G.H.C. Bulletin 96 : Septembre 1997 Page 2071
TROUVAILLES
de Michel Camus VAULTIER de MOYENCOURT, LELIèVRE
et ESNAUD de MEAUSSET
Archives Nationales Y 5206.
(feuilles volantes non paginées)
VAUTIER (VAULTIER) de MOYENCOURT Charles Richard
o Martinique (*); interdit de gestion et administration de
ses biens en 1751 par le lieutenant civil du Châtelet de
Paris à la demande de sa famille pour "prodigalité et
dissipation". Il "fréquentait les jeux publics et la
mauvaise compagnie". A l'époque de cette interdiction, il
est emprisonné à Paris sur ordre du Roi. Fin 1752, il
retourne à la Martinique, et le 1er mai 1754, demande que
cette interdiction soit levée, faisant part de ses bonnes
dispositions (lettre à son oncle) appuyées par des lettres
du gouverneur et de l'intendant de la Martinique. Il a
l'intention de se marier avec Mlle GAY, fille d'un
habitant du Cul-de-Sac, une cousine. Le lieutenant civil
du Châtelet, après avoir pris l'avis des parents et amis,
décide, le 3 mai 1754, de le faire interroger par le juge
royal de la Martinique le plus proche de son domicile
avant de se prononcer. Pas de pièces postérieures.
(*) NDLR : son père, Charles Gabriel était habitant au
Cul-de-Sac français, colonel réformé de milices à la
Martinique en 1717 où il fut un membre actif du "Gaoulé";
son grand-oncle Alexandre avait été gouverneur de la
Guadeloupe de 1719 à 1727.
Noms cités dans ce dossier :
Gabriel VAUTIER de MOYENCOURT, capitaine au régiment de
Touraine
Pierre François de BAGLION et Jean Louis JAUX de PRÉVAL,
parents paternels et maternels, demandeurs de l'inter-
diction de 1751
JAUX de PRÉVAL, oncle maternel à la mode de Bretagne,
ancien officier à la Martinique
Gabriel de BOISJOURDAIN, oncle maternel, lieutenant au
gouvernorat de Toul
Pierre de LA CAVE de LA POUPELIèRE, oncle
Pierre René de BOUVOUST de LA FRETE (?), oncle à la mode
de Bretagne
Pierre GAY, habitant au Cul-de-Sac français de la Marti-
nique, son cousin
Catherine MICHEL, son épouse (GHC p. 1230)
Pierre Toussaint de DAMPIERRE de MILLANCOURT, habitant du
Cul-de-Sac français, cousin à cause de Marie Anne
DESVERGERS-DAUROY, son épouse
Edme Alexandre de GILBERT de LOMEL, commissaire d'artil-
lerie à la Martinique, cousin à cause d'Élisabeth
DELAVIGNE, son épouse.
Même dossier :
LELIèVRE Anne Justine
o Acquin, sud de Saint-Domingue 20 6 1755 (acte de
baptême), de Jean Baptiste et Rose LEDOUX (tous deux
décédés, le père avant août 1773, la mère avant 1780) dans
l'impossibilité de communiquer avec sa famille à Saint-
Domingue en raison de la guerre, demande en janvier 1780
qu'on assemble à Paris ses parents et amis pour autoriser
son mariage avec Jean Baptiste CHARPENTIER-DESTOURNELLES
de LUNEZY (o Saint-Louis, sud de Saint-Domingue), ancien
officier de milice, habitant l'Anse-à-Veau, puis Acquin.
Jean Baptiste LELIèVRE, capitaine de milice à Acquin avait
été nommé le 5 8 1773 tuteur de ses frères et soeurs, dont
Anne Justine, et avait donné en septembre 1777 pouvoir à
CHARPENTIER-DESTOURNELLES d'autoriser le mariage de cette
dernière. CHARPENTIER-DESTOURNELLES était veuf en
premières noces de Marguerite LELIèVRE, et était fils de
Jean Baptiste et Geneviève SERIN (tous deux + /1779).
voir index Moreau de St-Méry sur les Lelièvre.
Même dossier :
ESNAUD de MEAUSSET Anne, fille mineure d'environ 16 ans en
1770, laissée par ses père et mère de noms inconnus, en
1754, âgée de 15-16 mois, entre les mains de François
DANIE, dit l'Américain, bourgeois de Paris, alors
régisseur de l'habitation du sieur Pierre BAUDRY, quartier
Bellevue, Port-au-Prince, Haïti, "pour cause de maladie".
Elle fut ensuite transportée sur l'habitation du sieur
François BEUDET, à l'Accul espagnol, qui la fait passer en
France. Aucune nouvelle de ses père et mère malgré les
recherches. Demandée en mariage par le sr d'ESTOUVELLES,
écrivain de la Compagnie des Indes et secrétaire en second
du Conseil supérieur de Pondichéry, en 1770. BEUDET a
l'intention de la doter de 1.200 livres de rente en raison
des bontés qu'elle lui a témoignées. Nomination en blanc
d'un tuteur ad hoc le 28 6 1770. Autre nom cité, Jean
François GUITAUT de FOUGERET, régisseur de l'habitation du
marquis de SÉGUR à Saint-Domingue. (Récit de cet épisode :
A.N. minutier étude LVIII/436, 20 1 1770).
de Didier Béraud : Réfugiés de St-Domingue à Nantes
Je viens d'avoir communication d'un document extrait de
"Histoire de la Garde Nationale d'Angers sous la Révo-
lution" par Berthe (pp. 102-103). Voici cet extrait qui
pourrait intéresser certains lecteurs; l'épisode doit
dater de 1794.
"... Dans le courant de l'année, je fus deux fois à Nantes
par eau, protégé par les barques canonnières et, comme
tous les bateaux de transport étaient obligés d'aborder
pendant la nuit les dites canonnières, les voyageurs
passaient la nuit sur la carrée, près du feu, avec les
matelots qui faisaient le quart.
Au nombre de ces matelots, il se trouva deux jeunes gens
qui avaient une figure intéressante, une conversation
douce et une pureté de langage qui n'avaient aucune
rudesse des moeurs du matelot. Tout ce que nous étions de
voyageurs, nous fûmes surpris de voir à ces jeunes gens
une éducation bien au-dessus de leur état présent et nous
les questionnâmes pour savoir leur histoire.
Ils nous dirent qu'ils étaient âgés l'un de 17, l'autre de
18 ans, frères et natifs de St-Domingue; que leurs
parents, riches colons, les avaient envoyés en France pour
leur éducation; que, depuis plusieurs années, ils avaient
fait leurs études dans une des meilleures pensions de
Nantes; que, depuis plus de six mois, ni le maître de
pension, ni leur correspondant, ni eux n'avaient reçu
aucune nouvelle de leur famille; qu'on avait vainement
attendu, et que le Chef du Pensionnat, n'étant plus payé,
les avait renvoyés; que, n'ayant plus aucun moyen d'exis-
tence, ils s'étaient mis matelots.
Page suivante
Retour au sommaire
Révision 23/01/2005