G.H.C. Numéro 30 : Septembre 1991 Page 383

Deux découvertes à propos de "L'ANONYME DE CARPENTRAS"

             II Sur la mort de Charles FLEURY

     Par  un acte concernant sa femme Jeanne  LOYSON,  qui 
est  dite veuve de Charles FLEURY en 1637 (1),  on pouvait 
seulement déduire que le décès de celui-ci s'était produit 
avant cette date.
     Je  savais  également qu'il était toujours en vie  en 
1624,  puisqu'on peut lire dans "la France protestante" de 
Haag  (tome V page 117) qu'un capitaine normand du nom  de 
FLEURY accompagne SOUBISE dans son entreprise sur le  fort 
de  Blavet cette année-là.  C'est en approfondissant cette 
information par une plaquette publiée en 1625 et intitulée 
"Récit véritable de ce qui s'est passé à Blavet maintenant 
dit  le  Port  Louys" (2),  que  l'on  apprend  que  cette 
entreprise  lui  fut fatale :  "il a été tué plus  de  300 
hommes, tant dans le havre qu'à la sortie, entre autres le 
capitaine FLEURY et le frère du capitaine PETIT-FILS,  qui 
estoient deux des meilleurs hommes de mer de toute la côte 
de La Rochelle". 
     On  comprend mieux maintenant pourquoi,  alors  qu'un 
certain  nombre  de  flibustiers  qui  cotoyaient  Charles 
FLEURY (DUMé, vice-amiral de la flotte, PONTPIERRE, SAINT-
GEORGE)  ont  participé directement à la colonisation  des 
Petites Antilles sous l'égide de RICHELIEU, Charles FLEURY 
n'en faisait pas partie.  

     Mon "Histoire des Petites Antilles de 1493 à 1635", à 
paraître  en décembre,  resituant le contexte dans  lequel 
prennent  place  le  témoignage de celui que  j'ai  appelé 
"l'anonyme de Carpentras" et quelques documents complémen- 
taires comme ceux que je viens de présenter, permettra, je 
l'espère,  d'accorder à ce texte émouvant tiré de  l'oubli 
l'importance qu'il mérite.
Sources :
  1. Archives départementales de Seine-Maritime 2E 1/2222
  2. à Paris chez Jean Martin, BN : LB 36/2276, page 15

QUELQUES NOMS "ANTILLAIS" DANS L'ANONYME DE CARPENTRAS
Bernadette et Philippe Rossignol

     A  part  Nicolas LEROY DUMé,  que nous évoquons  plus 
loin, nous avons relevé, grâce à l'index, d'autres noms de 
personnes  qui se retrouvent dans des actes  antillais  du 
XVII°.  Insistons sur le fait qu'il s'agit probablement de 
coïncidences et que,  tout au plus, il pourrait s'agir des 
fils de ceux de l'expédition de 1618.
Cependant,  une  piste  peut toujours être utile  et  nous 
avions  été frappé que les chroniqueurs soient unanimes  à 
dire  qu'à la Martinique il n'y eut pas d'hostilité de  la 
part des caraïbes envers les français en 1635, mais plutôt 
de la joie.  Enfin Du Tertre mentionne "un vieillard nommé 
Ariacan,  qui  fut depuis Compère de Monsieur du Plessis". 
N'était-ce pas un témoin de l'expédition de 1618 ?

capitaine d'AIGREMONT
Manuscrit :  "le 25 août (1618) nous arrivâmes aux îles du 
Cap-Vert  (...) où nous trouvâmes une barque mouillée  qui 
appartenait à M. d'AIGREMONT, capitaine de mer".
Bréard : Jehan d'AIGREMONT, capitaine du "Fidèle François" 
"prêt pour le voyage de l'aval" (= du Brésil) en 1618.
F3/52 Nicolas BUNEL sieur d'AIGREMONT a une commission  de 
Conseiller assesseur à Saint-Christophe le 4 11 1643.
G1/472 : (à Saint-Christophe) "Isaac BUNEL dit DAYGREMONT" 
adjudicataire prête-nom le 31 1 1653 ; le sieur DAIGREMONT 
capitaine de compagnie,  achète une habitation à la Grande 
Rade le 1 7 1666 

CHAMPAIGNE, premier caporal
Dutertre :  le 6 8 1646,  CHAMPAGNE fait partie des hommes 
de la sédition de BEAUFORT à la Martinique. 
"Fameux  aventurier  français nommé CHAMPAGNE,  qui  avait 
couru  ces  mers sur une frégate d'environ  cent  tonneaux 
nommée  "La  Fortune" armée de huit canons  et  montée  de 
quarante  cinq  bons hommes,  tant en équipage qu'en  sol- 
dats."  Fort  craint des anglais qui vont  l'attaquer  par 
traîtrise à Cuba dès le début de la guerre en 1666.
Recensés en Guadeloupe en 1664  :   Florimon  FRIZON   dit 
CHAMPAGNE et Léger MILLARD dit CHAMPAGNE, avec famille.
Recensé en Martinique  :  Jean GILLOT dit CHAMPAGNE,  avec 
famille.

DUBOIS, lieutenant du capitaine FLEURY et capitaine
Très nombreuses références à ce nom dont : François DUBOIS 
gouverneur de l'île Sainte-Croix. 

DUBUISSON, commandant la barque "La Robinette", et
DUBUISSON, "fort expert chirurgien" du capitaine FLEURY
Anonyme de la Grenade  :   Messire  Claude  MAUBLANT   dit 
DUBUISSON  ,  de  Franche-Comté,  nommé lieutenant  de  la 
seconde compagnie de la Grenade en 1649.
RP Breton  :  en  1638,  le sieur Isaac LE MOINNE  dit  DU 
BUISSON  ou  LE  HASIER est blessé d'un  coup  d'épée  aux 
Habitants de la Guadeloupe.
Isaac  LE VASSEUR dit DUBUISSON,  époux d'Anne JARDIN,  en 
Guadeloupe en 1664, recensé en 1671 en Grande-Terre.
Dutertre  :  un  nommé  DU BUISSON LE  HAZIER  fut  envoyé 
s'installer aux Saintes en 1652 avec plusieurs hommes.

FOSSIER, soldat
Pierre  FOSSEY,  de  Bolbec,  part  en  1627  pour  Saint-
Christophe (Anthiaume II 538).
Charles  FOSSAY,  colon  de Saint-Christophe  part  de  La 
Rochelle avec des engagés en 1643 (Debien "Les engagés".)

capitaine GRAND ou LE GRAND, vice-amiral de l'expédition
Manuscrit :  commande "le Saint-Louys", un des deux grands 
navires
Nombreuses  références  d'engagés  ou de colons  à  Saint-
Christophe. Pierre LE GRAND, flibustier dieppois, cité par 
Oexmelin qui lui consacre un chapitre.

LAMARE, soldat
G1/472 :  Thomas de LA MARRE vend une habitation à  Saint-
Christophe le 4 10 1644 et Antoine de LA MARE une autre le 
27 9 1660.
Divers  LA MARE recensés en Guadeloupe en 1664 et à Saint-
Christophe en 1671. 
"Le sieur LA MARE,  du pays de Caux," lieutenant du  sieur 
LE COMTE, gouverneur de la Grenade, en 1656.
 
capitaine de MONTREUIL
Manuscrit :  capitaine d'une barque française,  mouillée à 
la Martinique le 21 août 1619;  il y commande pour  M.  de 
PONTPIERRE; de là part pour "le Pérou".
Dutertre  :  MONTREULLE  fait partie de ceux  qui  prêtent 
serment à THOISY le 2 9 1646 en Martinique. 






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Révision 26/08/2003