G.H.C. Numéro 61 : Juin 1994 Page 1073
NOUS AVONS REÇU
NDLR
Les auteurs du premier article, suivant les "Notices
généalogiques" du baron de Woelmont de Brumagne (3e série,
Paris 1925, p. 221), indiquent qu'on ne sait où ni quand
est mort de baron de CLUGNY, gouverneur de la Guadeloupe
et que le couple n'eut pas de descendance.
Or le baron de CLUGNY est mort à Basse-Terre (Mont-Carmel)
le 18 octobre 1792, à 51 ans, et sa veuve s'était réfugiée
à Elisabethtown avec leur fille, Amélie (Amélie Constance
Gertrude Etiennette) de CLUGNY, née à Paris vers 1782 (et
non à Bordeaux le 28 novembre 1778, comme le dit par
erreur St-Allais qui confond avec sa cousine Marie-
Pauline). Un des trois mariages d'Amélie de CLUGNY fit
beaucoup jaser : orpheline de père et de mère, elle épousa
à 16 ans, à Elisabethtown, Raymond Désiré GODET des
MARAIS, qui en avait 17. Natif de Capesterre de
Guadeloupe, il était fils de feu François et de Françoise
Dorothée LE MERCIER de VERMONT (contrat de mariage le 18 9
1798, Me Bridgen, New York, repris le 2 vendémiaire IX -24
9 1800- à Basse-Terre chez Me Castel).
Désiré GODET mourut à Basse-Terre à 21 ans, le 13 août
1802 et sa veuve, riche héritière et mère d'un fils, se
remaria (contrat de mariage le 21 février 1803 devant Me
Roydot à Basse-Terre et mariage à la Martinique un mois
plus tard), avec Andrew COCHRANE JOHNSTON, brigadier
général de l'armée britannique, ancien gouverneur de la
Dominique. Auguste Lacour (Histoire de la Guadeloupe IV
pp. 33 à 39) parle longuement de cette seconde union et de
la fureur de BONAPARTE qui fit annuler le mariage le 30
mai 1805.
Amélie de CLUGNY convola en dernières noces à Basse-Terre,
à 24 ans, le 31 mars 1807, avec Alexandre Aymar FAUJAS de
SAINT-FOND, membre de la Légion d'Honneur, colonel
d'infanterie, aide de camp de Son Excellence le capitaine
général de Guadeloupe (ERNOUF), âgé de 31 ans, natif de
Montélimar (Drôme), fils de Barthélemy, directeur du
muséum d'histoire naturelle et inspecteur général des
mines de l'Empire, et dame Marie Marguerite RICHER
DESMARETS. Il est bien précisé qu'elle est veuve en
premières noces de Raymond Désiré GODET et "ayant
contracté un second mariage avec M. COCHRANE, qui a été
déclaré nul par un jugement rendu en a cour d'appel de
cette île Guadeloupe le 10 prairial XIII."
Elle eut au moins une fille de son troisième époux,
Constance Gabrielle Amélie, née à Basse-Terre le 23
janvier 1808. Avec le père, viennent faire la déclaration
de naissance, deux jours après, Son Excellence Auguste
ERNOUF, général de division, grand officier de la légion
d'honneur, capitaine général de Guadeloupe, et Eloi de
VERMONT, membre de la légion d'Honneur, commandant général
des milices de Guadeloupe (l'oncle maternel du premier
époux d'Amélie).
Nous ne savons pas ce qu'elle devint ensuite.
Quant au fils de son premier mariage, Auguste Gabriel
Désiré GODET DES MARAIS, il épousa Louise Marie Gabrielle
Palmyre AMIC. Leur fils Gabriel, né à Petit-Canal le 25
novembre 1845, mourut sans alliance le 19 novembre 1912, à
Brennes (Haute-Marne) où il s'était fixé en 1905 (source :
AD Haute-Marne, fonds du baron de L'Horme, 22J5).
(Nous devons à Sainte-Croix Lacour une partie des réfé-
rences d'état civil; qu'il en soit remercié)
Le second article nous permet de confirmer ce que dit
Saint-Allais de la famille CLUGNY de NARD (Nobiliaire
universel de France VIII, pp. 209 et suivantes).
Précisons d'abord que la famille de CLUGNY, de Dijon en
Bourgogne, avait parmi ses titres "baron de Nuits-sur-
Armançon" mais qu'il ne s'agit pas de Nuits-Saint-Georges,
célèbre par son vin : l'Armançon est longé par le canal de
Bourgogne, entre Semur-en-Auxois et Tonnerre.
Par ailleurs, Etienne de CLUGNY, père du gouverneur de la
Guadeloupe et de son frère aîné Jean Etienne Bernard,
intendant à St-Domingue (entre autres) et père du futur
marquis de CLUGNY qui nous intéresse ici, avait épousé la
petite-fille de DU LYON, gouverneur de la Guadeloupe : on
trouve souvent des parentés entre les gouverneurs des
îles, à quelques générations de distance parfois.
Enfin Marie Pauline de CLUGNY épouse de NARD (née à
Bordeaux le 28 novembre 1778 d'après St-Allais) vit, elle
aussi, comme sa cousine Amélie, son mariage déclaré nul !
Marie Pauline avait donc épousé aux Etats-Unis, en 1796,
Jean-Baptiste chevalier de NARD, natif de St-Domingue,
"ancien gendarme de la garde du roi, officier des
colonies, colonel, chevalier de St-Louis et du Lys",
toujours d'après St-Allais.
En 1796, le chevalier de NARD fut nommé commissaire du
gouvernement, commandant du Morne-à-l'Eau, ce pourquoi le
couple passa en Guadeloupe. Par testament, le marquis de
CLUGNY aurait demandé que les enfants de NARD portent le
nom de CLUGNY, ce qui explique le double nom.
Or, quand Marie Pauline meurt, Christophe DULAC et Jean
Joseph ABADIE, demeurant au Lamentin, déclarent, le 8
avril 1812 à Ste-Rose de Guadeloupe, que "dame Marie
Pauline CLUGNY de NUITZ, habitante du Morne-à-l'Eau, âgée
d'environ 34 ans, ci devant mariée à M. de NARD et dont le
mariage a été déclaré nul par ordonnance et jugement du
tribunal de première instance de la Pointe-à-Pitre, pour
les causes y contenues, quoiqu'il existe des enfants qui
cependant sont légitimes, était décédée dans la petite île
de Carouanne située près du quartier de Ste-Rose où la
dite dame, malade depuis longtemps, s'était rendue pour
changer d'air, et que son corps avait été transporté dans
le bourg de Ste-Rose chez Mme VRIGNAUD."
Qui en saurait plus ?
TROUVAILLES
de Marcel Douyrou : Antillais à Bayonne
- Bayonne 25 12 1818 mariage de Pierre DANDICOLLE, capi-
taine au long cours, né à Bayonne en 1798, avec Marie
Camille Aline PIMARE, native de Pointe-A-Pitre, fille de
Camille, absent depuis 17 ans, et Marguerite COPPINGER.
- Catherine LA FRESSELIER épouse de Jean Baptiste PICOT,
major à Jacmel, teste le 23 8 1778 (3E/4504); elle lègue
150 livres à sa mulâtresse et, à Jean-Baptiste GÉRARD, son
fondé de pouvoirs à St-Domingue, un diamant de 100
pistoles.
- Bayonne 1767 (GG/108 f° 217 v°) mariage de Dominique
ARCHAMBAU, négociant, natif du Cap Français, fils de feu
André et Catherine COFFIN, avec Marie MONTAUT, fille de
feu Charles et de Catherine PARDAILLAN sa veuve (Cm
3E/3455; 3000 livres de dot).