G.H.C. Numéro 31 : Octobre 1991 Page 415

A PROPOS D'UN CERTAIN TROUYA

               LES TRACES DANS L'ETAT-CIVIL

     On  trouve dans l'état-civil de Sainte-Lucie,  et  en 
particulier  dans les registres d'Anse-Choiseul,  de  très 
nombreux  actes  concernant des  Caraïbes.  Il  n'est  pas 
interdit  de  penser  que  certains  d'entre  eux  étaient 
arrivés de St Vincent.

    Le nom de TROUYA apparaît dans certains actes :

     - Anse-Choiseul, 16 08 1765:

     "Aujourd'hui   16  août  1765  est  morte   Elizabeth 
TROUILLAR âgée de 13 ans,  après avoir reçu les sacrements 
de la pénitence, fille en légitime mariage de Louis-Joseph 
TROUILLAR  et  de Marie-Françoise son épouse,  Caraïbe  et 
Caraïbesse  noirs,  et a été enterrée le 17 à 9 heures  du 
matin  dans  le  cimetière  de  cette  paroisse,  présents 
Messieurs Honoré ROBLOT et Jean-François LE SADE MEZIER".
     
     Peut-on rapprocher TROUYA et TROUILLAR ? 

     - Anse-Choiseul, 22 04 1777, mariage entre

     "Pierre,  natif de la paroisse Saint-André du Marquis 
isle  de la Grenade,  nègre libre,  âgé d'environ 36  ans, 
fils légitime de Bouette nègre esclave à feu M. PICHERY et 
de Marie,  créole de la Grenade,  négresse libre, ses père 
et mère d'une part
     Et  Rosette,  négresse âgée de 24 ans,  son  esclave, 
native de la paroisse de Cariacoua de Saint-Vincent, fille 
illégitime  de  François,  nègre esclave à  la  succession 
TROUILLA caraïbe noir,  et de Marie-Thérèse,  négresse  du 
depuis  affranchie par le dit TROUILLA caraïbe  noir,  ses 
père et mère d'autre part".
     Parmi  les témoins,  on trouve M.  Jacques  SCHONHERR 
RHEINTAL,  ancien officier des troupes suisses au  service 
de  cette  colonie et habitant de cette paroisse,  ce  qui 
après tout offre un contraste assez intéressant...

     - Anse-Choiseul, 10 02 1778, baptême de

     "Elizabeth âgée d'environ deux mois,  fille en  légi- 
time  mariage  de  Pierre BOITTE  et  de  Rose,  nègre  et 
négresse  libres,  le parrain a été Jean-Baptiste  TROUYA, 
Caraïbe  noir,  et la marraine Marie-Rose,  mestive libre, 
tous ont déclaré ne savoir signer,  excepté le parrain qui 
a signé avec nous".

     Où il apparaît donc que Jean-Baptiste TROUYA, Caraïbe 
noir,  peut-être  fils  de TROUYA (à priori  décédé  avant 
1777,   et   possédant  une  trentaine  esclaves)   savait 
écrire...  Certains Caraïbes noirs n'étaient pas à propre- 
ment parler du vulgum pecus.

NOUS AVONS RECU

de Peter Frisch

La  généalogie descendante jusqu'à nos jours du  Président 
BOYER d'Haïti (36 pages).  Voir question 91-64 et réponses 
pages 380, 408 et 424.

COOPERATION

de Philippe Camprasse   :   Ascendance  d'esclaves  et  de 
nouveaux libres (pages 388-389)

Mes recherches personnelles sur la famille CAMPRASSE m'ont 
confronté  à cette difficulté de  rechercher  l'ascendance 
d'esclaves et de nouveaux-libres.
1° L'Etat  civil donne  quelques  indications,  notamment, 
lors  des  mariages,  les dates et lieux de naissance  des 
intéressés,  des parents des futurs époux. Est indiquée la 
nature  de l'acte :  
- acte de naissance "normal",  
- acte de reconnaissance, 
- acte d'inscription après requête ou jugement, 
- acte d'affranchissement.
2° Dans ces derniers cas,  il convient de se reporter à la 
Gazette  officielle  de la colonie considérée  où  étaient 
mentionnés les affranchissements. 
Les  affranchissements donnent divers éléments :  lieu  de 
travail habituel de l'esclave,  son métier,  le nom (?) ou 
la  fonction du patron,  mais plutôt de la personne  libre 
qui sollicite l'affranchissement,  l'ancien nom  d'esclave 
et  le nouveau patronyme.  Cette recherche dans la Gazette 
est longue et fastidieuse.  
  
de Philippe Gautret  à propos de la question page 401  sur 
la  liste  des  notaires de La Rochelle  ayant  passé  des 
contrats d'engagements :
- Le  fichier  des engagements concerne  exclusivement  le 
Canada.
- La liste des notaires,  établie d'après ce fichier, doit 
permettre de trouver dans les minutes des engagements pour 
d'autres lieux, en particulier St-Domingue.

de Sylvain Poujol  :  à  propos de Rose  Elisabeth  LANTON 
épouse d'Etienne BARRY (GHC 25, page 296)

Le  père  de Rose Elisabeth LANTON,  chirurgien  major  du 
Fort-Bourbon, est bien Européen, car natif de Bordeaux. En 
effet,  l'acte de son mariage (St-Pierre le Mouillage 19 4 
1773) avec Marguerite Catherine LAPIERRE précise qu'il est 
né à Bordeaux, paroisse St-Maxan, fils de Nicolas et Marie 
DESHORMEAUX.
  Quant à Marguerite Catherine LAPIERRE, elle est fille de 
Louis,  ancien  capitaine  de  cavalerie  du  quartier  du 
Vauclin,  et de Marguerite MAHAULT,  native du Vauclin  et 
décédée à 65 ans environ,  le 23 octobre 1775, à St-Pierre 
(le Mouillage). 
  Est  témoin  au  mariage LANTON-LAPIERRE  un  chirurgien 
juré, Antoine GAUBERT.   
  Dès  le  15  octobre de  la  même  année,  naquit  Marie 
Josèphe,  dont  le parrain fut Nicolas LANTON,  le  grand-
père, qualifié de négociant. 
  Outre Rose Elisabeth et Marie Josèphe,  nous connaissons 
une troisième fille de ce couple :  Marie Adélaïde, née au 
Fort-Royal (Fort-de-France), le 21 janvier 1781, et mariée 
avec Pierre PEUX (Fort-de-France 1807),  boucher, natif de 
Lusignan en Poitou.
  Dans  les  trois actes cités  ci-dessus,  le  chirurgien 
major  LANTON   est  curieusement prénommé  Abdou  et  non 
Antoine.  Qui  pourrait  vérifier  son ou ses  prénoms  de 
baptême à Bordeaux (St-Maxan), avant 1750 ?

NDLR Abdou est un prénom ouolof (Sénégal) ... 




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Révision 26/08/2003