G.H.C. Numéro 36 : Mars 1992 Page 544
COOPERATION
Les ODET de CAMPRY et les GAALON (p. 520 à 525)
de Francis Larre :
- François Henri de VERNOU BONNEUIL n'a pas été "tué à
l'ennemi", comme dit en page 522, mais tué au Fort Fleur
d'Epée, le 6 juin 1794 (Source : CARAN BB/11/888 : pièce
jointe à la demande de confirmation de titre de marquis
par le frère aîné de mon ancêtre Laure de VERNOU-BONNEUIL,
demande établie par M° Froyez au garde des sceaux le 12 2
1863).
- Louis Charles Marie Armand St-Germain de GAALON de
BARZAI qui épousa en 1814 Antoinette Julienne DUBUC de ST-
OLYMPE (p. 523), eut un fils, Louis Charles de GAALON
(1813-1852). Ce dernier épousa Henriette Félicie Laure de
VERNOU-BONNEUIL (1821-1892), fille de Jean Marie
Maximilien et de Marie Honorine Félicie de BéBIAN. Louis
Charles Marie Armand et Laure étaient cousins issus de
germains, puisqu'ils avaient des arrière-grands-parents
communs en la personne de Jacob Alexandre de GAALON de
BARZAI et Marguerite Antoinette ODET de CAMPRY de COLIGNY
(p. 521).
Louis Charles et Laure eurent 2 enfants, Henri et Charles
de GAALON de BARZAI, morts en bas-âge en même temps que
leur père, lors d'une épidémie à La Nouvelle-Orléans.
Henriette Félicité Laure se remaria avec le docteur Paul
GRANGER et en eut 3 enfants, dont l'aînée est ma grand-
mère maternelle.
NDLR
Nous précisons aux lecteurs intéressés par cet article
que les références en majuscules (A à E) renvoient aux
sources en page 425. La généalogie GAALON (C) est de
Rambert de Montoison, généalogiste de la noblesse
française, continuateur de d'Hozier. Les années indiquées
sans date ni lieu avec la référence C (ou autre) n'ont pu
être vérifiées. Nous remercions donc Francis Larre pour sa
précision. Nous attirons votre attention sur les dates de
décès des deux frères GAALON, Jean Charles (2.1.4) et
Jacques Joachim Guillaume (2.1.8) : "1793, fusillés", car,
s'il s'agit des fusillés du Camp Saint-Jean, lors de la
reprise de la Guadeloupe par Victor HUGUES, c'est 1794
qu'il faut lire. Par ailleurs, l'acte notarié B indique
clairement que le second des deux vivait en 1808...
En ce qui concerne la précision donnée par Francis
Larre, voici ce que dit l'historien Lacour ("Histoire de
la Guadeloupe" tome 2 page 307) : Début juin 1794, la
Guadeloupe étant aux mains des Anglais, la petite troupe
de l'envoyé de la Convention Victor HUGUES, venue de
France et appelée "le bataillon des Sans-culottes"
débarqua au Gosier, et l'ennemi (les Anglais et leurs
alliés français), surpris et battu "courut s'enfermer dans
le fort Fleur d'Epée, au nombre de 900 hommes."
"Destiné à défendre la baie du Gosier, ce fort n'avait
véritablement d'ouvrages fortifiés que du côté de la mer :
la partie qui regarde la terre n'était qu'une simple
batterie à barbette. Mais placé sur un morne à pente
rapide, ce fort étant alors armé de 16 pièces de canon et
d'un obusier et défendu par 900 hommes, l'entreprise
d'AUBERT (qui commandait la troupe républicaine et avait
résolu d'attaquer le fort) n'en était pas moins hasar-
deuse.
Le 6, à minuit, sans avoir tiré un seul coup de canon,
sans que rien eût annoncé leur dessein, les Français
quittent leur position. Protégé par l'obscurité, ils
s'avancent sans bruit (...). Rendus au pied des fortifi-
cations, les républicains s'ébranlent, courent, grimpent,
se hissent et parviennent à la plateforme (...). L'ennemi,
étonné de notre audace, est partout culbuté : il abandonne
le fort, fuit en désordre, traverse la Pointe-à-Pitre sans
s'y arrêter, et court pour mettre la Rivière-Salée entre
lui et ses vainqueurs. Dans leur ardeur à se sauver, les
Anglais, arrivés au bac, veulent tous y entrer. Le bac
trop chargé coule, et la plupart des fuyards trouvent la
mort par trop de précipitation à l'éviter. (...)
Le lendemain, sans rencontrer d'obstacles, HUGUES entra
à la Pointe-à-Pitre."
Les Anglais et leurs alliés français se fortifièrent au
Camp Saint-Jean, de l'autre côté de la Rivière-Salée, et,
lorsque les Anglais capitulèrent, ils rembarquèrent avec
22 des principaux chefs des émigrés français, en aban-
donnant les autres à Victor HUGUES : la majorité fut
fusillée au Morne Savon et 27 guillotinés à Pointe-à-
Pitre. Cela se passait en octobre 1794. C'est alors, peut-
être, que mourut Jean Charles de GAALON.
de Jacqueline Chaffanjon :
Lors du mariage de Jean Charles de GAALON (p. 522, 2.1.4)
et Marie Félicité de BOSREDON, le 3 5 1790, la mère est
citée comme "dame Marguerite Antoinette ODET de COLIGNY",
donc le nom "COLIGNY" est porté avant le XIX° siècle, et
il n'est pas dit qu'elle soit décédée, ce qui porterait la
fourchette de décès de 1790 à 1793.
DROIT DE REPONSE
de François de GAALON (Extraits de lettre) :
"Des épithètes déshonorantes figurent dans les textes que
vous rapportez et ils se rapportent à mon aïeul Pierre de
GAALON et à son épouse. Je comprends que vous insériez des
anecdotes pour couper les articles généalogiques dont la
lecture est sévère, mais je déplore le manque de discer-
nement avec lequel ce texte a été choisi : vous donnez la
parole à un ancien gouverneur de l'île, M. de la
MALMAISON, ennemi juré de Pierre de GAALON, et, à partir
de ragots ainsi rapportés et de leur réfutation officielle
que vous traitez de "récit laborieux", vous proposez au
lecteur de se faire une idée personnelle !
L'ancienneté de ma famille fait que je ne suis pas parti-
culièrement susceptible sur ce qu'on peut en dire, mais si
ma lignée a été parfois agitée, frondeuse, et souvent
ruinée, elle était présente dans la plupart des grands
combats de la France, depuis Bouvines jusqu'à la Résis-
tance de 40-45, et je dois à mes auteurs, qui n'ont jamais
été suspects de déshonneur, de vous demander une mise au
point : afin d'enlever le doute qui serait né dans
l'esprit de vos abonnés à la lecture de l'article sur les
GAALON, soyez aimables de publier la présente lettre."
NDLR Nous avions envoyé le numéro de février 1992 à
François de Gaalon, qui n'est pas abonné à "Généalogie et
Histoire de la Caraïbe", par courtoisie, car nous savions
depuis 1983 qu'il recherchait des informations sur