Domingue.  On trouve dans ce fonds des 
relations  avec  cette  île  mais aussi  avec  les  autres 
Antilles" (Martinique, Guadeloupe). 

CQFD  :  où est "la logique du développement des  Archives 
nationales"  ?  Les  documents des fonds  d'archives  sont 
tellement  imbriqués  que  le chercheur  doit  sans  cesse 
passer  d'un fonds à un autre et que les disperser géogra- 
phiquement dans un "souci de regroupement de fonds complé- 
mentaires"  est une aberration sur le plan de  l'archivis- 
tique comme de la recherche.
Dernière  minute  Les  archives de  France  ne  pourraient 
bientôt  plus prendre en charge les échanges de microfilms 
avec les archives départementales. Manque de personnel...

Demande de recherches payantes

Nous recevons de certains d'entre vous (peu, heureusement) 
des  demandes de recherches parfois complexes ou  longues, 
avec  proposition  de  dédommager  la  personne  qui  s'en 
chargera : "son prix sera le mien".
Ou  encore des demandes de photocopies de documents micro- 
filmés  dont  nous  avons donné la  référence  lors  d'une 
réponse ou d'un article. 

En  général,  nous ne répondons pas à ces  demandes  mais, 
comme  certaines  se  renouvellent,  nous  choisissons  de 
donner ici une réponse collective : c'est NON.

Pourquoi ?

1)  nous sommes des amateurs,  pas des professionnels,  et 
nous tenons à le rester. En effet des recherches payantes, 
même  sous  forme  de "dédommagement  de  frais  engagés", 
doivent  être  déclarées.  Voir sur ce  sujet  l'excellent 
article du n° 98 (juin-juillet 1995) de La revue française 
de   généalogie  :   "Comment  effectuer  des   recherches 
rétribuées en toute légalité".
2)  notre temps disponible est limité puisque  nous  avons 
une activité professionnelle différente de la recherche en 
archives.   Nous   consacrons  ce  temps  de  recherche  à 
l'intérêt général (ce qui peut paraître dans le  bulletin) 
et non particulier (ce qui restera dans les dossiers d'une 
personne  ou  d'une famille ou,  même,  qui sera publié  à 
titre commercial). 
3)  faire  des  photocopies sur les  microfilms  du  CARAN 
signifie  un  ou plusieurs microfilms commandés  seulement 
pour  cela,  c'est-à-dire  autant de moins  pour  d'autres 
recherches puisque, au CARAN, on est limité à 8 microfilms 
par jour. Nous vous donnons les références : profitez d'un 
voyage  touristique ou familial ou professionnel  à  Paris 
pour  vous rendre au CARAN,  prendre une carte de  lecteur 
d'une  journée (gratuite) et faites les photocopies  vous-
même. Ou bien... faites venir les microfilms d'Aix. 
4)  nous  ne  voulons plus prendre  la  responsabilité  de 
donner  des adresses de généalogistes  professionnels.  En 
effet  lorsque l'on paye,  on est en droit  d'attendre  un 
travail  de  qualité  et nous ne pouvons pas  nous  porter 
garants de la qualité du travail d'autres personnes.  Nous 
ne  souhaitons  pas  non plus répondre à  des  lettres  de 
plaintes, même fort courtoises.

Nous espérons que toutes les personnes concernées voudront 
bien  comprendre  notre  point  de  vue  et  ne  pas  s'en 
offenser.   Répétons-le  :  nous  sommes  une  association 
à but non lucratif composée de bénévoles et non un service 
de renseignements pour particuliers. Les travaux d'intérêt 
général tels que les dépouillements sont déjà difficiles à 
réaliser  par  manque  de temps  et  de  bonnes  volontés; 
comment  dès lors disperser ses efforts  ?  L'entraide  se 
fait  par  le bulletin à propos duquel deux  abonnés  nous 
écrivaient la semaine dernière :
 "C'est une exceptionnelle mine de renseignements".
 "J'ai constaté qu'il y a beaucoup plus de recherches dans 
ce bulletin que dans la plupart des journaux généalogiques 
que je reçois des Etats-Unis".
N.B.  Les  directeurs des  différents  centres  d'archives 
peuvent  fournir  les adresses de 4 syndicats de  généalo- 
gistes professionnels.



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Révision 21/12/2004