G.H.C. Numéro 66 : Décembre 1994 Page 1213
La filiation ROY de BELLEPLAINE
Engagé, torqueur de tabac, flibustier, capitaine de
milices, conseiller au conseil souverain de la Martinique
le 6 décembre 1675. Au Terrier de 1671 il est propriétaire
de trois habitations: la première à l'Anse de la Couleuvre
au Prêcheur fut acquise du sieur Olivier FROTEL et
mesurait 300 pas de large pour 1800 pas de haut, la
seconde à l'Anse du Céron au Prêcheur contenait 4.000 pas
en carré en 29 petites places, et la troisième au quartier
du futur Fort Royal (semble être la Pointe des Nègres)
faisait 150 pas de large pour 1.000 pas de haut; ces trois
habitations portaient au total trois sucreries dont une
avec moulin à eau et les deux autres avec moulin à boeufs
et elles lui rapportaient un revenu annuel de 310.000
livres. Il était encore propriétaire en 1694 au quartier
de Saint-Pierre d'un magasin construit en charpente estimé
60.000 livres et proche de celui d'Hilaire GENTY (60.000
l) comme celui du sieur LECONTE (120.000 l), toutes
bâtisses inscrites dans "Estat des maisons qui n'ont pas
esté incommodés du mauvais temps au quartier du fort St
Pierre" (G/1/470 bis, pièce numéro 54). Jean Roy mourut au
Prêcheur et y fut inhumé le 4 avril 1707. Il s'était marié
deux fois : en premières noces, à Saint-Christophe, le 19
septembre 1658, avec Marie BOULLANGER veuve avec enfants
d'Honoré AMBARD dit SAINT-ETIENNE, puis en secondes noces,
postérieurement au recensement de 1664 et probablement à
Saint-Pierre, avec Luce LE BRUMAN, créole de Saint-
Christophe, née vers 1651, décédée au Prêcheur le 10
février 1706, fille de Louis LE BRUMAN seigneur de SAINTE-
MARIE, procureur fiscal à Saint-Christophe, et d'Anne LE
FèVRE. Du second mariage vinrent onze enfants qui suivent.
1 Nicolas Roy, non recensé à la Martinique en 1680 (mais
le document est incomplet), qualifié de "Nicolas Roy fils"
dans le procès verbal du 18 mai 1693, capitaine de milice
au Fort Saint-Pierre, quartier du Fond Canonville non loin
du quartier du Prêcheur, participa à la défense du
quartier du Fort Saint-Pierre contre l'attaque anglaise de
1693, partit pour France en cette même année et réembarqua
à la Rochelle sur la flûte "La Loire" le 28 novembre pour
la Martinique en compagnie du Père Labat; il débarquait à
Saint-Pierre le vendredi 29 janvier 1694. Passé vers 1700
au quartier du François, il y retrouva la famille de son
oncle maternel Georges Le Bruman qui y demeurait, et
mourut avant 1709. Il avait épousé vers 1694 - très proba-
blement à la Capesterre (Trinité!) où sa future belle-
famille partit s'installer après mars 1680 - Marie Rose
GOBERT (voir ci-dessus), d'où cinq enfants, dont les trois
derniers nés au François (Nicolas Roy de La Grand Rivière
né en 1703, Marie Catherine née en 1704, Paul né en 1705),
et l'aîné :
1.1 Jean Roy, né vers 1695, probablement à Saint-
Pierre, chevalier de Saint-Louis, capitaine de milice
commandant le quartier du François, propriétaire au
François, en limite du bourg, d'une habitation de 57
carrés de terre, dont neuf carrés hérités de son père,
mourut et fut inhumé au François le 15 novembre 1783 à
l'âge de 88 ans. Il avait épousé Marie Anne PETIT, née
vers 1694, décédée au François le 5 juillet 1761, très
probablement sa cousine issue de germains qui serait
fille de François Petit, né à La Rochelle, conseiller
au conseil souverain de la Guadeloupe, et de Luce DU
MOULLIER, d'où quatorze enfants, dont Louis ROY de
BELLEVILLE, Nicolas François ROY DU ROCHER, Julien
Gabriel ROY DES BASSES, Michel Paul ROY de LARENTRY, et
Pierre Melchior ROY de BELLEPLAINE, né au François en
1738, ancêtre de la famille subsistante.
2 Elisabeth Françoise Roy, fille de Jean et de Luce Le
Bruman, baptisée au Prêcheur le 10 mai 1671, y mariée, le
25 janvier 1689, à Gabriel de LESTIBAUDOIS de LA VALLÉE,
créole de Case-Pilote, né vers 1662, capitaine de milice,
décédé à Case-Pilote le 30 juin 1723, fils de François,
premier capitaine de milice à la Martinique, et de Jeanne
HÉBERT.
3 Léonarde Charlotte Roy, baptisée au Prêcheur le 2 mai
1674, y mariée en premières noces, le 21 février 1694, à
Christophe RENODOT, né à Saint-Pierre vers 1663, capitaine
de milice, fils de Christophe et Marie GAFFAY, puis en
secondes noces, le 20 juillet 1716, à Claude BELLEVILLE,
écuyer, natif de Meaux.
4 Anne Rose Roy, baptisée au Prêcheur le 30 juin 1676,
décédée avant 1686.
5 Gabriel Roy, puis ROY de LA GRAND RIVIèRE, né en 1678,
décédé au Prêcheur le 6 décembre 1718.
6 Catherine Roy, baptisée au Prêcheur le 29 septembre
1679, mariée deux fois : en premières noces, au Prêcheur,
le 25 janvier 1701, à Pierre MONNEL, né au Carbet en 1670
conseiller au conseil souverain de La Martinique, décédé
au Robert le 1er juin 1706, fils de François et de
Catherine RIVE, puis en secondes noces à Jean Jacques DU
BARRY, écuyer, sieur de CABRUE, bordelais, avocat au
parlement de Bordeaux, conseiller au conseil souverain de
la Martinique en date du 31 mai 1711.
7 Luce Roy, née au Prêcheur vers 1681, mariée deux fois :
en premières noces, au Prêcheur, le 4 février 1691, à
Alexis DU MORAIS seigneur de LA GARANCIèRE et de LA
FLOCELIèRE, capitaine des troupes détachées de la marine,
né à la Flocelière, évêché de Luçon, fils de Paul
Philippe, marquis de La Flocelière, et de Marie MASSON,
puis en secondes noces, avant 1702, à Samuel Charles sieur
de LA RAINTERIE, né à Chatellerault en Poitou le 17
décembre 1657, veuf de Marguerite DOSTROU, commandant du
château et de la ville de Brest à partir de 1702.
8 Jean Baptiste Roy, puis ROY DES BASSES, baptisé au
Prêcheur le 25 mai 1685, y décédé le 9 septembre 1714.
9 Michel Roy, puis ROY de BELLEVILLE, baptisé au Prêcheur
le 19 septembre 1683, avocat en parlement, marié à sa
cousine Germaine Anne Angélique BRUNEAU, vraisemblablement
créole de Saint-Pierre, fille de Mathurin Bruneau sieur de
LA POITEVINIèRE, notaire royal à Saint-Pierre (Marti-
nique), puis capitaine de bourgeoisie à Saumur, et d'Anne
LE BRUMAN.
10 Catherine Roy, fille de Jean et de Luce Le Bruman,
mariée (sans doute à Brest) à Charles François de NAVèRES,
officier de marine.
11 Marie Roy, mariée (probablement aussi à Brest), le 23
mars 1712, à Jean de BROSSIN le jeune, chevalier de MÉRÉ,
seigneur de LA GRÉE, chevalier de Saint-Louis, capitaine
de vaisseau, fils de Jean de Brossin, chevalier, baron de
Méré, et d'Anne HAINCQUE de BOISSY. (Il est à noter une
parenté entre les Haincque, famille picarde passée en
Touraine, et la famille GERVAIS de SALVERT et celle de
Théophraste RENAUDOT, journaliste célèbre, ce qui laisse
penser que Christophe RENODOT marié à Léonarde Charlotte
Roy était peut-être lui aussi parent du journaliste).