G.H.C. Numéro 47 : Mars 1993 Page 761

La famille de SAXCÉ, ou le mystère des origines
Pierre Bardin

     Comme  tout journal ou revue qui  se  respecte,  nous 
avons nous aussi notre "serpent de mer" qui revient pério- 
diquement,  sans  que  l'on  puisse  élucider  le  mystère 
l'entourant.  Le  nôtre  se nomme "Robert de SAXCÉ et  son 
épouse POLIENSKI" (et non POLIENSKA). Voir l'index !

     Il faut se rendre à l'évidence, toutes les recherches 
entreprises  aboutissent  aux  constatations  suivantes  : 
Robert  de  SAXCÉ n'a jamais été au régiment  du  Cap  et, 
surtout,  n'a  jamais  été propriétaire d'une caféterie  à 
Jean-Rabel ni d'un immeuble au Cap.  Si cela avait été, il 
figurerait sur les relevés d'indemnités dont la  précision 
ne saurait être mise en doute. Alors ? On peut en déduire, 
sans grand risque d'erreur,  que les personnes,  réfugiées 
de  St-Domingue,  qui avaient en charge les quatre enfants 
mineurs  de SAXCÉ,  vivant dans une  situation  financière 
difficile,   voulurent   qu'ils  bénéficient  des  secours 
attribués aux réfugiés et,  à partir d'une situation  sans 
doute  réelle où Robert de SAXCÉ travaillait à St-Domingue 
sur  une  habitation ou dans un  commerce,  en  firent  un 
"propriétaire", ce que rien ne vient confirmer. Sa date de 
décès et celle de son épouse sont également inconnues. 
     Le  seul acte sérieux dans ce sens,  c'est l'acte  de 
tutelle du 16 pluviôse XI, établi au greffe du tribunal du 
Cap Français, où ils sont reconnus comme colons. 

     Des quatre enfants,  tous nés aux Etats-Unis, l'aîné, 
Prosper, va embrasser le métier des armes et son dossier à 
Vincennes apporte une autre pièce importante,  son acte de 
baptême.  A  aucun  moment,  il  n'est fait  référence  ou 
mention  d'un  quelconque  service de son  père  dans  les 
régiments de l'Ancien Régime.  L'acte que Prosper de SAXCÉ 
dépose  au  greffe  du tribunal de  première  instance  de 
Versailles le 29 janvier 1812 est dit être rédigé en trois 
langues,  français, latin et anglais et scellé par Clément 
Biddle, notaire à Philadelphie, le 7 octobre 1802.  

  "Je  soussigné  moi  missionnaire  approuvé   desservant 
l'église  Sainte-Marie à Philadelphie canton de Baltimore, 
certifie et atteste que Prosper,  né le 22 août  1793,  du 
mariage légitime de Robert de SAXCÉ avec Louise POLIENSKI, 
a été baptisé selon les coutumes de l'église catholique le 
4  septembre même année et que c'est moi qui lui ait admi- 
nistré le baptême." Raphaël Fitz Patrick.

     Il  serait  intéressant qu'un de  nos  lecteurs  amé- 
ricains  puisse  consulter les registres de  Ste-Marie  de 
Philadelphie  pour  y  noter les parrain et  marraine  et, 
surtout,  vérifier  si le mariage des parents n'y est  pas 
enregistré, la date et le lieu étant inconnus.

     Prosper  de SAXCÉ se maria à Versailles le 7  octobre 
1833  avec Jeanne Elisabeth MORA,  26 ans,  qui  demeurait 
chez  ses  parents  15 rue des Bourdonnais  où  les  époux 
s'installèrent;  elle y décéda le 2 août 1862 et lui le 13 
avril  1866.  Leur fils Joseph Fernand,  né le 12  janvier 
1848,  élève au lycée impérial de Versailles lors du décès 
de  son  père,  obtiendra la réversion de  la  pension  de 
retraite jusqu'à sa majorité grâce à l'intervention de son 
tuteur, le général de division CAUVIN du BOURGUET. 

      Bien qu'engagé en mai 1812 et sous lieutenant au 29e 
régiment  d'infanterie légère le 24 janvier  1813,  il  ne 
semble  pas que Prosper de SAXCÉ fût un ardent soutien  de 
Napoléon  puisque le maire de St-Germain-en-Laye  certifie 
en novembre 1815 que "M.  Prosper de SAXCÉ,  lieutenant en 
demi-solde  de cette ville,  a refusé de se conformer  aux 
ordres  qu'il  avait  de  rejoindre à  Strasbourg  le  10e 
régiment d'infanterie légère, qu'il est resté caché et y a 
été  arrêté dans la nuit du 4 au 5 avril pour  avoir  crié 
'Vive  le Roi'.  Cet officier a continuellement  manifesté 
une bonne opinion et est digne des bontés de Sa Majesté."
     Prosper de SAXCÉ termina sa carrière militaire  comme 
chef de bataillon au 71e régiment de ligne en 1843. 

TROUVAILLES

de Michel Rateau : Médecins des isles à Bordeaux

Aux Archives départementales de Gironde, le dossier 6/B/44 
contient   les   lettres  de  réception  aux  examens   de 
qualification  des  médecins de  bord.  Voici  celles  qui 
concernent "nos isles" :
- Louis CHENEUX (ou CHERREUX),  natif de Martinique,  reçu 
le 30 3 1739.
- Pierre BOIERE (BOYER ?),  "estant de retour des isles du 
Cap", natif de Bonideville (?) évêché de ?, reçu en 1738. 
- NN  LAMARQUE,  agréé  le 19 9 1730 "sur le  vaisseau  le 
Chaseur de Bordeaux qui doigt faire le voiage des Illes de 
Lamérique".
- Pierre  Michel  CASTEL "du Fort-...ial de  Lamartinique, 
chirurgien  de profession ayant même fait campagne sur  le 
navire Le Conquérant", reçu le 27 3 1737.


de Marcel Douyrou : Antillais à Bayonne

- III.E.3845,  Me Lesseps,  notaire à Bayonne :  Le 9 août 
1748,   dame  Marie  VIARD,  native  du  Cap  Français,  y 
demeurant  ordinairement,  veuve du sieur Adrien  BENESSE, 
négociant,  venue en Europe et son mari étant décédé le 12 
juillet  1748,  donne  pouvoir  au  sieur  Etienne  LARUE, 
négociant,  pour se transporter au Bois de Lance, paroisse 
Sainte-Anne de Limonade, par le premier navire en partance 
de Bayonne.
- A Bayonne,  le 1er juin 1784 (GG 118 Fo 363 AC), baptême 
d'un  nègre âgé de 31 ans,  natif de la Couarde  (douteux, 
peu lisible),  terre, île et diocèse du Cap Français, fils 
de  Guillem  MARCAN,  le dit nègre attaché au corps de  la 
musique  du régiment de Languedoc et auquel on a donné  le 
nom de Jean-Baptiste;  suivant sa déclaration, ses parents 
n'avaient point de religion non plus que lui,  ne  sachant 
pas  non  plus le nom de sa mère.  Parrain,  messire  Jean 
Baptiste marquis d'AMOU, commandant pour le roi à Bayonne.


de Marie-Josèphe Clavel :

J'ai  interrogé les MORMONS sur les registres d'état civil 
de la Trinidad : ils ne les ont pas.




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