G.H.C. Numéro 70 : Avril 1995 Page 1332
NOTES DE LECTURE
Pierre Baudrier
Cavignac (Jean).- Dictionnaire du judaïsme bordelais aux
XVIIIe et XIXe siècles : biographies, généalogies, profes-
sions, institutions.- Bordeaux, Archives Départementales
de la Gironde, 1987.- 305 p. - ( Recueil d'études et de
documents pour servir à l'étude de l'histoire du dépar-
tement de la Gironde et des départements voisins. Série
in-4°. T. VI)
P. 10 : David ALEXANDRE arme avec son père Samuel
"l'Heureux" pour Saint-Domingue le 17 juillet 1747 (Arch.
dép. Gironde, 3 E 17549).
Les références d'archives, bibliographiques, sont souvent
beaucoup plus longues et je ne les mentionnerai qu'occa-
sionnellement.
P. 30 : Benjamin CEICHES, 43 ans, en 1808, est le fils
d'un négociant bordelais établi à Jacmel, puis au Cap
Français (Saint-Domingue). En 1797 il est "raffineur" et
en 1800 "propriétaire", mais en 1807 et "1811", il est
"instituteur".
P. 36 : Jacob DALMEYDA, 56 ans, associé à son frère
Daniel, 60 ans, rentier. Tous deux sont fils d'Abraham
NUNES DALMEYDA venu d'Espagne en 1751, marchand de vieux
habits, puis marchand à Saint-Domingue. Jacob épouse en
1793 sa cousine (?) Marie Dalmeyda, fille de Salomon,
négociant : il se dit lui-même "négociant au Cap Tiberon".
P. 37 : Jacob DIAS de SORIA, 1762-1831, ancien officier
ruiné par la révolte de Saint-Domingue...
P. 39 : Les frères Aaron et Moïse FEREIRA, étaient déjà
sous l'Ancien Régime négociants et propriétaires du Cap
Français (Saint-Domingue) où leurs débuts furent assez
modestes : le 30 avril 1785, ils achètent avec Isaac
CHAVES des marchandises de "quincaillerie" pour 8.252
livres... Moïse, l'aîné... mourra "rentier" et "ancien
colon", le 8 juin 1845 à 84 ans.
P. 41 : Antoine-Salomon FRANCIA (1680-1760) épousera
Rachel ou Isabeau LOPèS-DEPAS (1686-1764), fille de Louis-
Noé, propriétaire à Saint-Domingue (Haïti), et de Ricka
(Rebecca) GRADIS...
P. 49 : Nous avons une mention du 6 mars 1813 (c'est Mr
Cavignac qui écrit) qui concerne la faillite de Lévy
FURTADO et d'Abraham Isaac LANGE. Lévy Furtado était alors
négociant rue Sainte-Catherine et possédait une maison au
Cap Français...
P. 54 : Moïse GRADIS, né le 6 janvier 1737, mort sur son
habitation de la Martinique le 15 novembre 1825...
Abraham GRADIS, né le 18.3.1740 mort le 22
novembre 1790, qui épouse le 25 mars 1785 Rachel MERCADÉ,
négociant fossés de l'Hôtel de Ville à Bordeaux et
propriétaire d'une sucrerie à Saint-Domingue (L'index de
la "Revue des Etudes Juives", entre autres, permet aussi
de faire l'histoire de la famille Gradis. Y figurent
également les rubriques Cayenne, Saint-Domingue, etc.).
P. 61 : David LAMEYRA dit Lameyra aîné, 62 ans en 1808,
appartenait à une famille de négociants et marchands
portugais qui pratiquait largement l'endogamie. Son père
Salomon était en 1751 marchand rue Bouhaut, mais il avait
épousé une LOPèS-DEPAS, d'une famille installée à Saint-
Domingue, où l'on voit d'ailleurs d'autres branches de
Lameyra (1).
(1) Vente par Jacob LAMEYRE, négociant au Cap Français à
Isaac VICTORIA de ses droits dans la succession de ses
parents sur une maison à La Rochelle, 2 septembre 1785 :
A.O.M., notaires de Saint-Domingue, Me Tach, n° 1622.
P. 62 : Les LANGE et les ASTRUC se lancent dans l'armement
maritime. On retrouve les Lange dans le commerce de Saint-
Domingue : en 1781, un fils d'Haïm VIDAL, Moïse "marchand"
(qui sera connu sous le nom de Moïse l'Américain), conclut
une société de commerce avec un autre marchand israélite
du Cap Français, Joseph BERNAL. Le 24 décembre 1783 "Moïse
Lange, négociant, résidant depuis environ six ans au Cap
Français, isle et cotte de Saint-Domingue... et le sieur
Jacob Lange, jeune, "négociant à Bordeaux" concluent une
société pour cinq ans sous le nom Lange frères, qui
comprendra une maison de commerce "dans la ville du Cap
Français" et une maison à Bordeaux. Celle-ci sera dissoute
le 10 novembre 1792 et en 1808 on trouve Jacob Lange
associé à ROGET junior dans l'armement du navire "la
Diane", mais il fait aussi des assurances maritimes.
P. 69 : Raphaël LOPèS, 50 ans, est fils d'Abraham
"courtier de la nation". Il est "négociant rue des Petites
Carmélites" lorsqu'il passe, la 16 février 1792 contrat de
mariage avec Judith LOPèS (fille de LOPèS-DUBEC) et donne
à sa future épouse 15 000 livres peut-être le fruit de ses
gains à Saint-Domingue où il est parti en 1787.
P. 72 : Parmi les nombreux enfants de LOPèS-DUBEC, l'aîné
des garçons, David, qu'il associe à ses affaires dès 1785,
continua la maison de commerce avec son frère Benjamin,
tandis que deux autres fils, Moïse et Samuel Louis Moïse,
s'établissaient à Saint-Thomas, colonie danoise.
P. 75 : ... le plus illustre des enfants de Salomon LOPèS-
DUBEC, Benjamin qui fut aussi négociant. Il fut adjoint au
maire de Bordeaux jusqu'en 1848, conseiller général de
1831 à 1834, juge au Tribunal de commerce de 1830 à 1834,
et fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1831. En 1806,
il avait épousé Sarah Popote CHAVèS, fille d'Isaac Charles
Chavès, ancien négociant de Saint-Domingue, et d'Elisabeth
Ester FERREIRA.
P. 81 : David MENDèS a épousé Judith DAGUILLARD, d'une
famille qu'on retrouve à Bayonne et à Saint-Domingue.
P. 85 : Isaac (Jean) MENDèS (1720-1785) épousera en 1743
la fille d'un riche négociant Isaac Antoine DACOSTA. Il
devint ensuite armateur puis colon à Saint-Domingue (4).
Son fils Mardochée, né le 24 mai 1744 à Bordeaux, mourra
vers 1804/1805, laissant deux fils mineurs qui sont encore
en 1808 sous la tutelle de Samuel Dacosta et deux filles
Rachel-Félicité, épouse du rentier bayonnais Jacob
HENRIQUES de CASTRO et Rebecca-Angélique, née au Peti-
Goave (Saint-Domingue).
La note 4 est en page 86 : Sur ce négociant bordelais,
planteur du Petit Goave (Saint-Domingue) de 1764 à 1775,
Cf. Pluchon (Pierre), Nègres et Juifs au XVIIIe siècle.
Paris, Taillandier, 1984, 313 p., acte de décès : Arch.
Mun. Bordeaux, GG 845, n° 1591, 15 novembre 1785. Achats
et baux à loyer : contrôle des actes notariés, Arch. dép.
Gironde, Q Enr. B 200 à 214, passim.
P. 90 : David NONNEZ-LOPèS l'aîné épouse en 1791 une fille
de Jacob Gabriel PISSARO, négociant arrivé en 1770 de
Bragance (et arrière grand-père du peintre Jacob Camille
Pissaro). Il se constitue 60 000 livres provenant des
gains de son commerce (il est allé en 1784 à St-Domingue).
P. 96 : Abraham PEIXOTTO (1736-1788), négociant à Saint-
Domingue et David, courtier de change (16.4.1742-3.4.1805)
fils d'Isaac et de Rebecca MENDèS-FRANCE.
P. 105 : Joseph-Gabriel PISSARO choisit Saint-Thomas, île
danoise des Antilles, car il y avait là une petite colonie
juive. (Deux des fils de LOPèS-DUBEC y étaient installés