G.H.C. Bulletin 17 : Juin 1990 Page 145

SAINT-DOMINGUE ET LA GUILLOTINE

Prince" mais il ajoute,  citant  le  général  Pamphile  de
LACROIX : "Une première exécution  faite  sur  les  blancs
n'épouvanta que les noirs", ce que confirme le Père  CABON
"SONTHONAX poussa le zèle jusqu'à élever en permanence une 
guillotine sur la place de l'Intendance (à Port  au  Prin-
ce). Un blanc fut exécuté. L'impression de ce supplice fut 
telle  parmi  les  noirs  que  ceux-ci  se  jetèrent   sur
l'instrument des hautes oeuvres et le mirent en pièces".
     Voilà donc, semble-t-il, au moins une victime  de  la
guillotine à Saint-Domingue ...

Sources :
- "Précis historique des annales de la  colonie  française
  de Saint-Domingue depuis 1789 à  l'année  1799".  Publié
  par G. Debien. Auteur anonyme (selon l'historien anglais 
  D. Geggus, il s'agit de DUBOYS, substitut  du  procureur
  général du Conseil Supérieur de Port au Prince).
- "Le cri d'un colon de Saint-Domingue contre les  préten-
  tions électorales de M. le lieutenant  général  MAYNAUD,
  comte de LAVEAUX, gouverneur de cette malheureuse  colo-
  nie pendant la révolution, aujourd'hui électeur et  éli-
  gible de Saône et Loire, par un colon mis hors la loi en 
  1795". Anonyme, Paris et Mâcon, 1820.
- R.P. Adolphe Cabon : "Histoire d'Haïti".
- Garran-Coulon : "Rapport au  Corps  législatif  sur  les
  troubles de Saint-Domingue", nivôse an VII.

                          *****

     Puis-je ajouter, en ce qui me concerne, que je compte 
parmi mes ascendants un habitant de Saint-Domingue mort en 
émigration ? Il s'agit d'Antoine BOUBéE, négociant à Saint 
Marc de 1771 à mai 1798, époque à laquelle il  suivit  les
anglais à la Jamaïque où il  mourut  deux  ans  après.  Sa
belle-fille, Marie Justine  GUILLON,  née  à  Nantes  mais
venue des Etats-Unis avec son mari et ses deux enfants qui 
y étaient nés, mourut également à la Jamaïque le 7  décem-
bre 1799.

Sources : Archives familiales.  "Les  registres  d'Harmony
Hall, chapelle des français (à Kingston) sont perdus  pour
les années d'avant 1805." (in "Les colons de Saint- Domin- 
gue passés à la Jamaïque, 1792-1835". par Ph. Wright et G. 
Debien)

                          Notes 

(1) Réponse de la Rédaction :  La  liste  des  guillotinés
publiée dans GHC 14 est, comme indiqué, tirée de la publi- 
cation "Ils ont perdu la tête"; y  ont  été  relevés  ceux
dont le lien avec les Antilles était indiqué ou nous était 
connu (ou supposé tel), sans aucune "exclusive". 
En revanche l'"enquête" de GHC 2 "excluait" Saint-Domingue 
parce que ce qui nous intéressait c'était le retour ou non 
retour après la Révolution dans l'île d'origine, et parti- 
culièrement la Guadeloupe où la guillotine avait fonction- 
né, mais sans que les noms des victimes aient été  conser-
vés dans les archives, sauf rares  exceptions  (une  étude
est en cours sur la guillotine en Guadeloupe). Merci à  M.
Gaschignard de ne pas s'être arrêté à cette "exclusion" !
(2) Note de la Rédaction : à notre connaisance,  l'accusa-
teur public  à  cette  époque  à  Rochefort  était  Victor
HUGUES, ancien négociant à Saint-Domingue et bientôt  com-
missaire de la Convention en Guadeloupe où il  apporta  la
guillotine ! 
(3) Note de la rédaction  :  Au  CARAN,  dans  le  dossier
Marine C/7/131,on trouve au nom de GRIMOUARD deux pièces: 

- Une note imprimée mentionnant un article  de  40  lignes
dans "une gazette de 1781" sur le chevalier de  GRIMOUARD,
lieutenant de vaisseau commandant la  Minerve,  grièvement
blessé dans un combat contre les anglais.

- Un extrait baptistaire (certifié conforme le 20 3  1788)
de la paroisse St Louis de Rochefort en Aunis :
baptême le 15 10 1780 de Louis Henri Julien Pierre, né  le
14, de Messire Nicolas René Henri chevalier de GRIMOUARD, 
lieutenant des vaisseaux du roi, chevalier de St Louis, et 
de dame Catherine Julie de TURPIN
parrain : Messire Louis de GRIMOUARD ancien  capitaine  de
cavalerie, seigneur du Vigneau et autres lieux, représenté 
par Messire  Pierre  Etienne  Gabriel  de  GUéRIN,  ancien
capitaine des vaisseaux du roi, chevalier de St Louis
marraine : dame Elisabeth  Julie  de  MACNEMARA  veuve  de
Messire Charles de TURPIN, capitaine des frégates du  roi,
chevalier de St Louis, seigneur du BREUIL, Malmant  et  du
Petit Monderis, dame de la  baronnie  de  Meun  et  de  la
chatellenie de la Roche Courbon, aïeule de l'enfant.

   Le futur amiral était donc gendre d'une dame MACNEMARA.
Or les MACNEMARA étaient, d'après l'index de Moreau de  St
Méry, une famille d'origine  irlandaise,  installée  comme
habitants  propriétaires  au  Quartier   Morin   :   voilà
l'origine de la sucrerie  dont  étaient  propriétaires  en
partie les enfants GRIMOUARD.

   On peut signaler par ailleurs qu'un probable cousin  de
sa femme, Jean-Baptiste de TURPIN, né à Juillé (Charentes- 
Maritimes) en 1734, fils de René de TURPIN écuyer seigneur 
du BREUIL et de Gabrielle SEGUIN de MIRANDE, se  maria  en
avril 1774 au Mouillage de la  Martinique  (Cahier  18  du
CGHIA). GRIMOUARD avait donc bien des  liens  étroits  par
alliance avec les Antilles.
(4) Homme de couleur qui était  alors  "commandant  de  la
Province de l'Ouest".

Mariages d'Antillais dans l'Essonne

     Nous remercions le Centre de Généalogie de l'Essonne, 
10 bis rue Olivier Beauregard, 91380 Chilly Mazarin, qui a 
effectué le dépouillement des mariages de  ce  département
et nous a communiqué ces reseignements.

16 9 1670 Etréchy  :  Gilles d'ANVILLER (*) et  Marguerite 
LIART. Témoin : BOISSERET marquis de SAINTE MARIE.
(*) Gilles DAUVILLE, 23 ans, o  Morsalline  en  Normandie,
maître d'Hostel, recensé en 1665 à Marie Galante  dans  la
Maison du gouverneur : Jacques de  BOISSERET  seigneur  de
THEMERICOURT. Il est mentionné dans "Personnes et Familles 
à la Martinique au 17° siècle" de J. Petitjean Roget et E. 
Bruneau-Latouche tome 2, marié à  une  Marguerite  CLEMENT
avant 1693.

27 5 1773 Etampes (St Pierre) : Louis  CORNETTE  de  SAINT
CYR et Henriette de CEY de VALORI.

6 3 1792 Etampes (Notre Dame) : Geneviève LANON, fille  de
Nicolas Guillaume, bourgeois d'Etampes  et  Astarie  Made-
leine, négresse o  Port  de  Paix,  et  Alexandre  Salomon
BESCHERE.



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Révision 26/08/2003