G.H.C. Numéro 35 : Février 1992 Page 527
COMPTES RENDUS DE LECTURE
Qu'il me soit permis de relever deux erreurs : page
813 "A ce moment, Monsieur de CURT, député de la
Martinique", non, de la Guadeloupe ! et page 652 : le 12
avril 1613, six indiens topinambous sont présentés au
jeune roi Louis XIII par le sieur de RAZILLY, de retour de
l'île de Maragnan au Brésil : "Cette récréation parisienne
s'achève tristement : par la mort des jeunes gens.
Malherbe (écrivant que) sans doute, l'air de notre pays ne
leur était pas sain." Or, s'ils furent tous frappés, ils
n'en moururent pas tous. Trois décédèrent, dont l'un âgé
de 80 ans; les trois survivants furent mariés après avoir
été baptisés, Malherbe soulignant que, si les indiens
attiraient la curiosité, personne ne souhaita rencontrer
leurs fiancées qui n'étaient, dit-on, que des "filles
publiques".
Il me semble, après avoir lu cet ouvrage, et compte-
tenu des autres, que Pierre Pluchon est, à l'heure
actuelle le seul historien qui soit capable d'écrire une
Histoire de St-Domingue. L'écrira-t-il ?
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Philippe et Bernadette Rossignol
La famille VAN SCHALKWYCK CLASSE
et ses alliances à la Guadeloupe de 1654 à 1860
Jacques de Monsabert
Centre de Généalogie et d'Histoire des Isles d'Amérique
30 rue Boissière, 75116 Paris
126 pages, 150 F
Il y a longtemps que nous souhaitions une nouvelle
édition de la généalogie réalisée en 1974 car la famille
VAN SCHALKWYCK, très prolifique au XVIII° siècle, est
alliée à toutes les familles notables de la Grande-Terre
et on en trouve trace dans la toponymie (par exemple
COURCELLE, nom d'une branche).
L'ouvrage, très enrichi par rapport à la première
étude, fait une très grande place à la généalogie
descendante de Denis VAN SCHALKWYCK CLASSE GIRARD, en
donnant pour chaque acte le maximum de renseignements :
fonction, témoins, parrain, marraine, etc. Cela sera d'un
grand secours pour localiser de nombreuses familles.
Nous avons apprécié les arbres généalogiques, qui
permettent de se retrouver plus facilement dans l'exubé-
rance des différentes branches, l'index des noms cités,
malgré un décalage d'une page dans la numérotation (à
partir des pages 82-83), ainsi que les annexes (44 pages)
où sont transcrits in extenso un certain nombre de
documents, permettant au lecteur de se faire sa propre
opinion.
Il est certain que les renseignements donnés peuvent
tous être contrôlés car l'auteur indique systématiquement
ses sources et ses informateurs. Pour notre part, nous
avons découvert que nous étions nous-mêmes fort aima-
blement et souvent cités, même pour des renseignements
glanés auprès d'autres personnes et que nous avions
simplement transmis.
Certains de ces documents auraient mérité une analyse
critique approfondie, en particulier acte de notoriété,
note manuscrite ou récits familiaux postérieurs de 100 à
150 ans aux faits.
Tout le problème est celui de l'origine de Nicolas
CLASSE GIRARD (venu directement de Hollande ou en passant
par le Brésil ?), dont les enfants prendront (ou
reprendront ?) le nom de VAN SCHALKWYCK. Il faudrait peut-
être chercher du côté de son épouse, Anne de FALAISE.
Il est certain que les sources et documents relatifs
à l'arrivée et à l'installation à la Guadeloupe des
Hollandais du Brésil, ramènent tous à DU TERTRE qui peut,
seul, être considéré comme un témoin digne de foi, mais
qui, souvent, ne pensait pas à préciser les prénoms et les
noms complets des personnes évoquées, pour les généa-
logistes futurs...
Ainsi, la confusion faite dans la première édition
entre la famille CLASSEN, protestante, issue du lieutenant
colonel de Récife (Brésil), établie à Capesterre, dont
parle DU TERTRE, et la famille CLASSE GIRARD VAN
SCHALKWYCK, catholique, établie à Baillif, dont cet
ouvrage étudie la descendance, est en partie maintenue par
l'attribution systématique aux VAN SCHALKWYCK de ce qui
appartient aux CLASSEN. Par exemple, le mariage du 23
novembre 1688 à Capesterre, cité dans l'introduction,
concerne en fait sans ambigüité une fille de Nicolas
CLASSEN et d'Agnès de GANSPOEL. Il en est de même des
biens relevés dans le recensement de 1671 à Capesterre et
attribués à tort à Nicolas GIRARD CLASSE, alors que
figurent bien à la Montagne St-Louis du Baillif les hoirs
(héritiers) CLAS GIRARD. Dans ce même recensement de 1671,
des erreurs de lecture ont attribué (terrier) la vinai-
grerie (lue "vinaigrette") de la veuve LISTRY, proprié-
taire précédente, à M. CLASSEN (lu GIRARD CLASSE),
figurant à la ligne suivante; et transformé (dénombrement)
les 36 fusils en 36 puits, etc.
En conclusion, si la première partie risque de
choquer tous ceux qui ont étudié de façon approfondie les
débuts de la Guadeloupe, cela ne doit pas jeter le doute
sur la valeur et le sérieux de cette étude que de nombreux
généalogistes pourront utiliser avec profit.
EN FEUILLETANT BULLETINS ET REVUES
(signalé par Philippe Gautret) :
Cercle généalogique d'Aunis-Saintonge
n° 15, novembre 1991
- L'institut francophone de généalogie à La Rochelle
- "Protestants et nouveaux convertis en relation avec
l'histoire de la Guyane et des autres colonies françaises
d'Amérique aux XVII° et XVIII° siècles et originaires
d'Aunis et Saintonge" par Philippe Guéritault : liste
de noms sur trois pages (ne donne pas les lieux d'implan-
tation aux Antilles et en Guyane). Les sources données
sont les noms des nombreux correspondants de l'auteur.