G.H.C. Numéro 64 : Octobre 1994 Page 1167
Jean-Baptiste REPEY, professeur de médecine à Rochefort
relevé, l'intérêt que lui portent ses collègues, mais
aussi peut être considéré comme une désapprobation de
notre conduite (celle des professeurs), puisque cette
réunion a été provoquée par des affiches successives qui
semblent d'autant plus lui donner un caractère officiel
que chacun y est appelé en uniforme."
Ce n'est pas la première fois que des charivaris
troublent la quiétude de la ville, mais celle ci, dirigée
contre Jean Baptiste Repey, est d'une animosité tout
autre.
Repey accusera les autorités d'avoir laissé faire,
notamment le préfet maritime de n'avoir pas fait le néces-
saire en cette circonstance, et surtout, plus tard,
d'avoir refusé de transmettre au ministre son rapport en
quatre points et sa plainte.
Le vice amiral, préfet maritime, dans sa lettre au
ministre, monsieur le comte de RIGNY, vice amiral, essaya
d'atténuer l'importance et la portée développée dans le
rapport de Repey et des autres professeurs qui auraient
pris fait et cause pour lui.
"Dans la soirée du 10 décembre dernier (1830), quelques
jeunes gens (...) se portèrent vis à vis la maison
qu'occupe M. Repey (...) et proférèrent quelques cris
contre cet officier de santé. La chose en resta là. Mais
hier soir, une réunion plus nombreuse s'est formée, des
huées, des cris injurieux se sont fait entendre, et ce
désordre, désigné sous le nom de charivari, a continué
jusque vers 9 heures.
Les informations que j'ai fait prendre et les comptes qui
m'ont été rendus au sujet de ces événements, m'ont conduit
à reconnaître que M. Repey avait excité, à diverses fois,
le ressentiment de l'Ecole de Médecine, par des actes peu
réfléchis et, récemment encore, en infligeant une punition
à l'un des élèves. Le Charivari dont M. Repey a été
l'objet se rapporte donc uniquement à un fait qui lui est
personnel, mais comme il intéresse la discipline de
l'Ecole, je demande au Conseil de santé des explications
positives sur ce que l'on impute à M. Repey et, si ce
professeur a réellement des torts, je l'admonesterai
vivement sur la conduite, sauf à prendre à l'égard des
élèves telles mesures que les circonstances indiqueront."
A la suite de ces charivaris, Jean Baptiste Repey
suspendit ses cours. C'est ce dernier point, porté à la
connaissance du ministre, qui déclenchera l'enquête
ordonnée par ce dernier, à son sujet.
"M. Repey y était particulièrement signalé comme ayant
négligé l'enseignement dont il est chargé et son
excellence a prescrit au préfet maritime d'admonester M.
le professeur Repey."
Le blâme du 5 mars 1832 dut particulièrement blesser
Repey, car il écrit au ministre pour être lavé de tout
manquement à ses devoirs ou mis à la retraite. Nous en
avons le compte rendu dans le rapport de l'inspecteur
général de santé de la marine. "Maintenant le ministre
accordera-t-il au voeu exprimé par M. Repey, en modifiant
d'une manière quelconque sa première décision (l'admones-
tation) ou accueillera-t-il la proposition que lui fait ce
médecin d'être admis à la retraite ?" Lettre non datée.
D'autres faits similaires, celui de faire mine de
bousculer Repey, en le croisant, devant des élèves, ne
contribuaient pas à calmer les esprits.
"Diverses chansons furent faites à la même époque contre
nous (les professeurs) et notamment contre moi; et
colporter par la ville, des copies adressées à différentes
personnalités."
Ce n'est qu'en avril 1832 que s'apaisèrent les
esprits. Aucune lettre ne donne les raisons qui firent que
Jean Baptiste Repey accepta de continuer à enseigner. Mais
le fait qu'il le fit jusqu'en 1837, date à laquelle il
décéda avec la rapidité que nous savons, prouve qu'il put
rester en place et qu'il y eut un arrangement avec le
ministre.
De Jean Baptiste Repey "chirurgien de 1ère classe à
Rochefort" nous avons un "Mémoire sur la fièvre jaune"
paru dans les Annales Maritimes et Coloniales, 1821, pages
14 à 122; ainsi qu'un mémoire sur l'Epidémie de choléra
Morbus qui a eu lieu à Rochefort, dans la ville et
l'hôpital de la marine, depuis le 2 août jusqu'au 10
novembre 1832." in Annales Maritimes et Coloniales, 1833,
pages 55 à 393.
Le 16 avril 1835, Jean Baptiste Repey, sur concours,
obtint le titre de professeur d'histoire naturelle médi-
cale (feuillets épars, archives de l'ancienne école de
médecine de Rochefort). Mais ceci ne correspond pas à ce
que nous savons puisqu'il a déjà ce titre en 1829, dans
une lettre du préfet maritime au ministre.
PUBLICATION
Henri de Frémont
Deux siècles à Courbevoie
A l'ombre d'une maison : l'hôtel de Guines
(seul monument historique classé privé des Hauts-de-Seine)
224 pages, couverture couleur, 11 planches couleur, 50
photos noir et blanc, nombreux dessins, plans et documents
en fac-similé. 150F
- chez l'auteur, 51 rue de Visien, 92400, Courbevoie, sur
rendez-vous (43 33 19 04)
- par correspondance (franco de port)
- en librairie spécialisée (Saffroy, Touzot, Guénégaud...)
Compte-rendu de lecture voir GHC p. 1140
TROUVAILLES
d'Yvonne Lerebourg-Lizère :
J'ai relevé aux archives départementales du Rhône, dans la
série 4M 369 (Police), la présence d'un dossier concernant
deux orphelins, Auguste et Caroline MASSANNES de LUZIES,
demeurant au Cap Français en avril 1824, dont la préfec-
ture du Rhône recherche la famille dans le département
afin de les recueillir. L'enquête menée par la Police ne
semble pas avoir abouti à l'époque; le dossier ne donne
pas de données précises sur l'âge et l'ascendance des
orphelins.