G.H.C. Bulletin 90 : Février 1997 Page 1885
Qui est RICORD-MANDIANA ?
Axel Bay
Réponse à l'article de Willy Alante-Lima, page 1784
Rectifions d'abord la coquille concernant Philippe
RICORD, qui est bien né le 10 décembre à Baltimore, mais
en 1800, et qui est décédé le 22 octobre 1889 à Paris 6e,
en son hôtel, 6 rue de Tournon.
Pour Jean-Baptiste RICORD, je relève une erreur de
Jules BALLET : en effet, dans le "Dictionary of American
Medical Biography : lives of eminent physicians of the
United States and Canada, from the earliest times", par
Howard A. Kelly et Walter L. Burrage, New York, on peut
lire sous le titre "Famille RICORD" (traduction) :
" Les frères RICORD, Jean-Baptiste, Alexandre et Philippe,
étaient les petits-fils d'un médecin distingué de
Marseille, France, et les fils d'un armateur, riche
autrefois, membre de la Compagnie des Indes, qui avait fui
en Italie pendant la Révolution française et de là en
Guadeloupe, Indes Occidentales, pour enfin se fixer à
Baltimore, Maryland, en 1790."
Jean-Baptiste RICORD était né à Paris en 1777 et il
mourut en Guadeloupe en 1837. Il avait fait ses études en
Italie puis s'était fixé à Baltimore avec son père,
recevant son enseignement médical au College of Physicians
and Surgeons, New York, où il était dans la même classe
que Theodoric Romeyn Beck. Comme son nom n'a pas pu être
retrouvé dans l'annuaire général de cette institution, on
en déduit qu'il n'a pas reçu de licence. Quand il termina
ses études médicales, en 1810, à l'âge de 33 ans, le
docteur RICORD alla aux Antilles avec le projet de faire
des recherches en botanique et histoire naturelle. Il y
voyagea et exerça la médecine puis retourna à New York.
C'était un savant accompli, musicien et peintre et membre
de diverses sociétés savantes en France et aux Etats-Unis.
Nombre de ses écrits étaient signés "MADIANA", du nom de
la propriété familiale en France. Outre ses contributions
aux journaux, scientifiques ou non, le docteur RICORD a
publié "An improved French Grammar" (New York, 1812) et
"Recherches et expériences sur les poisons d'Amérique",
illustré de sa propre main (Bordeaux, 1826). Il a laissé
beaucoup de manuscrits inédits.
Jean-Baptiste RICORD s'était marié avec Elizabeth
STRIJKER ( u STRÿKER); ils eurent deux fils, Jean-
Baptiste, avocat, décédé célibataire à Paris le 23 mars
1861, et Frederick William, qui suit.
Dans le "Dictionary of American Biography", on peut
lire que Frederick William RICORD (o 7 10 1819 + 12 8 1897
en Guadeloupe) était, du côté de sa mère, de la septième
génération dans la descendance de Jan STRÿCKER de Ruinen,
province de Drenthe aux Pays-Bas, qui s'était fixé avec sa
famille à New Amsterdam en 1652 et avait fondé plus tard
le village de Midwout (Flatbush), à Long Island.
Frederick William épousa Sophie BRADLEY en 1843; il fut
sheriff d'Essex County en 186 , maire de Newark (1870-
1874) et, pendant un temps, juge. Il lisait 14 langues et
c'était un traducteur né.
Personnellement, je ne suis jamais arrivé à découvrir
qui étaient les parents des trois frères RICORD. Aucun
document de la Légion d'Honneur ne les mentionne; pas
d'acte de naissance à Baltimoreà cette période. Dans
l'Eloge de Philippe RICORD par le Secrétaire général de la
Société de Chirurgie, Ch. Monod, on peut lire que Mme
RICORD, mariée avant 15 ans, avait eu, avant la fuite de
Marseille, un fils (Jean-Baptiste) et trois filles et que
naquirent à Baltimore une fille et Alexandre et Philippe.
La question qui me tourmente est : quels étaient les
prénoms des parents RICORD et ceux de leurs filles ?
Une anecdote pour finir : j'étais en voyage organisé
en Californie l'automne dernier. Comme je me demandais si
Jean-Baptiste RICORD était toujours connu pour ses
ouvrages pédagogiques, je posai la question à notre
chauffeur, un commissaire de police à la retraite. A ma
grande surprise, il a répondu que oui et qu'il avait
utilisé ces ouvrages, tant dans l'enseignement primaire
que dans le secondaire. Mais il fut aussi surpris à son
tour quand je lui ai appris que le frère de Jean-Baptiste,
Alexandre, était le grand-père de mon arrière-grand-mère
maternelle. Mais seule ma famille maternelle est française
car je suis Danois comme ma famille paternelle.
NDLR Décidément, les familles RICORD sont pleines de
surprises. Nous avions évoqué dans la généalogie en pages
1752-1754 le lien possib e entre les RICORD de Marie-
Galante, au XVIIe siècle, issus de Bernardin qui était
originaire du diocèse de Grasse, et Claude RICORD, natif
de Grasse et arrivé en Guadeloupe au début du XVIIIe
dont on suit la descendance jusqu'à la fin du même siècle.
Et nous voilà avec des Marseilla s installés aux Etats-
Unis à l'extrême fin du XVIIIe siècle, mais qui ont des
liens étroits avec la Guadeloupe !
Il faudrait savoir pourquoi la Guadeloupe ? S'agirait-il
de "cousins" des deux familles antérieurement évoquées ?
Avez-vous les actes des décès en Guadeloupe que vous
indiquez, en 1837 et 1897 ? Par ailleurs la chronologie
des déplacements de RICORD père au moment de la Révolution
serait à vérifier : il semble peu probable que, si la
famille a fui Marseille à cause de la Révolution, on la
retrouve dès 1790 à Baltimore alors qu'elle a transité par
l'Italie et la Guadeloupe !
Affaire à suivre...
EN FEUILLETANT BULLETINS ET REVUES
France Iles
3ter rue de Charonne, 75001 Paris, le n° 12F
n°29, septembre 1996 : dans la rubrique "Panorama" : la
municipalité de Terre de Haut des Saintes a doté l'île de
46 noms de rue, "essentiellement des noms en souvenir des
personnages historiques qui ont marqué la vie des Saintes"
HAZIER DU BUISSON, HOUEL); "la mairie souhaite éditer une
brochure avec l'ensemble des noms de rues et leur signifi-
cation".
(Appel aux membres de GHC en lien avec les Saintes :
faites-nous envoyer la brochure quand elle paraîtra !)
n° 32, décembre 1996 : "Héliodore Camille MORTENOL"
Guy Stéhlé.
"La route des rhums" (Martinique, Guadeloupe, Guyane,
Réunion); A.O.C. "Martinique.
Page suivante
Retour au sommaire
Révision 20/01/2005