G.H.C. Numéro 29 : Juillet-Août 1991 Page 367
Jacques DOUMET, dit DOUMET de SIBLAS,
dit DOUMET marquis de SIBLAS
Notes
(1) Extrait du registre de l'église cathédrale de Toulon,
collationné par le curé de la dite paroisse le 17 novembre
1768 et collationné par le vicaire de St-Eustache à Paris,
d'après copie légalisée par le lieutenant général de la
Sénéchaussée de Toulon le 17 novembre 1768, à l'occasion
du mariage de M. DOUMET de SIBLAS avec "demoiselle Alexan-
drine MIREY de BERNEVILLE célébré en notre église le 19
avril 1787". Cf CARAN Col E137.
(2) "Etat détaillé des liquidations opérées à l'époque du
1° janvier 1828 par la commission chargée de répartir
l'Indemnité attribuée aux anciens Colons de St-Domingue"
Paris, Imprimerie royale, vol. 1, paroisse 33, pages 258
et 259.
(3) Correspondances diverses.
(4) CARAN Col E137.
(5) SOM DFC Gorée, portefeuille 24, carton 76 "Place de
Gorée" C76, C77, C78, C81, C82, C83.
(6) SOM DFC Gorée, carton 1, doc. 80.
(7) idem, doc. 84.
(8) idem, doc. 75 et 79.
(9) SOM Etat civil de St-Domingue, vol. 6, paroisse Anse-
à-Veau.
(10) Contrat de mariage M° Beaulieu, notaire à l'Anse-à-
Veau, 8 avril 1752. SOM, notariat de St-Domingue, vol. 89.
Cet acte a été classé par erreur, au moment de la reliure,
entre les actes du 28 février et du 17 avril 1751.
(11) CARAN Col E124.
(12) SOM, état civil de St-Domingue, Port-au-Prince et
contrat de mariage M° Dupuis de Lavau, notaire à l'Anse-à-
Veau, le 17 novembre, non retrouvé mais cité dans le
contrat de mariage suivant.
(13) Contrat de mariage M° Senebier, notaire à l'Anse-à-
Veau, 10 avril 1777, SOM notariat de St-Domingue, vol.
1569.
ONOMASTIQUE EN GUADELOUPE
Joël Mabiala
Quelles sont nos connaissances sur le système onomas-
tique de la Guadeloupe ? C'est à cette question que nous
aimerions répondre en entamant l'étude des noms de lieu
(toponymes) ou de personne (anthroponymes). Il existe bien
çà et là quelques monographies familiales (1), mais il n'y
a pas d'étude globale du système. Par ailleurs, les
données du problème sont complexes et multiples et ne se
laissent pas aisément appréhender.
Tout d'abord, quelle est la réalité du fonds Caraïbe (2) ?
Les traces de la colonisation espagnole sont-elles encore
visibles dans la toponymie (3) ? (L'anthroponymie espa-
gnole semble être exclue).
Le rôle de l'Eglise a souvent été étudié, mais uni-
quement sous l'aspect du prosélytisme. Cependant, ces
missionnaires ont été de grands défricheurs-bâtisseurs, de
véritables "colons", au sens étymologique du terme.
Certains toponymes attestent encore de cette réalité :
Rivière des Pères, Saint-Louis, Carmel, etc.
L'étude de la toponymie est indissociable de celle de
l'anthroponymie. Bien qu'il faille relativiser (Belair ou
Bel-Air ?), l'organisation socio-économique et agricole
qu'est le système plantocratique est déterminante. Ainsi,
un suivi minutieux de l'évolution de l'occupation de
l'espace, qui va du carbet aux grandes unités sucrières,
nous offre de nombreuses clefs de la toponymie de la
Guadeloupe : organisation quasi féodale de celle-ci au
XVII° siècle, par exemple (Comté, Marquisat).
Le monde de l'anthroponymie en Guadeloupe peut sans
aucune restriction être qualifié de planétaire, il puise
ses sources aux quatre coins du monde et comporte de très
nombreuses inconnues. L'étude qu'en fait R. Germain dans
la "Grammaire créole" (4) est trop générale et surtout
trop "fantaisiste" pour constituer une base sérieuse.
Les anthroponymes des blancs créoles sont, pour bon
nombre d'entre eux, répertoriés dans l'ouvrage d'Albert
Dauzat (5). Autrement, il faut prêter une attention toute
particulière aux écrits de Jules Ballet et d'Auguste
Lacour qui répertorient de nombreux cas d'anoblissements
pour la Guadeloupe.
En dehors de ces noms de blancs, nous avons ce que
l'on peut appeler les "noms créoles" (cf étymologie du mot
= originaires de l'île), qui peuvent provenir soit des
affranchissements soit des "achats de liberté", mais nos
renseignements dans ce domaine sont peu nombreux.
Il subsiste par ailleurs une autre zone d'ombre qui
est celle de la dénomination des esclaves, de 1794 à 1802
et surtout à partir de 1848 où le monde de l'anthroponymie
bascule : un citoyen, c'est tout d'abord un nom.
L'immigration organisée (Congos, Indiens) va venir
enrichir, élargir, ce stock anthroponymique. Dans ce vaste
concert, les événements mondiaux vont aussi fournir à la
Guadeloupe d'autres richesses anthroponymiques (Moyen-
Orient, Italie, Espagne, Indochine, etc.) Et il ne
faudrait pas oublier les échanges inter-îles.
Telles sont, en quelques mots, les grandes lignes qui
sous-tendent notre projet.
Toutes aides ou collaborations seront les bienvenues
en ce qui concerne les affranchissements, tout particuliè-
rement l'attribution ou le choix du nom. Le problème se
pose aussi au niveau des mulâtres et des métis, car la
problématique du nom n'est pas simple aux Antilles (cf
l'une des scènes du film d'Euzane Palcy "Rue Cases-
Nègres") et comporte bien des aspects épidermiques ou
ethniques.
Je suis aussi intéressé par le nom des paroisses de
la Guadeloupe et par l'évolution de l'organisation diocé-
saine, ainsi que par le nom des communes sous la période
révolutionnaire.
Pour aiguiser l'appétit, je voudrais joindre en
annexe quelques éléments sur l'héraldique sous les
tropiques : blasons, armoiries. Je possède de nombreux
documents sur la période contemporaine, essentiellement
les armes des communes, mais rien sur les périodes précé-
dentes.
(1) Ces monographies concernent essentiellement les blancs
créoles et GHC s'en fait largement l'écho.
(2) Carbet, Matouba, Mabouya, etc. Le fonds caraïbe se
limite-t-il à la toponymie ?
(3) Malgré la francisation : Les Saintes, Marie-Galante,
Galion, etc.
(4) Robert Germain "Grammaire créole" Editions du Levain,
Paris, 1976.
(5) Albert Dauzat "Noms et prénoms de France" Larousse,
Paris, 1987.
Révision 26/08/2003