G.H.C. Numéro 54 : Novembre 1993 Page 898
Les TASCHER de LA PAGERIE, famille de l'impératrice
veuve en premières noces d'Alexis Michel RENAUDIN et en
secondes noces de François BEAUHARNAIS" (J) avec Pierre
DANèS de MONTARDAT, un officier de cavalerie originaire du
Tarn-et-Garonne qui avait une dizaine d'années de moins
que son épouse : lui avait 52 ans et elle 63. Le mariage
ne dura que deux ans et un mois et l'officier se trouva
veuf. Mais cette union tardive lui fut très profitable !
On peut supposer qu'il hérita de son épouse, ou du moins
il en hérita la parenté avec l'impératrice Joséphine dont
il était devenu oncle par alliance. Il fut attaché à
l'impératrice et eut charge d'enquêter sur ceux qui solli-
citaient les secours de la souveraine puis, plus tard
(1813) il obtint sa nomination de maire de St-Germain-en-
Laye où il résidait (J).
C'est comme maire de St-Germain-en-Laye qu'il est
connu dans cette ville (une des rues du centre porte son
nom) : "Sa longue administration fut paternelle et
bienfaisante" rappelle l'inscription sur sa tombe au cime-
tière. C'est à lui, par exemple, que la ville doit ses
armoiries qui lui furent accordées par Louis XVIII le 17
août 1820 et qui rappellent la naissance, au Château neuf,
de Louis XIV, le 5 septembre 1638. En 1816, le conseil
municipal avait décerné à son maire une épée d'honneur,
pour son action lors du séjour des troupes alliées sur le
territoire de la commune en 1814 et 1816.
Il fut maire du 13 mai 1813 au 17 janvier 1826, avec
une courte interruption en 1815 (K).
Pierre DANèS de MONTARDAT s'intéressait en fait "aux
isles" depuis longtemps. En effet, le 17 novembre 1788,
alors qu'il demeurait à Versailles, hôtel de Jouy, rue des
Recollets, il écrit au roi : "Le sieur Pierre chevalier
DANèS de MONTARDAT, capitaine d'infanterie, ayant fait la
dernière guerre dans cette qualité, ayant été blessé et
fait prisonnier de guerre par les Englois (sic), a
toujours espéré se fixer dans les colonies françaises,
désire concourir aux vues du gouvernement sur le défri-
chement de la Guianne (sic), supplie Sa Majesté de vouloir
bien lui concéder 50 carreaux de terre dans le voisinage
de quelque rivière, qu'il se charge de faire défricher et
mettre en valeur promptement."
Cette demande fait partie de neuf autres demandes de
concessions en Guyane où on retrouve le même genre de
formule "désire concourir...". Il est accordé à chacun une
"concession ordinaire" sur les bords de la rivière
d'Approuague, à condition de la mettre vite en valeur (N).
Sur la chemise du dossier, il est mentionné "capitaine
d'infanterie pendant la guerre d'Amérique". Or il ne
précise pas dans sa demande quelle est cette "dernière
guerre" et son nom ne figure pas dans le "Dictionnaire des
officiers de l'armée royale aux Etats-Unis pendant la
guerre d'Amérique" de G. Bodinier.
Sources :
A "Guillaume d'Orange et les origines des Antilles
françaises" Vicomte du Motey, Paris 1908.
B "Les jeunes années de l'impératrice Joséphine" Robert
Rose-Rosette, Martinique 1992.
C "Les gens de couleur libres du Fort-Royal (1679-1823)"
Emile Hayot, Revue française d'histoire d'outre-mer, n°
202-203, 1er et 2ème trimestre 1989
D "Titres, anoblissements et paieries de la Restau-
ration" Révérend,
E "La famille Ruillier" Huguette Voillaume, numéro
spécial Familles 1, GHC 1990.
F Héraldique et Généalogie n° 124, juillet-septembre
1992; réponses TASCHER de LA PAGERIE par Jean de Bengy de
Puyvallée et Olivier d'Hauthuille.
G Annuaire de la noblesse 1849-1850, Borel d'Hauterive
H "Francs-Maçons des loges françaises aux Amériques
(1770-1850)" E. Escalle, M. Gouyon Guillaume, Paris 1993.
I Société d'Histoire de la Martinique, bulletin n° 2,
novembre-décembre 1990, questions d'Emile Hayot. Réf :
Archives d'outre-mer, Fonds Martinique, carton 105 - D961
J Sté des amis du vieux St-Germain, bulletin n° 10, mars
1932,pp. 20-21: "Notes sur Pierre comte DANèS de MONTARDAT
ancien maire de St-Germain-en-Laye" Octave Leclancher
K "Les maires de Saint-Germain-en-Laye (1783-1896)" J.
Dulon, 1896
L "Personnes et familles à la Martinique au 17e siècle"
Jacques Petitjean Roget et Eugène Bruneau-Latouche Société
d'Histoire de la Martinique 1983
M "L'ascendance antillaise de Saint-John Perse" B. et
Ph. Rossignol, CGHIA, Paris 1982
N Colonies E151, dossier DU HAUTOY
COOPÉRATION
de Georges Ladevie : Du bon usage des capitales (p. 875)
Tout à fait de votre avis ! J'en profite pour faire
une remarque : avec la fâcheuse habitude de faire précéder
ou non le patronyme du ou des prénoms, on ne sait jamais à
quel saint se vouer lorsque le patronyme vient d'un
prénom, comme c'est très souvent le cas. Exemples pris
dans l'annuaire téléphonique pour la ville de Périgueux :
neuf prénoms pour patronymes dans la lettre A et onze dans
la lettre B ! Comment voulez-vous savoir quel est le
patronyme (Adolphe Bernard ou Bernard Adolphe) ? Je consi-
dère donc comme indispensable de faire toujours figurer
les patronymes en capitales. J'aimerais d'ailleurs
connaître les raisons sérieuses qui s'y opposent.
NDLR C'est effectivement un problème fréquent. Vous aurez
remarqué que GHC met toujours le prénom avant le nom (sauf
en citant des listes) et ce dernier presque toujours en
capitales. Le plus exaspérant, ce sont les ouvrages où on
a tantôt le prénom devant, tantôt le nom, sans aucune
logique ni régularité : impossible donc de savoir lequel
est lequel quand le patronyme est un prénom.
D'après les règles de typographie, les prénoms multiples
doivent être liés par des traits d'union (ce que la secré-
taire n'arrive pas à respecter : "mauvaise habitude diffi-
cile à perdre" !), le prénom usuel s'écrivant en italique
(mais GHC utilise les italiques pour mettre en valeur
l'auteur d'un article, d'une question, etc.). Les prénoms
doivent s'écrire avant le nom, sauf listes alphabétiques
(mais, dans ce cas, le prénom est entre parenthèses). Donc
rien n'est dit sur l'intérêt, et encore moins sur l'obli-
gation d'écrire les patronymes en capitales.
Nous en profitons, de notre côté, pour demander à nos
correspondants de toujours écrire les patronymes en
capitales, ce qui évitera des erreurs d'orthographe
désagréables.