G.H.C. Bulletin 24 : Février 1991 Page 279
DEPUTES A LA CONSTITUANTE : GALBERT DE ROCHENOIRE
Il démissionne avec les autres le 16 mai 1791 (GHC 3,
p. 16 et 17) et part probablement ensuite pour la Martini-
que. C'est là qu'il se remarie par contrat, comme indiqué
dans son inventaire après décès (M° Mollenthiel, Basse-
Terre, 23 4 1807) Marie Anne Virginie MARRE de BOISCHéRY
qui ne lui donnera pas d'enfant, contrairement à ce qu'in-
dique l'armorial qui a confondu les deux épouses.
Marie Anne Virginie, née à Trois Rivières le 6
septembre 1781, était donc beaucoup plus jeune que lui
(presque 30 ans de différence avec lui et 22 ans de moins
que la première épouse). Elle était nièce de Marie
Elisabeth MARRE, première épouse, comme fille de Jean
Marie MARRE de BOISCHéRY et de Marie Anne Dieudonnée
COUDROY BOTTé, eux-mêmes oncle et nièce, comme dit plus
haut. Par sa mère, elle était petite-nièce de Marie
Dieudonnée COUDROY BOTTé épouse de Jacques COQUILLE
DUGOMMIER, ce qui donna lieu, probablement pour des
questions d'héritage, à un procès avec les héritiers
DUGOMMIER : protestation des dits héritiers contre le
jugement du tribunal le 11 vendémiaire XIII en faveur de
GALBERT et son épouse, faite devant M° Dupuch le 26
vendémiaire (3 et 18 10 1804).
Gaspard de GALBERT était en effet rentré d'émigration
dès que le "conseil" en avait été fermement donné. Il est
le premier sur la liste "des personnes propriétaires de la
Guadeloupe qui étaient réfugiées à la Martinique ou autres
lieux et qui ont prêté le serment devant le préfet colo-
nial pour profiter de l'amnistie accordée pour fait d'émi-
gration par le senatus-consulte en date du 6 floréal an
X". Le 21 prairial X (10 6 1802), donc, prête serment
"Gaspart Galbert, ex constituant, du département de
l'Isère" (SOM, G1/497, n° 53). Il était effectivement sur
la liste des émigrés de Trois-Rivières.
Peu après son retour, "le citoyen GALBERT ", en tant
que "curateur à l'interdiction de la dame COUDROY BOTTé,
veuve BOISCHéRY et femme LORIOL STE CROIX, sa belle-mère"
dut s'occuper de faire prononcer le divorce de celle-ci
"en état de démence et interdite". En effet, Marie Anne
Dieudonnée COUDROY BOTTé, une fois veuve de Messire Jean
Marie MARRE de BOISCHéRY, conseiller au Conseil Souverain,
s'était remariée à Trois-Rivières le 25 mai 1792 (Cm M°
Damaret) avec LAURIOL SAINTE CROIX. Nous n'avons pas d'au-
tre précision sur lui, la date du mariage et du contrat
nous étant donnée par l'acte de divorce, alors qu'il y a
des lacunes à cette période autant dans les registres de
Trois-Rivières que dans les minutes de M° Damaret. Il
semble cependant probable que son second époux soit Eusèbe
de Sainte-Croix LAURIOL, né aux Vieux-Habitants le 4 avril
1767, fils de Thomas LAURIOL et Elisabeth PARIZE, un
lointain cousin par les MARRE.
Les faits étaient les suivants : "Loriol Ste Croix a
abandonné sa femme depuis 1794 dans des circonstances
critiques (expression pudique pour évoquer les troubles
révolutionnaires et la période de reconquête de l'île par
Victor HUGUES !); il a été continuellement absent de la
colonie sans donner de nouvelles jusqu'à ces derniers
temps où il n'a reparu que pour sortir de la colonie, sans
faire aucun acte qui tendit à le relever de l'état d'émi-
gration (effectivement, il n'est pas sur la liste de ceux
qui ont prêté serment) et à faire lever le séquestre sur
leurs biens ou à faire cesser la séparation et abandon de
la personne et des intérêts de sa femme qui est à l'état
de démence et à la charge du comparant, en sa qualité, et
de son épouse, la fille de la dite dame, qui l'ont retirée
de la misère." L'histoire ne dit pas si la démence de
cette malheureuse femme était la cause ou l'effet de la
disparition de son mari ou si elle avait été causée par le
fait de se retrouver seule, semble-t-il, dans la Guade-
loupe de Victor HUGUES.
En novembre 1802, la justice est réorganisée en
Guadeloupe et Gaspard GALBERT est nommé conseiller asses-
seur au Tribunal d'Appel. Il occupait encore cette charge
quand il mourut, le 9 avril 1808, à Basse-Terre, son
domicile temporaire, à l'âge de 55 ans. La déclaration en
est faite par Pierre Jean Bernard DELRIEU, négociant,
Ignace PETIT, conseiller à la Cour d'Appel, et Antoine
François FONTELLIAU, chirurgien major au 66° régiment
d'infanterie de ligne, cousin par alliance.
Sa veuve se remaria l'année suivante à Trois Rivières
(Cm M° Jacques Georges Mollenthiel 6 2 1809) avec un
cousin au 3° degré, Joseph Edouard Marie LAURIOL, négo-
ciant au Petit-Canal, âgé de 31 ans (elle en avait 27), né
à Dol en Ile et Vilaine, fils de feu Thomas François,
ancien propriétaire en Guadeloupe, et Anne Marie MARC
DUFRESNE de BOISHARDY, demeurant à Saint-Malo. Le cousi-
nage se faisait encore une fois par les MARRE !
COOPERATION
de Kent Gardien : A propos de la généalogie MASCOU (GHC
15, p. 124-125)
Marguerite Pétronille MASCOU, huitième enfant de Louis
et Marie Adrienne CAYER, épousa André CURCIER dit CURCIER
jeune, dont elle eut 3 enfants. J'ai des informations sur
cette famille.
Le 11 mars 1803, à Philadelphie, André CURCIER prit la
nationalité américaine. Le 11 novembre de la même année,
toujours à Philadelphie, Stephen CURCIER devint aussi
citoyen américain. Je n'ai pas d'autre information sur
lui, mais je suppose que c'était le frère aîné de CURCIER
jeune. Enfin, le 15 juin 1815, au même lieu, Andrew
CURCIER fut naturalisé américain. Il doit s'agir d'André
CURCIER fils aîné, connu à Philadelphie comme Andrew
CURCIER Junior.
Sur l'annuaire de la ville de Philadelphie de 1814 est
inscrit Andrew CURCIER, négociant, au 80 South Front
Street. Je pense que c'était le père. Dans l'annuaire de
1817, il apparaît à deux adresses, l'une professionnelle
et l'autre de son domicile personnel. Dans le même an-
nuaire on trouve LAUSSAT & CURCIER Jr., négociants, à une
autre adresse encore. Cet enregistrement des deux Andrew
CURCIER continue jusqu'à 1820, date à laquelle j'ai inter-
rompu la recherche.
Edouard René Pierre Charles du BOIS de MONTULé, dans
ses mémoires sur ses voyages en Amérique, rapporte que
dans les premiers jours de décembre 1816, à Philadelphie,
il fit appel à la Société CURCIER & RAVESIES pour déposer
de l'argent et qu'il y apprit qu'Andrew CURCIER était
l'oncle de ses condisciples du collège de Vendôme en
France : François Benjamin Claude FAURèS, qui était à la
Martinique en 1816, et Placide Laurent FAURèS, qui était
alors à Philadelphie avec sa mère et deux soeurs. Madame
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