G.H.C. Bulletin 87 : Novembre 1996 Page 1782
La famille de MARCOMBE
(cf. page 1672, 96-110)
Les MARCOMBE d'Angers
Bernard Mayaud
Jean-Louis de MARCOMBE, premier président et
lieutenant général civil et de police en la sénéchaussée
d'Angers, né à St-Domingue vers 1726, fils de Louis,
capitaine de milice à Léogane, et Suzanne GUENET, épouse à
St-Maurille d'Angers, le 29 décembre 1755 Marie Jeanne
Françoise FALLOUX, née à Sobs (49) le 5 octobre 1738,
fille de Michel René, sieur du LYS, lieutenant général en
la maréchaussée d'Angers, et de Marie Jeanne GIRAULT de
MOZÉ.
Ils eurent six enfants, baptisés à St-Denis d'Angers :
1 Marie Louise o 1756 + 9 8 1764
2 Jean Baptiste o 26 5 1765
3 Michel o 18 7 1767
4 Pierre-Joseph o 20 3 1769 + 16 1 1771
5 Pierre o 17 4 1772
6 Marie Louise 20 3 1777
Jean Louis de MARCOMBE fut inhumé à St-Denis d'Angers
le 3 mai 1780. Quant à sa veuve, Marie Jeanne Françoise
FALLOUX (de la famille du ministre à l'origine de la "loi
Falloux"), elle fut guillotinée à Angers avec son frère le
7 janvier 1794, pour "avoir eu des intellligences avec les
brigands de la Vendée, avoir suivi cette bande de brigands
dans leur marche contre-révolutionnaire, principalement à
leur passage de la Loire à Varades, jusqu'à Ancenis; pour
avoir été trouvée nantie de beaucoup de signes fanatiques
et contre-révolutionnaires, tels que coeurs enflammés,
médailles, armoiries, petits bondieux de bois, que les
partisans de la soi disant armée catholique et royale
portaient pour annoncer leur rébellion et insultes à la
République française; pour avoir, au mépris de la loi,
recelé dans sa maison plusieurs prêtres réfractaires et
avoir provoqué au rétablissement de la royauté et à
l'asservissement du peuple français."
Les familles MARCOMBE de St-Domingue
Pierre Bardin
Il semble bien que, des trois enfants issus de
l'hymen de Louis MARCOMBE (on oubliera le "de") et Suzanne
GUENET, il n'y eut qu'un seul fils.
Ce patronyme apparaît très tôt à St-Domingue,
paroisse de Ste-Rose de Léogane, puis on le retrouve dans
sept autres paroisses, en s'apercevant que la première
famille, venue de métropole, disparaît pour laisser la
place à une seconde, mieux adaptée aux coutumes du temps.
Ste-Rose de Léogane
13 janvier 1682, baptême de Louis, fils légitime de
Jacques MARCOMBE et Andrée TALLOUET (nommée aussi de
Tallouet).
17 juillet 1685, baptême de Pierre. Il se mariera à
Jacmel, le 10 juin 1737, avec Bastienne HOBÉ, veuve
de feu de ROSIER, fille de Louis Hobé et Bastienne de
l'Incarnation. De l'acte, pas facile à lire, dressé
par le curé, il ressort que le marié est dans son
lit, malade mais conscient, "et qu'il veut mettre sa
conscience en repos par rapport aux scandales qu'il a
pu causer." Il est inhumé le 13 décembre de la même
année.
Il ne semble pas que le mariage de Jacques Marcombe
et Andrée Tallouet ait été célébré à St-Domingue, en tout
cas pas à Ste-Rose de Léogane; peut-être à l'Arcahaye,
mais les actes ne commencent qu'en 1713.
"Monsieur Marcombe", le père de Louis et Pierre,
avait été inhumé le 16 avril 1685, avant le baptême de
Pierre. Sa veuve, fille de Georges TALLOUET et Françoise
LEVACHIER, se remariera le 4 octobre suivant avec Louis
NICOLLE, fils légitime de Jean et Jeanne LEGUERENNE.
Le premier fils, Louis Marcombe, va convoler en
justes noces à l'Arcahaye, le 19 février 1713, avec
Suzanne GUENET, fille de défunt Marin Guénet (orthographié
aussi QUENET) et dlle Suzanne LÉGER, au jour du mariage
épouse de César CASSARD.
Marin Guenet (ou Quenet) avait épousé le 6 février
1686, à Ste-Rose de Léogane, Suzanne Léger. Lui est dit
natif de la paroisse "Declerc diocèse de Rouan" (s'agit-il
de Clères, 76 ?), fils de Louis Quenet et Marguerite DUBUC
(ou DUBUE). Son épouse est la fille de Marc et Jeanne
BENITEAU, native de la paroisse St-Savin, diocèse de
Poitiers. La future Mme Marcombe, Marguerite Suzanne, naît
le 4 mai 1696.
Du couple de Louis Marcombe et Suzanne Guenet, trois
enfants naissent à Léogane :
28 août 1714, baptême de Suzanne Marguerite, née le 17
juillet; son parrain est son oncle Pierre.
19 novembre 1715, baptême de Louis, né le 16 août (est-ce
le futur marié de 1755 à Angers ?).
1er juillet 1717, baptême de Marie Magdelaine.
Arrêtons-nous un instant sur le sort de Suzanne
Marguerite, la seule des trois enfants dont on peut suivre
la trace dans l'île :
A Port-au-Prince, le 6 décembre 1745, elle épouse
Ambroise ROUX (ou LEROUX), natif de Fougères Farouen (?)
diocèse de Vannes en Bretagne, fils de Jean Roux, notaire
audit lieu, et Jacquette SIBILLE. Ambroise Roux étant
décédé, elle se remarie, toujours à Port-au-Prince, en
1771, avec Pierre Gédéon comte de NOLIVOS, né le 23
novembre 1714 à Ste-Rose de Léogane, baptisé le 17
décembre 1717, fils de Pierre de Nolivos, capitaine d'une
compagnie franche de la Marine, enseigne des vaisseaux du
roi, et de Mme Renée GIET. Malheureusement, si le mariage
figure bien dans les tables décennales, les actes manquent
à Port-au-Prince de janvier 1770 à décembre 1771.
La carrière de Pierre Gédéon comte de Nolivos est assez
prestigieuse (notamment comme gouverneur de la Guade-
loupe), donc étudiée, pour qu'il soit utile de s'y
attarder. Si on ne sait rien de la position sociale de la
famille Marcombe, ce mariage lui permet de paraître dans
la meilleure société. Est-ce une union de raison ou
d'inclination ? Penchons plutôt vers la deuxième hypo-
thèse : ils ont le même âge, sont nés dans la même
paroisse, sans doute ont-ils joué ensemble enfants et
réalisent-ils sur le tard un rêve d'adolescents (1).
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Révision 28/12/2004