G.H.C. Bulletin 93 : Mai 1997 Page 1986
QUESTIONS
97-95 BABONNEAU (Ste-Lucie)
Il existe un village "Babonneau" à Ste-Lucie (au nord,
entre Castries et le Marquis) : d'où vient son nom ?
P. Babonneau
NDLR
Dans les embarquements de Bordeaux, dépouillés par les
"Amitiés généalogiques bordelaises", figure Louis
BABONNEAU, 27 ans, de Germignac (17), qui embarque le 24 1
1777 pour St-Domingue.
Dans "Sainte-Lucie fille de la Martinique" d'Eugène et
Raymond Bruneau-Latouche (1989), on trouve en effet des
BABONNEAU qui semblent venir de l'île de la Grenade,
implantés, en 1770, à Choiseul, au bord de la mer, et, en
1784, à l'Anse La Raye et à la Souffrière, ces trois
quartiers étant contigus, au sud-ouest de l'île.
Dans l'état des milices de l'île, il y a, au Dauphin
(nord-ouest, au nord de Castries), Louis Gaspard BABONNEAU
BONNETERRE (sous-lieutenant en 1770, aide-major en 1775 et
capitaine des gens de couleur en 1784). Né le 15 mai 1737
à la Grenade (paroisse St-Jacques), il est peut-être fils
de Louis, habitant de la Grenade, et de Cécile QUESTEL,
dont le fils Louis Joseph se marie à St-Pierre Le
Mouillage (Martinique) le 21 mai 1771. Louis Gaspard est
marié avec Claire PAGET, native du Travet, diocèse de
Montauban, fille d'Etienne et Georgette de LAMPREMANT.
Au fil des actes on trouve des filles ou épouses
BABONNEAU, toutes aussi de la Grenade :
Eulalie BABONNEAU x Jean Baptiste GARNIER LA ROCHE, d'où
un fils né à la Grenade en 1751;
Marie Clotilde Adélaïde BABONNEAU ax COUSIN THOMAZEAU
(d'où des fils nés à la Grenade en 1748 et 1752), bx Paul
MIGNOT DEVOCONNU
Marie Jeanne VIETTE ax BABONNEAU, bx Louis François DANIEL
(d'où une fille née à la Grenade).
Mais les registres de la Grenade française au début du
XVIIIe siècle ayant, à notre connaissance, disparu, nous
n'en savons pas plus, et nous ignorons, bien sûr, l'ori-
gine en France de la famille. Si vos propres recherches
permettent de recouper ces informations, pourriez-vous
nous les communiquer ?
97-96 Hôpital du Cap-Français (19°)
"Aimé François Marie MAZIER, mousse à douze francs, natif
de Quimper, département du Finistère, embarqué sur le
vaisseau d'état Le Duquesne, commandé par M. Quérangal,
capitaine de vaisseau, est mort à l'hôpital du Cap
Français Isle St-Domingue, le 25 floréal an XI, suivant la
mention sur le rôle d'équipage du dit bâtiment déposé au
bureau et armement de ce port" Brest, 13 messidor an XIII
(2 7 1805; décès 15 5 1803)
Nous aimerions savoir où sont les restes de notre petit
mousse : qui posséderait des documents sur cet hôpital et
son cimetière ? J. Boquet
NDLR Vous trouverez une très longue description et
historique de l'hôpital des religieux de la Charité dans
la "Description (...) de la partie française de l'isle de
Saint-Domingue" de Moreau de St-Méry, tome II pages 549 à
576 (1796, réédition 1984 par la Société d'Histoire
d'outre-mer). Nous ignorons s'il reste aujourd'hui des
bâtiments de cet hôpital mais, en tous cas, il ne doit
rien rester du cimetière dont Moreau de St-Méry dit qu'il
était "au Midi de tous les bâtimens qui le composent et de
la ravine (...) trop petit et trop voisin de l'hôpital,
sur lequel la brise du soir ramène les exhalaisons."
97-97 PAVRET (Nantes, St-Domingue, 18°)
Je désire effectuer quelques recherches sur mon ancêtre
Pierre PAVRET, nantais, habitant propriétaire à St-
Domingue pendant une vingtaine d'années (1725/30 à
1750/55). Il y était avec son frère François, aussi
habitant propriétaire, mais disparu en mer avec son propre
navire lors d'une traversée de St-Domingue à Nantes.
Quand Pierre PAVRET a quitté définitivement St-Domingue, y
ayant fait fortune, il est revenu s'installer en région
nantaise où il a acquis une propriété, vers 1760, dans
laquelle il est mort en 1789. Son mandataire était Francis
GUILLET, négociant à Port-au-Prince.
En 1830, lors de la liquidation de l'indemnité de St-
Domingue, les héritiers ont reçu le premier 1/5e des
43.696 francs dus pour des maisons à Port-au-Prince et
Jérémie, habitations du Brignolier et de la Seringue.
Je connais ces faits par une monographie que mon père a
rédigée sur la famille en 1925. Dans les années trente, il
a reçu une lettre d'un notaire de Port-au-Prince, Me
Christophore Rosemond, l'invitant à se rendre sur place
pour prendre possession de certains choses ou valeurs (non
précisées), confiées à cette étude par notre ancêtre
Pierre PAVRET. Faute de précisions et en l'absence, à
l'époque, de transports aériens, mon père a renoncé au
voyage et remercié négativement Me Rosemond.
Pourriez-vous me conseiller des livres ou documents,
consultables dans des bibliothèques parisiennes, où je
pourrais trouver des détails intéressants sur la vie à St-
Domingue à l'époque ? J'ai déjà consulté la "Description
de la partie française de St-Domingue" de Moreau de St-
Méry; il y décrit en particulier les paysages observés
autour de Jérémie : "J'admirai, entre autres, la belle
avenue bordée d'orangers de l'habitation Pavret" (La
Seringue). J. Pavret de La Rochefordière
NDLR Si vous avez consulté le Moreau de St-Méry, vous avez
l'essentiel. Il existe aussi (mais probablement épuisé et
nous ne l'avons pas lu) : "La vie quotidienne de la
société créole : Saint-Domingue au XVIIIe siècle" de
François Girod (Hachette) et, pour Port-au-Prince, "Port-
au-Prince au cours des ans", tome I (la ville coloniale,
1743-1789), de Georges Corvington (1992, Haïti) : écrivez
de notre part à Peter Frisch, P.O. Box 164, Port-au-
Prince, Haïti, pour savoir comment l'obtenir. Sinon, vous
trouverez des livres plutôt historiques, comme "Haïti, une
colonie française, 1625-1802" de Denis Laurent-Ropa
(L'Harmattan, 1993). Enfin... lisez régulièrement GHC !
Etant allés aux archives d'Aix-en-Provence peu de temps
après avoir reçu votre lettre, nous y avons demandé les
dossiers de l'indemnité concernant la famille PAVRET (cote
8/supsdom/307). Vous pourriez en demander photocopie
(demandez un devis, car il faut payer d'avance); on y
trouve plusieurs certificats de résidence concernant
Pierre Gabriel Pavret aîné et Pierre Gabriel François
Pavret jeune, en l'an VII, à Ligné (Loire Inférieure),
avec leur description physique, une liste des actes remis
aux demandeurs de l'indemnité pour dix maisons à Port-au-
Prince et une autre liste d'actes notariés pour l'habi-
tation caféyère à la Grande Anse, quartier des Abricots,
au lieu dit La Seringue. Comme vous pourrez consulter ces
actes de notaire aux archives d'Aix, vous avez peut-être
intérêt à y programmer un voyage !
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Révision 20/01/2005