G.H.C. Bulletin 72 : Juin 1995 Page 1359
QUAND LA CHAMBRE DES COMPTES ENREGISTRE
Pierre Bardin
Dès que Sa Majesté le Roi daignait vous honorer de
ses grâces, celles-ci vous permettaient d'acquérir titres
de noblesse, charges administratives souvent anoblis-
santes, lettres de naturalité vous faisant devenir sujet
régnicole, ou lettres de légitimation qui vous relevaient
du défaut de bâtardise. Leur enregistrement dans les
différentes juridictions devait se faire assez rapidement,
moyennant finances, évidemment. Ces enregistrements
pouvaient être effectués plusieurs années après que le roi
eut signé à Versailles, Fontainebleau ou Compiègne les
lettres en question. La Chambre des Comptes était une de
ces juridictions.
Voici sur deux ans, entre 1769 et 1771, quelques
exemples qui intéressent des sujets vivant "aux Isles".
- Le 27 avril 1769, lettres de naturalité pour "Joseph
Ignace SEUFFT, natif de Westbourg, capitale de la
Franconie, établi depuis plusieurs années au Cap Français
où il désire fixer sa demeure et finir ses jours en votre
royaume". Signées à Versailles en mars de la même année.
Une rapide recherche dans les actes qui restent au Cap
Français n'a pas permis de savoir ce que devenait le
nouveau régnicole.
- Le 22 juin 1770, le sieur Jean Baptiste BOUBON vient
faire enregistrer des lettres de naturalité accordées en
mai. Il est établi depuis plus de onze ans en la ville du
Port-au-Prince, natif de St-Renes dans la République de
Gênes, évêché d'Albaing. Les registres du Port-au-Prince
étant assez complets, on peut effectivement constater que,
le 15 janvier 1759, Jean Baptiste BOUBON, majeur, natif de
St-Remes, République de Gênes, fils d'Antoine BOUBON,
navigateur, et Madeleine PASTOUREL, épouse demoiselle
Marguerite LABAT, fille mineure et légitime de Pierre
LABAT et Marguerite TARET, native de a paroisse de St-
Martin de Lagnan, diocèse de Bordeaux. Plusieurs enfants,
qui décèdent rapidement, naîtront de cette union et Jean
Baptiste BOUBON lui-même ne profitera pas longtemps de sa
naturalité puisqu'il décédera au Port-au-Prince quelques
jours après son retour, fin 1770. Son épouse Marguerite
LABAT se remariera le 23 février 1772 avec Michel LABAT,
maître chirurgien natif de la paroisse de Campan (?)
diocèse de Rieux province du Languedoc.
- Le 7 avril 1770, Jean Guillaume de PONS vient faire
enregistrer des lettres de légitimation, données à
Versailles au mois de février de la même année. Elles
prouvent qu'il est bien le fils de Salvat de PONS, ancien
officier d'infanterie, et demoiselle Paschaline de PIERRE
BLANCHE, l'un et l'autre non mariés, qu'il a été baptisé
le 17 septembre 1740 en l'église paroissiale de Sardière
et Scycharade (?) au diocèse de Dax, et que son père est
décédé au Quartier Morin, y a formé un établissement et
s'y est marié. Dans les épaves des actes de cette
paroisse, aucune trace de mariage et de naissances mais on
trouve le décès, le 7 février 1785, de Jean Guillaume de
PONS, âgé de 45 ans, natif de Cardies. Parmi les deux
témoins, peut-être un fils, François de PONS.
- Le 21 novembre 1770, enregistrement de lettres de légi-
timation, données à Versailles en août 1769, pour Jean ,
fils illégitime du sieur Abraham TESTARD de LIZIèRES,
négociant à Bordeaux, "né pendant son séjour à l'île de la
Martinique, de demoiselle Roze ALAY, baptisé le 10 avril
1735 en l'église Notre-Dame du Bon-Port".
- Le 25 mars 1771, on enregistre des lettres de légiti-
mation, données à Versailles en août 1754, pour Claude
DESMERLIERS de LONGUEVILLE, né le 9 décembre 1742, Nicolas
Marie, le 2 août 1744, et Marie Emmanuel, le 4 décembre
1746, "du commerce illégitime de Nicolas DESMERLIERS de
LONGUEVILLE, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, gouverneur pour Nous de l'isle de Marie-
Galande, l'une des Antilles de l'Amérique et Marie DUPRÉ,
fille majeure". Ils furent baptisés : Claude, le 5 février
1743 et Nicolas Marie, le 2 août 1744 en l'église parois-
siale de la Trinité de l'île Martinique et Marie Emmanuel
en l'église paroissiale du Petit Carénage de l'île Sainte
Lucie. Ce dernier est décédé à Nantes, le 7 octobre 1769.
Ces lettres auraient été enregistrées au conseil souverain
de la Martinique, le 2 juillet 1759.
COMPTE RENDU DE LECTURE
de Bernadette et Philippe Rossignol :
La Berrantille
octobre 1993 Filiation de la famille JOUVEAU du BREUIL
octobre 1994 Généalogie et histoire de la famille
ITHIER-LAVERGNEAU (Bordelais, Guadeloupe, Martinique)
Yvain Jouveau du Breuil
Le premier 30F, le second 50F, chez l'auteur,
9 rue Maurice Rousseau, 27530 Ezy sur Eure
(chèque à l'ordre de "La Berrantille")
Yvain Jouveau du Breuil, que les lecteurs de GHC
connaissent bien par ses nombreux articles de généalogie
guadeloupéenne, a fondé une association familiale et
s'attache à publier le résultat de ses recherches. Nous ne
pouvons qu'encourager cette initiative, comme le
comprendront ceux d'entre vous qui attendent désespérément
la publication des numéros spéciaux dont ils ont confié la
réalisation à GHC : l'équipe dirigeante étant trop
surchargée de travail pour les mener à bien à l'heure
actuelle !
Voici donc deux fascicules à prix volontairement bas, que
nous pouvons nous contenter d'annoncer et de recommander
sans avoir fourni nous-mêmes aucun travail...
Le premier, sur les JOUVEAU du BREUIL, est, comme le titre
l'indique, une simple "filiation". L'auteur précise
qu'elle est tirée d'un ouvrage plus important en cours de
réalisation et qui sera publié ultérieurement. Pour cette
raison, elle ne comporte aucune source (elles seront
largement détaillées dans l'ouvrage) ni index.
La généalogie remonte aux origines de la famille au XVe
siècle et suit les différentes branches jusqu'à nos jours.
Le second, sur les ITHIER et ITHIER-LAVERGNEAU, présente
la famille avec le type de commentaires et précisions que
les lecteurs de GHC ont pu apprécier encore récemment dans
la généalogie PARIZE (p. 1349). La filiation remonte au
XVIIe siècle et suit les différentes branches jusqu'à
l'extinction du nom au XIXe siècle. Elle fait une large
part aux actes notariés et à l'histoire et elle est
terminée par notes, sources, tableaux généalogiques et un
index des personnes.
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Révision 21/12/2004