G.H.C. Numéro 55 : Décembre 1993 Page 931
QUESTIONS
93-135 FAUCONNET (Louisiane, 19°)
Je recherche tous renseignements sur M. FAUCONNET (prénom
inconnu), consul de France à la Nouvelle Orléans en 1865.
Y-a-t-il quelque chose en Louisiane ou aux archives du
Quai d'Orsay ? P. Fauconnet
93-136 MALHERBE (Antilles)
En page 833 est cité (colonne 2) : François MALHERBE,
famille canadienne. Je recherche toute information sur
tous les MALHERBE. M. Rateau
93-137 Demeurant ou domicilié ?
Quelle est la différence entre ces deux mots rencontrés
dans un acte de mariage à la Guadeloupe ? SIG5-21
NDLR Chère Augusta c'est à peu près la même chose mais il
y a une connotation légale à domicile : en droit c'est le
lieu où une personne est légalement censée se trouver pour
accomplir certains actes , exercer certains droits.
Domicile légal : le lieu où une personne a son principal
établissement (D'après le dictionnaire Flammarion).
93-138 Série E
Pouvez-vous nous dire ce que contient la série E et
l'endroit où elle est conservée ? SIG5-21
NDLR Elle contient des dossiers individuels sous l'Ancien
Régime (XVIIe et XVIIIe siècles) classés par ordre alpha-
bétique. Chaque dossier contient un nombre très variable
de papiers concernant une personne ou une famille des
colonies françaises. On peut trouver dans un dossier des
documents concernant une autre famille ou une autre
personne (a mess !). Il existe un répertoire alphabétique
des dossiers qui donne le nom, la qualité (profession,
titre, etc.), les dates extrêmes et la colonie concernée
(St-Domingue, Louisiane, Guadeloupe, etc.). Cette série
est actuellement aux Archives nationales à Paris.
La série EE, en revanche, est à Aix en Provence, et elle
concerne le personnel colonial entre 1789 et 1870.
93-139 BELMOND, LAVILLE, GIRAUD (Marie-Galante, 18°-19°)
Dans le cadre d'une thèse de doctorat, je travaille sur
les familles suivantes :
Dominique BELMOND, marchand dans le quartier de la
Conception à Capesterre (Marie-Galante), époux de
Catherine BEDUNEAU, marie sa fille Félicité le 20 mars
1787 à Arnaud LAVILLE, négociant originaire du Médoc.
Leur fille Marie-Catherine LAVILLE épouse à Grand-Bourg
(Marie-Galante) Frédéric GIRAUD, originaire de Talmont en
Charente, maître d'école puis négociant et conseiller
municipal de Grand-Bourg Joinville.
Depuis quand les familles BELMOND-BEDUNEAU étaient-elles
implantées à la Guadeloupe ?
Arnaud LAVILLE avait une certaine fortune (18.000 livres à
son mariage en 1787). Lui-même et son beau-père
possédaient des esclaves. Peut-on savoir en quoi
consistait leur négoce ? F. Bouyssi
NDLR Christophe BEDUNEAU, procureur de Marie-Galante,
était né vers 1708/1709 à la Martinique (St-Pierre ou Le
Prêcheur), comme la plupart de ceux qui étaient dans
l'administration de l'île au XVIIe et au début du XVIIIe
siècle, Marie-Galante étant alors sous la dépendance
directe non de la Guadeloupe mais de la Martinique. Ses
parents étaient Julien BEDUNEAU et Catherine GUESNON, déjà
décédés lors de son mariage, le 16 septembre 1732 à Capes-
terre, avec Catherine LEGAL, née dans l'île, fille de
Pierre LEGAL et de Françoise DUVERGER. Les parents de
Pierre LEGAL sont déjà recensés à Marie-Galante en 1665 et
1680 : François LEGAL, né vers 1633 à St-Columban de
Quimperlé en Cornouaille, et Catherine DUVAL, née en
Guadeloupe vers 1645, sans doute fille de Jean DUVAL dit
La Fortune et de Françoise JUTARD, recensés à Marie-
Galante en 1665 avec deux fils et deux filles.
Si la famille LEGAL fait partie des premiers arrivés à
Marie-Galante, il ne semble pas qu'il en soit de même pour
les BEDUNEAU à la Martinique car ce nom ne figure pas (pas
plus que celui de GUESNON qui, en revanche, est ancien-
nement implanté à Marie-Galante) dans le livre de
Petitjean Roget et Bruneau-Latouche ("Personnes et
familles à la Martinique au XVIIe siècle") établi à partir
des recensements du XVIIe siècle.
Christophe BEDUNEAU et Catherine LEGAL eurent au moins
douze enfants (tous les ans ou tous les deux ans).
Catherine, la troisième (o Capesterre 11 b 20 10 1736) fut
la première à se marier (avant elle étaient nés deux
garçons). Elle épousa d'abord, le 18 juin 1754 à Capes-
terre, quelqu'un de la même origine que son père, Antoine
Bernard MARTEL, natif de la Martinique, fils de feu
Antoine Joachim, procureur, et de demoiselle Marguerite
BOTREAU (sans doute de Marie-Galante). Il mourut très
vite, à trente ans, le 10 décembre 1755, lui laissant un
fils. Il était marchand au bourg de la Capesterre.
C'est donc une veuve qu'épousa, toujours à Capesterre, le
17 février 1757, Dominique BELLEMONT (c'est ainsi que le
nom est orthographié dans tous les actes des registres
paroissiaux), fils de feu Jacques et de Marie PILALENE.
Mais le curé n'indique pas la commune d'origine des époux,
ni le veuvage de Catherine, d'ailleurs. Rappelons
qu'épouser une veuve a toujours été aux Antilles la plus
rentable façon de s'installer. Comme le premier mari de
Catherine BEDUNEAU, Dominique BELLEMONT était marchand au
bourg de Capesterre. Les BELLEMONT eurent huit enfants,
six filles et deux fils, qui s'ajoutèrent au fils du
premier mariage, Antoine MARTEL.
Félicité, née le 12 et baptisée le 26 mai 1770, était leur
sixième enfant. Elle épousa à seize ans, le 20 mars 1787,
Arnaud LAVILLE cadet, marchand à Grand-Bourg comme son
frère Jean LAVILLE aîné, et qui s'établit ensuite marchand
à Capesterre. Les LAVILLE n'eurent que trois fils (dont un
mort à quatre ans) et une seule fille, Marie-Catherine, le
dernier enfant, née le 18 février et baptisée le 4 mars
1794. Son parrain était son oncle, le citoyen Antoine
MARTEL. La mort d'Arnaud LAVILLE fut déclarée à Capesterre
le 24 germinal an IV (13 avril 1796).
Dans le recensement révolutionnaire de l'an IV, au bourg
de Capesterre, on trouve donc la veuve LAVILLE cadet, 26
ans, marchande, avec son fils Jean de huit ans, son fils
Jean-Baptiste de cinq ans, et la petite Marie-Catherine
âgée de trois ans. A côté d'eux on voit Dominique BELMOND,
69 ans, marchand, son épouse Catherine BEDUNEAU, 60 ans,
et leurs enfants Jean-Baptiste, 39 ans, Marguerite, 33
ans, et Françoise, 22 ans. Quant à Antoine MARTEL, 43 ans,
il est commis à la police.
Pour en savoir plus sur les affaires commerciales de ces
familles, il faudrait dépouiller le notariat de Marie-
Galante. Une piste est peut-être donnée par la présence,
au mariage d'Arnaud LAVILLE et de Félicité BELLEMONT en
1787, du notaire Pierre LECESNE, dont les registres sont
conservés de 1777 à 1789.
Ayez l'amabilité de nous tenir au courant de la
progression de votre thèse, de sa soutenance et de son
éventuelle publication.