G.H.C. Bulletin 89 : Janvier 1997 Page 1852

NOTES DE LECTURE Hervé Morvan

    Roma nei Caraïbi. L'organizzazione delle missioni
     cattoliche nelle Antille e in Guyana (1635-1675)
                   Giovanni Pizzorusso
               XVIII-366 pages; 1995; 270FF
   Editions de Boccard, 11 rue de Médicis, 75006 Paris

Les   missionnaires   français   (dominicains,   capucins,
jésuites et carmes), envoyés  au  XVIIe  siècle  dans  les
Petites Antilles (St-Christophe,  Guadeloupe,  Martinique)
et sur les côtes de la Guyane, doivent  faire  face  à  de
lourdes charges : assistance religieuse des colons  catho-
liques, opposition face  aux  protestants  et  aux  juifs,
évangélisation des esclaves noirs et des indiens.  
Cette activité est l'objet à Rome de l'attention des chefs 
des ordres religieux et de la Congrégation "de  Propaganda
Fide". Les riches archives, encore peu utilisées,  de  ces
institutions, apportent sur le sujet un nouvel éclairage : 
rapports étroits entre les  religieux  aux  Antilles,  les
promoteurs  français  des   missions,   les   responsables
romains. Le maître général des Dominicains contrôle depuis 
Rome la mission; la Propagande soutient  les  avant-postes
missionnaires français  et  cherche  à  fonder,  comme  au
Canada et en Orient et grâce  au  Séminaire  des  Missions
étrangères de Paris, un évêché "in partibus".
De ce nouveau point d'observation, on peut définir le rôle 
des autorités centrales et leur influence sur les missions 
des Antilles dans le cadre général de la politique univer- 
selle de l'Eglise romaine.

              CHATEAUBRIAND et Mme de BELLOY
Mémoires d'outre-tombe, tome I appendice XXII, pp. 645-648
                Editions Flammarion, 1982

Les amours de CHATEAUBRIAND et de la vicomtesse  de BELLOY 
en émigration à Londres ont été  révélées  par  la  publi-
cation du texte intégral des "Mémoires" de  Mathieu  Molé,
"Souvenirs d'un témoin de la  Révolution  et  de  l'Empire
(1791-1803)",  retrouvées  en  1939  et  publiées  par  la
marquise de Noailles (Genève, Editions du Milieu du Monde, 
1943, 1 vol.). Molé  y  présente  "Mme  de  B."  comme  la
"sauvage créole" (...)  "la  femme  la  mieux  faite  pour
enivrer Chateaubriand".
Mais les personnages n'étaient désignés que par  des  ini-
tiales. Or, dans la "Revue des Deux Mondes" du 1er-15  mai
1944, André Gavoty élucida le mystère et reconnut en  "Mme
de B." et "M." une arrière-grand-tante, Mme de  BELLOY  et
son époux MALOUëT : Henriette PICAULT, née  à  St-Domingue
en 1769 et venue en Touraine enfant, y épousa  le  vicomte
de BELLOY de MORANGLE. Abandonnée par lui  et  "désespérée
par la mort récente de sa toute jeune fille", elle  émigra
en Angleterre dans l'été de 1792 et s'y  lia  avec  Pierre
Victor MALOUëT  (1740-1814),  intendant  de  la  Marine  à
Toulon puis député du Tiers  aux  Etats-Généraux  pour  la
sénéchaussée de Riom, sa patrie. Rentré en France sous  le
Consulat, il  fut  commissaire  de  la  Marine  à  Anvers,
conseiller d'Etat, baron  d'Empire  et,  veuf,  épousa  la
vicomtesse de BELLOY en 1810. En 1812,  le  suspectant  de
royalisme, NAPOLÉON l'exila en Touraine dans  son  château
de la Gidonnière. Puis MALOUëT accepta de Louis  XVIII  le
ministère de la Marine et mourut  en  septembre  1814.  La
baronne, retirée en Touraine, mourut en septembre 1838.
NDLR  Sur  MALOUET,  voir en particulier GHC 89-4 et 89-5, 
pp. 12 et 20 et p. 211)

RÉPONSES

89-51 de SAINT-MAURIS (Martinique, 18°)
Dans "COULOMB and the Evolution of Physics and Engineering 
in Eighteenth-Century France" de  Charles  Stuart  Gillmor
(Princeton, University Press,  cop.  1971,  XVII-328  pp.,
planche), on trouve (pp. 21-266) trace du chevalier de St- 
Mauris, qui prit partie en 1765  contre  la  construction,
très  controversée,  du  Fort-Bourbon  à  la   Martinique;
Charles Augustin COULOMB avait débuté sa carrière  d'offi-
cier de génie par un séjour à la Martinique où il joua  un
rôle déterminant dans la construction de  ce  fort.  On  y
trouve aussi (p. 21) le patronyme de LE BEUF (cf. GHC  pp.
146-147), alors directeur des fortifications.  P. Baudrier
90-128 BOURGEOIS et MAUGER (St-Domingue, 18°)
Après la publication de ma  réponse  en  pages  1722-1723,
j'ai  découvert les généalogies MAUGER  du  colonel Arnaud
(France généalogique 1963 et CGHIA 1987, n°  20);  je  les
signale car elles donnent des compléments sur certains des 
11 enfants de Laurent MAUGER (1675-1737).         M. Camus
91-8 LEBLANC, NOGUES, LABAT, HENRY (Martinique, 18°-19°)
Au  hasard  d'une relecture,  page 335  (réponse  d'Adrien 
Gallet de Saint-Aurin) :
- Jacques René MONTEILS de  LOUBES,  né  à  St-Vincent  de
Prignac (33) : il ne s'agit pas de  Prignac  et  Marcamps,
paroisse placée  sous  le  vocable  de  St-Pierre,  ni  de
Prignac en Médoc, paroisse placée sous le vocable  de  St-
Martin, mais,  vraisemblablement,  de  Preignac,  paroisse
placée sous le vocable de St-Vincent, patron des vignerons 
(et pour cause, elle est une des  cinq  communes  qui  ont
droit à l'appellation Sauternes).
Autre argument : le 5 juillet 1717,  a  été  baptisé  dans
l'église de St-Vincent de Preignac, René, fils de  Bernard
de LOUBES, ci-devant mousquetaire du roi, et lieutenant au 
régiment de Champagne, et de Marguerite de LALANDE...
- Quelques lignes plus bas "marié en 1762 à Marie  Eulalie
VEYRIER, il eut une fille qui épousa en 1763  (?!)  Joseph
FRIGIERE, avocat et notaire..." Ne faut-il pas  lire  "une
fille née en 1763..." ?                       J.-C. Ricard
91-42 LA TOUCHE-LIMOUZINIERE (Martinique, 18°)
La question a déjà eu plusieurs réponses (pages 336, 351),  
de même que par l'étude de Jean-Marie Loré (pages 537, 805
et 1050). Je signale une référence sur la famille martini- 
quaise,  avec  laquelle  certaines  personnes  peuvent  la
confondre, : "Les LE VASSOR  de  LA  TOUCHE-TRÉVILLE"  par
Michel Vergé-Franceschi, Comité  de  Documentation  Histo-
rique de la Marine;  Commissions  1988-1989,  pp.  87-106,
dépliant.                                      P. Baudrier               
91-187 DORET (Haïti, 19°)
La réponse de Michel Camus  en page 1791 s'appuie  sur  un
article de la "Revue de la Société  Haïtienne  d'Histoire"
écrit par  Michel  Doret,  cousin germain de mon  mari  et
c'est moi qui lui ai fourni tout le contenu de  l'article,
malheureusement repris avec quelques inexactitudes.
Ainsi, Louis Isaac Pierre Hilaire  DORET  n'a  pas  pu  se
marier en Haïti en 1820 : il a épousé, le 2 mars  1820,  à
l'Ile Maurice, Stylite Françoise LEFEVRE (j'ai la copie de 
l'acte de mariage), laquelle est décédée  le  24  novembre
1825. J'ignore s'ils ont eu des enfants mais  je  voudrais
bien le savoir. Il  n'a  pas  pu  davantage  divorcer,  le
divorce étant, je crois, interdit entre 1815 et 1884.
Entre 1825 et 1830, il semblerait que Louis DORET ait vécu 
à la Réunion. En 1830, il est rentré en France,  a  parti-
cipé à la Révolution et  s'est  fait  réintégrer  dans  la
Marine française. En 1832, à Brest,  il s'est remarié avec 


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Révision 20/01/2004