G.H.C. Numéro 46 : Février 1993 Page 739

RÉPONSES

92-151 Voyage aux Antilles de Joséphine
Dans le microfilm Colonies F/5b/46 (passages du Havre vers 
les  colonies),  nous  avons recherché les  compagnons  de 
voyage  de Joséphine,  le 15 mai 1788,  sur "Le  comte  de 
Buzançais" (voir GHC page 632).  Aucun TEXIER LAVALADE n'y 
figure. Outre Marie Joseph Rose TASCHER dame de la PAGERIE 
vicomtesse de BEAUHARNAIS, née à la Martinique, demoiselle 
Hortense Eugénie de BEAUHARNAIS sa fille, native de Paris, 
Manette CHEVAL,  femme de chambre de Madame de BEAUHARNAIS 
et Adrien MOULEY, son domestique, natif de la paroisse St-
Martin  d'Aigny-sur-Marne,  on  trouvait sur  le  vaisseau 
trois officiers :  Louis François DAVID de VOISINES, natif 
de Château-Landon, Claude vicomte de BOUILLET, d'Auvergne, 
Antoine  chevalier  de  BAR,   de  Clermont-Ferrand;  deux 
comédiens  du  roi natifs de Paris nommés  Jean  St-Robert 
BELLARGEAU  et  Jean François ROQUEFORT DAMERY;  et  enfin 
Jean Baptiste Henry HARENGT, né à la Trinité (Martinique), 
Jean  Baptiste Joseph VACANELLE,  né à  Paris,  et  Pierre 
BARBIER, écrivain ordinaire des colonies né à Versailles.
                                       B. et Ph. Rossignol
92-177 REYNOARD et LEGRAND (La Dominique, 18°-19°)
(voir aussi Coopération p. 682)
Dans  l'article "Le prix d'un héritage à la Martinique  en 
1676" (p.  717),  il est question d'Anne THOMAS "épouse ou 
veuve   d'Alexandre  LEGRAND,   habitant  au  quartier  du 
Carbet".  Je  recherche  toujours  trace  de  mon  ancêtre 
Françoise LEGRAND, née vers 1725. Y-aurait-il un rapport ? 
et que dit-on de "Madame LEGRAND" dans l'acte de 1676 ?
                                             M. Champavère
NDLR S'il vous plaît,  rappelez toujours page et numéro de 
question ! et envoyez un timbre sans enveloppe. Merci. 
L'acte  de 1676 a été cité intégralement  dans  l'article. 
Nous ne savons rien de plus que la mention en fin de  page 
715.
LEGRAND  est un nom très courant et il y a un  demi-siècle 
entre   l'acte  de 1676 et la naissance de  votre  ancêtre, 
soit  près de deux générations :  le lien est  improbable. 
"Personnes  et familles à la Martinique" ne présentant que 
les  familles  au  XVIIe siècle,  on ne  peut  établir  de 
rapport. D'ailleurs, le couple d'Alexandre LEGRAND et Anne 
THOMAS eut cinq fils et un seul fils, Julien x Grande-Anse 
6 7 1693 Françoise COURCHER veuve d'Antoine RAIMBAUT, d'où 
une seule fille, Catherine x Grande-Anse 14 7 1711 Jacques 
HENRY.  Quel  lecteur  aurait  étudié les  LEGRAND  de  la 
Martinique  et  pourrait établir un  lien  avec  Françoise 
LEGRAND   à  la  Dominique,   ou  du  moins  avec  LEGRAND 
commandant les Français de la Dominique en 1730-1740 ?
92-212 Cocarde verte (Martinique, 18°)
Cette  cocarde  n'a rien à voir directement avec celle  de 
Camille DESMOULINS.  Elle provient de l'usage,  pas  tota- 
lement  disparu,  de  défiler  en agitant des  rameaux  ou 
branche  d'arbres de taille diverse.  On peut  penser  que 
c'est  une coutume africaine,  mais ce n'est pas seulement 
africain. 
La  cocarde verte apparaît le 25 mars 1790 au Lamentin  et 
au Fort-Royal,  en liaison avec les troubles provoqués par 
l'établissement  de municipalités dominées par  des  révo- 
lutionnaires.  Ceux-ci  étant alors les pires ennemis  des 
gens  de  couleur  libres et esclaves,  les  premiers  les 
combattent au nom du principe égalitaire tout en s'alliant 
avec les planteurs ou contre-révolutionnaires qui,  seuls, 
acceptent de leur faire quelques concessions.
Les patriotes ou révolutionnaires interdisent généralement 
aux  esclaves  de  porter  la  cocarde  tricolore  et   ne 
permettent  aux  libres de couleur de s'en  parer  qu'avec 
bien des réticences.  Dans ces conditions, l'insigne de la 
"régénération"  étant  plutôt une affaire de  blancs,  les 
gens de couleur qui,  même alliés aux planteurs,  refusent 
la cocarde noire ou blanche, se distinguent en mettant une 
feuille verte à leur chapeau pour souligner qu'ils ne sont 
pas  manipulés mais ont une politique personnelle  marquée 
aussi  par  le cri "Vive la couleur  !".  On  comprend  la 
réaction  de leurs ennemis de Saint-Pierre,  que DESSALLES 
place le 9 avril.
Par  la  suite,  cette  cocarde verte cède la place  à  la 
symbolique  bleu-blanc-rouge :  bleu =  noirs  (esclaves), 
blanc  = blancs,  rouge = libres de couleur (ou  mulâtres, 
dits parfois rouges).  En juin,  les massacres de la Fête-
Dieu  démarrent lorsqu'un milicien de couleur demande à un 
esclave tambour de la milice blanche d'enlever sa "cocarde 
de  manant",  la tricolore.  Après,  les  enquêteurs,  qui 
accusent les mulâtres d'avoir convenu sourdement de porter 
une   cocarde  particulière,   recherchent   si   certains 
n'arboraient pas une cocarde rouge, ou mettant plus parti- 
culièrement le rouge en valeur.
Dans  la  "Revue française  d'Histoire  d'Outre-mer,  tome 
LXXVI  1989  (La révolution française et  les  colonies)", 
j'évoque la cocarde verte page 86,  dans un article  inti- 
tulé  "Les gens de couleur et la Révolution dans les  îles 
du Vent."
                                              L. Elisabeth
92-224 FOULQUES CHALIGNIE (Martinique, 18°)
Je remercie Emile Hayot et Jean-Marie Loré (cf GHC p. 692) 
qui  m'ont  aidé  dans  la  découverte  de  cette  famille 
originaire de l'Anjou.
Dans  plusieurs  actes,  les  FOULQUES sont  qualifiés  de 
sieurs  de CHALIGNÉ.  Il existe,  dans le  département  du 
Maine-et-Loire, sur les communes voisines d'Aubigné-Briand 
et de Montilliers, situées à une quarantaine de kilomètres 
au sud d'Angers,  un hameau du nom de Chaligné.  Est-ce le 
berceau de la famille  FOULQUES ?
La généalogie de cette famille commence avec :
I Louis  FOULQUES, maître chirurgien, o ca 1600/1610
  x Françoise du VAU
II René  FOULQUES sieur de CHALIGNAY, maître chirurgien
  o Angers (St-Morille) (49)
  x Nantes (St-Denis) (44) 12 5 1659 Jane MELLINET fille 
     de Jan, marchand, et Emilienne LEROY (demeurant 
     paroisse St-Denis de Nantes)
  plusieurs enfants dont Pierre, Jean et :
III Jacques FOULQUES de CHALIGNÉ
  o Nantes (St-Nicolas) 2 b 4 2 1669
  x Nantes (St-Nicolas) 11 11 1697 Catherine LANGLOIS 
     fille de + Mathieu, graveur, et + Martine JAMIN
  + La Trinité (Martinique) novembre 1729 (venu en 
     Martinique avec sa femme et leur fille Catherine 
     début 1706)  
  plusieurs enfants :
  1 Jacques b Nantes (St-Nicolas) 17 12 1697
  2 Catherine o Nantes (St-Nicolas) 22 b 24 11 1699
     x Martinique Pierre BARRY
  3 Jacques (IV) 
  4 Elisabeth o La Trinité (?)
     x André FOURNIER, négociant




Page suivante
Retour au sommaire
Lire un autre numéro





Révision 03/01/2004