G.H.C. Numéro 28 : Juin 1991 Page 338

XIème CONGRES DE GENEALOGIE

Là,  tout partait des documents,  principalement notariés,
pour  en tirer une vision globale,  à travers le temps  et
l'espace,  qui  n'est  que trop rarement donnée  dans  nos
généalogies un peu desséchées.
  Au cours du repas qui suivit, le professeur Butel attira
notre  attention  sur  le fait qu'il  est  fondamental  de
relever  toutes les signatures apparaissant dans les actes
et  de les identifier,  pour pouvoir apréhender le  réseau
des alliances.  Dont acte. Il promit, en outre, de fournir
la liste des mémoires soutenus sous sa direction.
     L'après-midi,   le  professeur  Poussou  faisait  une
conférence sur la mobilité géographique en Aquitaine, mais
il y avait en parallèle la conférence de notre  secrétaire
sur  les  départs  pour  les Antilles et  les  retours  en
Métropole du XVII° au XIX° siècle.  En une heure et  quart
le  sujet n'était pas épuisé et la conférencière avait  dû
sauter  des  exemples particulièrement  significatifs  car
elle  était  "modérée"  dans son temps de  parole  par  M.
Douyrou !  A  la  fin un public nombreux et attentif  posa
Douyrou !  A  la  fin un public nombreux et attentif  posa
quelques questions et suivit,  en partie heureusement,  la
conférencière jusqu'au stand. Un "ti punch" récompensa les
plus acharnés et quelques autres dont Chantal Cosnay venue
"en coup de vent".

    Dimanche, démontage des stands et présence à la séance
de  clôture,  où chaque conférencier fait un court compte-
rendu.  Regret  de  se quitter...  Il y avait plus  de  10
adhérents de G.H.C. et un grand nombre de sympathisants.
Souhaitons être encore plus nombreux à Vichy dans 2 ans.
    Disons  pour terminer que si la  réussite  commerciale
n'a  pas été grande,  car il faut dire que ce n'était  pas
notre  souci majeur,  l'accueil a été chaleuteux puisque 4
nouveaux adhérents nous ont rejoints (pour le ti-punch  ?)
dont M. Esquevin, trésorier du Centre du Sud-Ouest, et que
beaucoup  de  personnes  nous ont promis  de  signaler  ce
qu'ils trouveraient intéressant la Caraïbe.
Bilan globalement très positif.
                          Philippe et Bernadette Rossignol

PUBLICATIONS

           Aventuriers et boucaniers d'Amérique
        chirurgiens de la flibuste de 1666 à 1672
                    Alexandre Oexmelin
 S. Messinger, coll. Le Pas de Mercure, janvier 1990 148 F

  Il  s'agit  de  la réédition de l'édition  de  1931  par
Bertrand Guégan (Ed. du Carrefour, coll. Voyages et décou-
vertes),  avec  son  introduction sur la vie  et  l'oeuvre
d'OEXMELIN  par Guégan et les illustrations.  Le récit fut
d'abord  publié  en hollandais en 1678,  puis  traduit  en
différentes  langues et en français en  1686.  Passionnant
témoignage dont la lecture est recommandée à tous ceux qui
s'intéressent aux débuts des îles.
  Malheureusement  les Editions Sylvie Messinger ont  fait
faillite !
                           ***

                 Histoire de la flibuste
                      Georges Blond
 Stock, octobre 1990, 130 F (réédition du texte de 1969)

Epopée  romanesque  qui va d'OEXMELIN et de  l'île  de  la
Tortue au XVII° siècle à Jean LAFFITE au XIX° siècle.
Pas d'index.

DEPUTES A LA CONSTITUANTE : Charles Léon de TAILLEVIS de PéRIGNY

     Michel  de Gouberville nous ayant dit qu'il préparait
une  étude sur cette famille,  nous attendions  sa  sortie
pour évoquer ce député.  C'est chose faite et voici, d'une
part,  le compte-rendu de lecture, d'autre part un article
sur le fils du député. Bien entendu, nous ne parlerons pas
ici du député lui-même,  renvoyant les lecteurs intéressés
à l'étude de M. de Gouberville.

                 Compte-rendu de lecture
                      Pierre Bardin

     Après cinq ans de recherches,  Michel de  Gouberville
nous  présente  sa  "découverte sur huit  générations  des
ascendants de ma mère" et arrête l'histoire de ces  famil-
les sous Charles X parce que,  dit-il,  "à partir de 1830,
ils n'ont plus rien à nous raconter".
  Titre de cette plaquette :

Composition sociologique et géographique d'une ascendance
                  au temps du Roi Soleil

     Huit chapitres suivis d'un index des patronymes  étu-
diés, plus de 400. Travail de finesse et d'intelligence où
M.  de Gouberville montre bien la montée, lente mais irré-
sistible,  de  la bourgeoisie d'artisans,  de  négociants,
munis  d'une  solide  instruction,   qui  acquiert,   pour
"franchir  la porte du Second Ordre,  le sésame  indispen-
sable,  un  office royal de plume,  de robe,  ou,  le plus
recherché mais aussi le plus cher,  de Secrétaire du Roi".
Citant,  entre autres,  Saint-Simon,  qui ironise sur  les
"marquis  fils d'apothicaires" ou les esprits chagrins qui
s'irritent "de la savonnette à vilains accordée à des gens
de rien issus de la marchandise",  M.  de Gouberville fait
remarquer  que la naissance à elle seule ne mène  à  rien,
sinon à végéter dans l'ignorance ou la pauvreté,  mais que
l'instruction assure au moindre artisan une promotion dans
la  hiérarchie  sociale...  et ainsi  que  l'anoblissement
n'est  pas la condition de la réussite mais son  couronne-
ment.
     Principales  familles  étudiées,  des origines  à  la
Restauration :  ROUVROY (Lille), MORGAN (Amiens), CHABENAT
(Berri,  Paris),  LE CORNU de BALIVIèRE (Haute-Normandie),
TRUDAINE  (Amiens,   Paris)  de  FRANCQUEVILLE  (Cambrai),
THUILLIER  (Picardie),   TAILLEVIS  (Vendômois),  BAUDOUIN
(Paris),  de NERVO (Suisse,  Lyon), THEVENIN (Versailles),
etc.
     Il  n'est sans doute pas inutile de rappeler,  sur ce
sujet  de l'évolution de la société et des idées à la  fin
de  l'Ancien Régime,  le triomphe obtenu par  Beaumarchais
lors  de la première du "Mariage de Figaro",  le 27  avril
1784,  lorsqu'il  fait dire à ce dernier  apostrophant  le
comte  Almaviva :  "Qu'avez-vous fait pour tant de biens ?
Vous vous êtes donné la peine de naître,  et rien de  plus
(...)  tandis  que  moi,  morbleu !  perdu dans  la  foule
obscure,  il  m'a  fallu déployer plus de  science  et  de
calculs  pour subsister seulement,  qu'on en a mis  depuis
cent ans à gouverner toutes les Espagnes."
     Chaque généalogie familiale de cette étude est précé-
dée  d'une  étude sociologique  et  historique.  Quand  on
connaît  la difficulté que présentent les recherches  dans
les  fonds d'archives,  tant publiques que privées,  et la
patience  qu'elles demandent,  on ne peut qu'apprécier  le



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