G.H.C. Numéro 59 : Avril 1994 Page 1031

APPORTS RÉCIPROQUES DE LA GÉNÉALOGIE ET DE L'HISTOIRE ANTILLAISES

  qu'il n'a pas vérifié et recoupé de nombreux actes; cela 
  l'amène  à  des présomptions qu'il confirme ou remet  en 
  cause.  Il  sait ainsi par la pratique régulière que  de 
  nombreux actes sont incomplets, faux ou absents.
    Par exemple un historien faisant une généalogie rapide 
peut conclure que sur 13 enfants,  6 sont morts bébés tout 
simplement  parce  qu'il n'en retrouve pas trace  dans  la 
commune ou les communes proches.
    Un  généalogiste découvrira dans une commune  éloignée 
ou  en métropole le décès tardif d'un enfant  célibataire, 
dans  un  baptême qu'un oncle qu'on croyait mort bébé  est 
parrain  du nouveau-né,  et,  par un partage après  décès, 
quels sont les enfants vivants ou ayant laissé une descen- 
dance  aux  décès de leurs propres parents  et  supposera, 
tant  qu'il  ne l'aura pas vérifié,  que les  enfants  non 
cités  sont  morts sans alliance ni descendance  avant  le 
décès des parents.

     En  fait,  généalogistes et historiens ne peuvent pas 
ignorer que ce sont les familles qui ont fait les Antilles 
et que celles-ci ont été une terre de peuplement, libre ou 
forcé.  Ces  familles se sont continuellement  renouvelées 
par  des apports extérieurs.  Il resterait alors à étudier 
l'influence  de la femme antillaise sur la création et  la 
permanence du monde créole.

     Nous terminerons par plusieurs voeux :
- généalogistes,  consultez plusieurs sources et n'oubliez 
  jamais de les noter et de les citer.
- historiens,  prenez  garde à l'orthographe des noms et à 
  leurs  variantes;  ne  créez pas des  familles  fictives 
  réunies par une simple homonymie;  accompagnez  toujours 
  vos livres d'un index des noms cités : les généalogistes 
  sont  avides de livres qui leur parlent de personnes  et 
  de la vie.
- généalogistes  et  historiens,  si vous  constituez  des 
  fichiers  d'individus,  déposez-les aux archives ou dans 
  une  association  sérieuse  pour que  tous  puissent  en 
  profiter.

     Dans cet esprit nous souhaitons lancer une  opération 
à  l'horizon  1998 de dépouillement des registres dits  de 
nouveaux libres ou de nouveaux citoyens,  établis à partir 
de 1848.
     Cette  idée  a  rencontré  un  accueil  favorable  de 
plusieurs historiens et de plusieurs généalogistes.
     La  constitution d'une telle base de  données  serait 
d'une  utilité  évidente.  Remarquons  en passant  que  la 
commission Informatique et Liberté semble en contradiction 
avec  la  loi des archives quand elle  s'arroge  le  droit 
d'interdire  les  dépouillements de documents de  plus  de 
cent ans sans son accord.
     Mais  pour  notre opération il reste  à  trouver  des 
bonnes  volontés  pour effectuer,  ou faire  effectuer  ce 
travail qui représente, d'après nos estimations, 500 jours 
de travail pour Guadeloupe, Guyane et Martinique.
En statistique,  notre association comptant 300 adhérents, 
cela  ne représente que deux jours de travail par adhérent 
sur une période de quatre ans soit, pour être complet, 1/2 
journée de travail par an.  Mais peut-on faire confiance à 
ce calcul statistique béotien ?

COOPÉRATION

de Pierre Guitard Guillaume DORANGE,  Madeleine HUGUET
(p. 979)

Voici les sources demandées en NDLR :
Etat civil
Bulletin de la Société des Amis du vieux Chinon (VII avril 
1970)
Revue  généalogique de la famille BRUNET  MORET,  (Biblio- 
thèque du CGO à Nantes)
Revue du département de la Manche, tome 8 1966.
Précisions données par ces sources :
2 Guillaume DORANGE
  o Cherbourg (Trinité) 1605
  + Fort-Royal 1674
  x Fort-Ste-Marie, par le RP Raymond Breton 12 1636 ou 1 
     1637
3 Madeleine HUGUET
  o Chinon 26 5 1613
  arrivée aux Antilles en 1635 avec son oncle LIÉNARD de 
  L'OLIVE (du 2e mariage de Françoise BOYNARD)
6 François HUGUET, huissier sergent royal à Chinon

NDLR  Précisons,  en  réponse  aux remarques  de  certains 
lecteurs,   que  le  vicomte  du  Motey,  dans  son  étude 
fondamentale  sur "Guillaume d'Orange et les origines  des 
Antilles  françaises"  (Paris  1908)  indiquait  dans   le 
chapitre  IV que le prénom de Guillaume était porté depuis 
le  XIIe siècle dans la seule famille normande du  nom  de 
d'ORANGE,  entre  Cherbourg  et Valognes et que l'acte  de 
baptême   qui  pouvait  convenir  au  Guillaume   d'ORANGE 
antillais,  âgé de 65 ans en 1663,  d'après le recensement 
de  la Martinique,  était peut-être,  à la paroisse de  la 
Sainte-Trinité  de Cherbourg,  le 16 avril 1605  celui  de 
"Guillaume,  fils  de Denis ORENGE,  nommé par Jean Robin; 
parrain  Henry  Orenge,  marraine Michelle veuve  de  Jean 
(illisible)". Cet acte étant éventuel, nous n'en avons pas 
tenu compte dans les généalogies publiées dans GHC;  et le 
nom  de la mère donné par Pierre Guitard  (Jeanne  JOSEPH) 
n'y  figurant pas,  c'est la raison pour laquelle nous lui 
avons  demandé  de préciser ses  sources.  Nous  réitérons 
notre  question :  quels actes permettent aux auteurs  des 
revues   citées  par  Pierre  Guitard   d'affirmer   cette 
filiation ?


d'Eugène Bruneau-Latouche : Les frères MICHEL (p. 994-999)

Un grand bravo et félicitations à Jean-Christophe  Germain 
pour  son article qui fait la lumière sur une famille  qui 
restait jusque là mal connue.
Pour conclure sur le plan généalogique,  Joseph MICHEL dit 
"Josué", fils de Guillaume, fut baptisé à Case-Pilote le 2 
février  1677,  événement qui n'instruit pas sur le nom de 
la mère "la suite de l'acte étant mangé des vers" (1).
Un certain Paul MICHEL,  non identifié à ce jour mais  qui 
pourrait appartenir à la même famille,  marchand à Trinité 
(Martinique),  à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, 
avait  épousé  une  demoiselle GOBERT  de  BOUILLON,  dont 
postérité.

  (1) cf. "Cinq siècles ou presque  d'histoire  familiale" 
par E. et R. Bruneau-Latouche, p 139, article LE BRUMAN.





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