G.H.C. Bulletin 72 : Juin 1995 Page 1364

La famille CHANCEAULME à Nantes et Saint-Domingue
Paul-Henri Gaschignard

     Des questions et coopérations sur ce nom  de  famille
ont été publiées par GHC, de 1990 à 1992 : voir en  parti-
culier la question 91-32 (p. 303) et les coopérations (pp. 
264 et 637). Un  complément  suivi  de  question  dans  le
numéro 69 (p. 1305) m'incite à  livrer  ce  qui  suit.  En
effet, m'intéressant aux  CHANCEAULME  de  Nantes,  hommes
d'affaires de Mr et  Mme  de  MAUGER,  dont  le  procureur
(fondé de pouvoirs) à St-Domingue était mon  ascendant  A.
BOUBÉE, négociant à St-Marc, j'ai pris,  en  passant,  les
notes ci-après, aux  Archives  nationales  principalement.
Une étude approfondie des principaux fonds concerna t  St-
Domingue devrait permettre d'en savoir  bien  plus  outre,
bien entendu, les registres paroissiaux, dans la mesure où 
ils existent, pour  a  partie  Nord  (Port-de-Paix,  Jean-
Rabel, Gros-Morne, Le Môle Saint-Nicolas).  
  J'ajoute qu'aux archives de la ville  de  Paris  il  est
fait mention, au fonds Christian de Parrel (D4/92, vol. 9, 
à vérifier du fait  d'une  erreur  dans  l'inventaire)  de
l'existence  au  Public  Record  Office  de  Londres  d'un
"registre de l'état civil de  a  commune  du  Môle  Saint-
Nicolas" du 1er vendémiaire an 5 au 6 brumaire an 12 (22 9 
1796 à 29 10 1803). Sauf erreur, C. de  Parrel  donne  une
analyse des actes de mariage contenus dans ce registre; je 
n'y ai pas noté d'actes Chanceaulme. 


                        Généalogie

I Noble homme François CHANCEAULME, "marchand à la Fosse" 
  (un des quartiers de Nantes où résidaient les 
  négociants, sur la Loire), "négociant"
  o Bergerac (! prise d'habit de sa fille Marie le 11 11 
     1744) ca 1688
  + Nantes 25 11 1764, 76 ans
  x Françoise PIRON

II (dates de naissance et ordre de filiation inconnus pour 
   Anne et Françoise)
1 Anne CHANCEAULME
  x Nantes 28 10 1755 noble homme Arnaud FOURCADE, 
     négociant
2 Marie CHANCEAULME religieuse (prise d'habits 11 11 1744)
  o 17 5 1724
3 Blaise CHANCEAULME
  o Nantes 3 7 1727
4 Jean CHANCEAULME
  o Nantes 20 9 1733
  ax Marie Perrine LE NICOLAIS, fille de Pierre, négociant 
     à Laval
  bx Nantes 14 3 1786 Rose Jacquette GROS
  postérité des deux mariages ci-après
5 Françoise (??)

III 
4a.1 Marie Perrine CHANCEAULME 
  o (date de naissance et ordre de filiation inconnus)
  x Nantes 31 12 1787 Georges MEADE, négociant
4a.2 Jean François CHANCEAULME
  b Nantes 8 6 1763
4a.3 Pierre François CHANCEAULME 
  o Nantes 27 9 1768
4a.4 Marie Désirée CHANCEAULME
  o Nantes 7 7 1775
4b.1 Jean Pierre CHANCEAULME
  o St-Sébastien sur Loire 29 7 1792
4b.2 autre enfant

                    Activités à Nantes

     Négociants apparemment prospères, sans figurer  parmi
les plus importants, Blaise et Jean  CHANCEAULME  armèrent
au moins trois navires de faible tonnage  avant  la  Révo-
lution. En 1775, Jean CHANCEAULME  était  l'un  des  juges
consuls du commerce de Nantes. Il fut élu  officier  muni-
cipal de Nantes le 18 janvier 1790, poste dont  il  démis-
sionna le 27 septembre 1790. Lors des élections des 10, 13 
décembre 1792, élu notable de la municipalité.

              Les CHANCEAULME à St-Domingue

     On note la naissance à Nantes, le 2 novembre 1754  de
Marie Anne, fille  d'Abel  CHANCEAULME,  habitant  à  Jean
Rabel, côte de St-Domingue, et de demoiselle Anne LE COCQ. 
Parrain et marraine :  Blaise  et  Françoise  CHANCEAULME,
cousin et cousine (cf GHC p. 264).  Abel  CHANCEAULME,  né
vers 1706/1707 pourrait bien être le frère de François, né 
vers 1688 "à Bergerac".

     Pour Saint-Domingue, on peut aussi retenir les  indi-
cations suivantes :

- Dans sa "Description (...) de  la  partie  française  de
l'isle St-Domingue" (tome 2, p. 765),  Moreau  de  St-Méry
indique qu'à Port à Piment (sur la côte,  u  nord  de  St-
Marc et au sud de Port de Paix), "le terrain  des  sources
(d'eau minérale), c'est à dire un  carré  de  600  toises"
avait été concédé le 25 octobre 1732 à M. Julien  LE  COQ.
Le 4 juin 1770, le terrain fut vendu à M.  de  RAMERU  par
"dame Anne LE COQ, veuve de M. Henri Abel CHANCEAULME".
  L'index biographique, p. 1464, précise  que  Henry  Abel
CHANCEAULME "habitant propriétaire au Port de Paix, de  la
famille CHANCEAULME, négociants de Nantes, époux d'Anne LE 
COQ, mourut avant 1770. Famille alliée aux SAUVALLE (de la 
paroisse de Jean Rabel) et aux BONSEIGNEUR" par le mariage 
d'Anne BONSEIGNEUR, née en 1773, fille de Jean Baptiste et 
de Marguerite POUPLIE, avec  un  CHANCEAULME  (cf  GHC  p.
264). 

- En 1776, Martin CHANCEAULME, de  Port  de  Paix,  dragon
dans la milice, est fait lieutenant  de  la  compagnie  de
hussards quarterons (COL  D/2c/116).  Il  peut  s'agir  de
Martin cité p. 264.

- En mars-mai 1792, un CHANCEAULME est député  (et  secré-
taire) de l'Assemblée coloniale siégeant au Cap  (D/XXV/61
et Bibliothèque Moreau de St-Méry RC 2e série 26, 28).

- Le 4 août 1793, Tom CHANCEAULME, réfugié à Trenton  (New
Jersey, aux Etats Unis) écrit à Mme PIQUE (ou  PIGNE),  sa
soeur, à  Bordeaux,  pour  se  féliciter  des  succès  des
Anglais et des Royalist s  (D/XXV/80  et  rapport  Garran-
Coulon au Corps législatif, nivôse an 7).



Page suivante
Retour au sommaire




Révision 21/12/2004