G.H.C. Numéro 70 : Avril 1995 Page 1331
NOTES DE LECTURE
Pierre Baudrier
(voir aussi GHC p. 1303 question 95-31)
Cazotte (Jacques de).- Un Avocat dans la tourmente :
Guillaume Alexandre TRONSON DU COUDRAY 1750-1798. L'avocat
de Marie-Antoinette-. Paris : Maisonneuve et Larose, 1993.
243 p.
P. 18 : il naît le 18 novembre 1750 à Reims. "Deux jours
plus tard, il est baptisé à la Collégiale de St-Symphorien
par le chanoine curé Nicolas LÉA, docteur en théologie et
professeur." Il est fils de Nicolas et de Marie-Madeleine
SUTAINE DU VIVIER.
P. 95 : son "contrat de mariage a été signé chez
L'Herbette, notaire à Paris, le 5 juin 1789." Il épouse
Françoise NAU, fille de Jean et de Jeanne Victoire GOUVION
P. 96 : "Le mariage religieux sera célébré deux jours
après, dans l'intimité, comme cela se fait à cette époque,
à l'église de Saint-Jean de Grève, aujourd'hui disparue."
P. 133-134 : "Les tribunaux révolutionnaires dureront du
10 mars 1793 à la fin juillet 1794...
Il y aura des moments plus terribles que d'autres.
Par exemple, jusqu'au vote de la loi sur les suspects le
17 novembre 1793, le tribunal présidé par le présidé
MONTANÉ est modéré. Certaines affaires bénéficient de non-
lieu.
TRONSON a moins de chance dans l'affaire du gouverneur
ROUXEL de BACHELANDE, héros de la guerre d'Amérique. A
Saint-Domingue, celui-çi avait résisté à cinq mille
Anglais, à la tête de troupes peu nombreuses.
Bachelande, dira Tronson, "... était faible,
crédule, mais plein de bravoure et de droiture ". Il est
condamné à mort, mais son innocence est si évidente que le
jugement dût chercher un ou deux faits ridicules. Il fût
condamné pour des pompons blancs..."
P. 134 : "En juillet 1793, Tronson plaide pour le général
de CUSTINE..." (Jean Charles Thibault de LAVEAUX, précé-
demment cité dans GHC, était témoin à charge)
P. 147-154 : au procès des quatre-vingt-quatorze Nantais
et du Comité de Nantes, il plaide pour deux co-accusés de
Jean-Baptiste CARRIER, PROUST et VICQ, qu'il estimait
innocents. (Le futur général de KERVERSEAU faisait partie
des quatre-vingt-quatorze)
P. 205 : liste des personnalités déportées à la Guyane :
"Le Directeur BARTHÉLEMY et son domestique LETELLIER, qui
n'a pas voulu quitter son maître, BARBÉ-MARBOIS et
LAFFOND, tous deux anciens présidents du Conseil des
Anciens, les généraux PICHEGRU et WILLOT, TRONSON DU
COUDRAY, AUBRY, DELARUE, les deux frères RAMEL, ROVèRE,
MURINAIS, BOURDON, LA VILLEUNAY, l'abbé BROTTIER,
d'ONSSONVILLE."... "Antoine Victor de MURINAIS a soixante-
sept ans".
P. 211 : les prisonniers sont conduits "sur une corvette,
"La Vaillante". C'est un petit navire de guerre de vingt-
deux canons". Le commandant de bord se nomme LAPORTE.
P. 212 : "Personne ne se plaint, car tout le monde a le
mal de mer. Un détachement de soldats de la Marine,
d'anciens mutins d'un contingent rapatrié de la Marti-
nique, a été embarqué en même temps. Ils sont chargés de
doubler l'équipage pour garder les prisonniers.
Ces soldats sont de redoutables aventuriers sans
scrupules. C'est une manière de s'en débarrasser que de
les expédier vers la Guyane, car telle est la destination
de la "Vaillante". L'équipage en a aussi peur que les
prisonniers."..."Ils sont partis le 22 septembre 1797".
P. 214 : à l'hôpital de Cayenne, les malades sont soignés
par les "soeurs grises" ou soeurs de St-Paul de Chartres.
P. 233 : TRONSON DU COUDRAY meurt à Sinnamary le 27 mai
1798.
Aux pages 128-129 de La Caraïbe et la Guyane au temps de
la Révolution et de l'Empire * de Mr Jacques Adélaïde-
Merlande on peut lire : "En 1799, l'agent du Directoire (à
Saint-Domingue) envisage une opération contre la Jamaïque.
Il s'agissait d'y provoquer une insurrection d'esclaves et
d'y envoyer une expédition qui partirait en principe de
Saint-Domingue. Et pour préparer cette action, ROUME de
SAINT-LAURENT envoie à la Jamaïque un commerçant d'origine
juive, Isaac ou Joseph SASPORTAS, accompagné d'un autre
agent du nom de DUBUISSON. Il s'agissait bel et bien
d'essayer de renverser la domination britannique à la
Jamaïque. Seulement la mission est découverte. Sasportas
est jugé par les Anglais et exécuté à la fin de 1799."
Or c'est précisément le thème de la pièce de théâtre
d'Heiner Müller, Der Auftrag (La Mission) **. Mais il y a
trois agents dans la pièce : "Sasportas", "Debuisson" et
"GALLOUDEC".
A mon avis - mais qui sait ? -, l'écrivain Heiner
Müller inventa un personnage fictif par licence poétique.
* Paris : Karthala, 1992.- 222 p.
** Frankfurt am Main : Verlag der Autoren, 1981.- 34 p.-
(Theaterbibliothek; 1). Prométhée; Vie de Gundling;
Frédéric de Prusse... Paris : Ed. de Minuit, 1982.- 126 p.
Michel (Jacques).- La Guyane sous l'Ancien Régime : le
désastre de Kourou et ses scandaleuses suites
judiciaires.- Paris : L'Harmattan, 1989.- 181 p.- (Chemins
de l'Histoire)(cf. GHC, pp. 178-179)
P. 59 En 1762, le Grand Maître de l'Ordre de Malte,
"d'origine portugaise, se nomme PINTO. Agé de 84 ans, il
assume cette importante charge depuis plus de 20 ans..."
P. 151 "FIEDMONT d'origine acadienne, arrivé à Cayenne en
1762, y meurt en 1781. Il fait don de tous ses biens, qui
étaient considérables, à des oeuvres de charité locales.
En 1787, PRÉFONTAINE sera enterré aux côtés de sa femme
dans l'église de Kourou ..."
P. 172 PATRIS, médecin du roi et botaniste, Inspecteur
général des hôpitaux en 1765, arrivé en Guyane avec le
chevalier Etienne-François TURGOT "sera maintenu en Guyane
pour compléter ses travaux de botaniste. Par la suite,
membre du Conseil Supérieur, il mourra à Cayenne en
1786..."
Larivière (Abbé Pierre-François-Toussaint de).
- Notice historique sur C.-F.-J. DUGNA, général de div.,
chef d'état-major de l'armée de Saint-Domingue... mort au
Cap-Français, le 24 vendémiaire an XI (16 octobre 1801),
par P.-F.-T. Delarivière,... lu à la séance publique du 23
thermidor an XI.- Caen, impr. de P. Chalopin (s.d.). In-
8°, 23 p. 8° Ln27. 6561
Quelqu'un a souligné à l'encre le "n" de DUGNA dans un
exemplaire du catalogue général des livres imprimés de la
BN. Le nom de ce général serait-il légèrement différent ?
J'avoue ne pas me rappeler ce militaire.