G.H.C. Numéro 51 : Juillet-août 1993 Page 829
ÇA VA SÉVIR A SAINT-VINCENT
Le 19 décembre (Col C/8A/80-137), BOUILLÉ soumet le
cas à son ministre :
"Il paraît, par la conduite de M. DUPLESSIS, qu'il
n'a jamais servi, puisqu'il n'a aucune idée du service et
des lois militaires, et il est fâcheux d'avoir, pendant la
guerre, à ses ordres, de pareils gouverneurs. Il m'a
demandé un congé et je le lui donnerai en mars".
Epilogue, enfin, le 1er mars 1782 (Col C/8A/81-52) :
"Il vient enfin de me demander un congé pour raison
de santé, je le lui ai donné et je l'ai remplacé par
intérim par M. de FEYDEAU, lieutenant colonel du régiment
d'Armagnac, excellent militaire... Je vous supplie de ne
pas renvoyer M. DUPLESSIS à ce gouvernement, il ne
convient nullement à cet état. Sans naissance, sans le
grade militaire, ignorant même jusqu'aux égards dûs à
d'anciens officiers, il y est entièrement déplacé, et il y
choque toute convenance".
Sur ce, DUPLESSIS disparut à tout jamais de la scène,
et de la série Colonie C/8A.
COOPÉRATION
d'Eliane Delin : La famille BAYARDELLE (p. 796)
Une suggestion pour "Péreignac en Gascogne", lieu de
naissance de Pierre BAILLARDEL, recherché par Maud
Roulleau : ce pourrait être Pérignac en Lot-et-Garonne
(47), plutôt un hameau qu'un village, à une vingtaine de
kilomètres au nord d'Agen (carte Michelin 79, pli 15, en
haut à gauche). Je l'ai trouvé dans le "Dictionnaire des
Géographies" de J.G. Masselin, de 1844 (qui nous vient
d'une grand-mère postière vers 1900). Ce n'est ni un
dictionnaire des communes ni un dictionnaire des postes;
il indique néanmoins pour chaque village mentionné (tous
n'y sont pas) le bureau de "la Poste aux Lettres" et, pour
celui-ci, sa distance avec Paris (en "lieues de 4 km")
ainsi que les jours de départ et d'arrivée du courrier
(même le dimanche). Grâce à ces informations, on peut
supposer que, des trois communes les plus proches, celle
dont dépend Pérignac serait Cours plutôt que Montpezat ou
Dolmeyrac. En effet, Pérignac et Cours (appelé "Les
Cours)" avaient la poste à Agen tandis que Montpezat et
Dolmeyrac l'avaient à Ste-Livrade.
EN FEUILLETANT BULLETINS ET REVUES
La France généalogique
bulletin du Centre d'entraide généalogique de France
119 rue de Clignancourt 75018 Paris
n° 182, avril 1993 (échange avec GHC)
- Bibliothèque généalogique de Salt Lake City (Chantal
Cosnay); recherches généalogiques aux Pays Bas ("Centraal
bureau voor genealogie" de La Haye) et dans les anciennes
colonies nééerlandaises, principalement l'Indonésie
("Indisch documentatie centrum" de La Haye) (Pierre
d'Outrescaut).
EXPOSITION
Les anneaux de la mémoire
compte-rendu de visite par Paul-Henri Gaschignard
Mémoire d'abord des millions d'Africains qui furent
victimes de la traite atlantique aux XVIIe et XVIIIe
siècles, principal objet de l'exposition; mémoire aussi de
tous ceux, armateurs, équipages, chefs africains,
fabricants de pacotille, etc., qui, de près ou de loin,
ont pris part à ce commerce certes immoral et parfaitement
condamnable.
Les organisateurs ont voulu exposer les faits, ce
qu'ils font fort bien, "retrouver l'angle de vue des
hommes du temps (...) sans chercher à accuser ni à excuser
qui que ce soit", sans craindre, pourtant, d'évoquer "les
ombres de la mauvaises conscience et du cynisme" qui,
selon eux, "à Nantes plus qu'ailleurs (...) ont recouvert
la tragédie de la traite des noirs de leur manteau de
silence". A Nantes qui fut, incontestablement, le plus
grand port négrier français : 1.745 expéditions négrières
aux XVIIIe et XIXe siècles, soit 45,56% du total.
Très complète et fort bien documentée, l'exposition
décrit en détail le commerce triangulaire, ou circuiteux,
entre Nantes, Bordeaux et autres ports, les côtes
d'Afrique occidentale et les Antilles, la vie sur les
plantations, etc. avec, à l'appui, force documents
d'époque, gravures, maquettes et objets de toute espèce.
Mais elle ne néglige pas pour autant l'histoire de la
traite atlantique, de ses origines portugaises au milieu
du XVe siècle à son extinction au Brésil en 1888, ni le
rôle fondamental de la production des îles, fondée sur
l'esclavage : "Grâce à Saint-Domingue, la France (...)
garde une balance commerciale excédentaire jusqu'à la
Révolution."
Bref, une exposition de réelle valeur et fort bien
présentée. Un catalogue illustré de qualité, assorti de
nombreuses mises au point, telles celles de notre ami
Jacques de Cauna, vient heureusement compléter la visite.
L'exposition doit durer jusqu'en février 1994.
NDLR Nous remercions vivement Paul-Henri Gaschignard
d'avoir entendu et retenu l'appel que nous lancions page
741, dans le numéro de mars, et de nous avoir offert le
beau catalogue de l'exposition.
Merci aussi à France Tardon-Apprill de nous avoir fait
parvenir des articles sur la conférence donnée dans ce
cadre par l'abbé Quenum, qui signe une des notices du
catalogue.
Voici les informations pratiques :
Château des Ducs de Bretagne,
1 place Marc Elder, 44000 Nantes,
du mercredi au lundi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Catalogue, 150F, par correspondance à l'adresse ci-dessus
(chèque à l'ordre de "Les anneaux de la mémoire").
COOPÉRATION
de Danielle Maudet Les LEMOINE-MAUDET (p. 795)
Rectificatif : le mariage d'Alexis LEMOINE-MAUDET et Marie
Euphrasie LECOMTE CLAIRVILLE fut célébré aux Abymes le 25
février 1840 (et non 1850).