G.H.C. Bulletin 86 : Octobre 1996 Page 1737
Testament de Françoise dite Fanchon négresse, 1748, Paris
Michel et de Marie GRISON, épouse Madame Marie Josèphe de
SOREL, native d'Ecueillé (Ecuvilly ?) évêché de Noyon,
fille de Messire Pierre de Sorel seigneur de Couvilli
(d'Ecuvilly?), Zélande et autres lieux, et de feu dame
Madeleine DURAND.
Ils ne semblent pas avoir d'enfants et, le 11 octobre
1737, Nicolas Petit, conseiller honoraire au grand conseil
supérieur du Petit Goave et habitant de Léogane, est
inhumé dans l'église de cette dernière ville.
Il s'agit donc bien, pour toutes les familles
retrouvées, de membres du conseil supérieur de Léogane,
amis ou apparentés, entre France et St-Domingue.
Enfin, ô surprise, on trouve à Léogane, le 26 octobre
1758, le baptême de Marie Claude, quarteronne libre, née
le 5 mai, fille légitime de Marianne, mulâtresse libre, et
de Monsieur Claude VALDEC ! Et si le parrain, Jacques
Joseph REGNIER, habitant de l'Anse à Veau quartier des
Nippes, est un inconnu pour nous, il n'en est pas de même
pour le patronyme de la marraine, dame Marie Barbe BRANDA,
épouse de Messire Jean Pierre de Pichon, baron de
Languedoc, conseiller au Parlement de Bordeaux !
***
Avec tous ces éléments, il est tentant d'imaginer
l'histoire suivante :
Houëlcom et Cathau étaient esclaves de Nicolas PETIT,
conseiller à Léogane dès 1719, et de Marie Josèphe de
SOREL. Au décès de son mari, en 1737, Marie Josèphe vendit
habitation et nègres; la famille de Houëlcom et Cathau fut
vendue, dans la meilleure des hypothèses, sans séparation,
aux sieur et dame BRANDA, mariés depuis 1730.
Mais quand les Branda (ou Mme Branda seule, peut-être
alors veuve) décidèrent de rejoindre la métropole, en
1744, à la suite de procès et soucis divers, ils gardèrent
Fanchon, laissèrent sur leur habitation son frère Louis et
sa soeur Charlotte mais durent vendre les autres frères et
soeurs, dispersant ainsi la famille (les parents étaient
probablement décédés) : Baptiste et Victoire firent partie
du lot vendu au marquis de PREMONT et le sieur SAINTARD
acheta Rose, alors âgée d'environ 42 ans. Mme Branda garda
donc, et emmena en France, Fanchon, à laquelle elle donna
la liberté et qui resta quelque temps à son service,
suffisamment pour racheter à sa maîtresse deux de ses
frères et soeurs, restés sur l'habitation.
Mais Fanchon avait eu une fille, Marianne (du sieur
Petit ou du sieur Branda, ce qui expliquerait qu'elle ait
accompagné la famille en France ?), dont un certain Claude
WALDECK tomba amoureux. Il fit placer Fanchon chez M. de
KERNISAN, autre habitant et conseiller du conseil
supérieur résidant à Paris. Mais peut-être Marianne était
elle fille en fait du dit Pierre Hamon de Kernisan dont
Fanchon était la servante maîtresse... Fanchon était si
heureuse de voir sa fille choisie par Claude WALDECK qu'en
"faible marque de tout son attachement pour lui", elle lui
légua son "goblet d'argent" ! Le temps passant, après le
décès de Fanchon, WALDECK épousa Marianne et partit avec
elle pour Léogane et, quand Marie Claude naquit, c'est la
fille des BRANDA qui en fut la marraine.
COOPÉRATION
de Bernadette et Philippe Rossignol : Les CHANCEAULME (p.
264 et 1364-1365)
Ayant noté les informations données dans son article
par Paul-Henri Gaschignard sur les CHANCEAULME de Nantes,
Odile de Rivasson Le Cocq souhaite avoir des précisions
sur les parrains et marraines des enfants de François et
de son fils Jean à Nantes ou toute autre information sur
les liens entre ceux de Nantes et ceux de Bergerac (GHC p.
1305). Cette demande a été transmise à P-H. Gaschignard.
Voici, en attendant les baptêmes nantais, les rensei-
gnements donnés sur cette famille dans les actes de Port-
de-Paix (les dates avaient été données par Kent Gardien).
Henry Abel CHANCEAULME, capitaine de dragons à Port-de-
Paix (1750 à 1754), puis contrôleur des guerres et
habitant de la paroisse (à partir de 1763) + 1766/1770
x /1749 Anne LE COCQ (+ 1771/)
1 Marianne CHANCEAULME
o ca 1749
+ 5 11 1753, environ 5 ans
2 Thomas CHANCEAULME
o 28 6 1750; ondoyé en danger de mort; suppléé aux
cérémonies du baptême le 3 10 1750; p M. Thomas Le
Texier de Lavilleaufebure, capitaine de dragons de
Jean Rouil; m dame Marianne Datty
+ 22 10 1753; 3 ans 3 mois
3 Jeanne CHANCEAULME
o 4 11 1752 b 15 7 1753; p M. Louis François Hertaux;
m Jeanne Tendron épouse de M. Battard
+ 22 7 1771, de mort subite, chez sa mère Mme la veuve
Chanceaulme, sur l'habitation des Trois-Rivières, à
18 ans, 8 mois, 18 jours; épouse de M. François
Pierre Gabet, capitaine aide major de milice du
quartier et négociant de Port-de-Paix; (+) église,
entre les fonds baptismaux et le dernier banc
x 12 6 1770 M. François Pierre GABET, aide major de
milice et négociant de Port-de-Paix, fils de +
Pierre, négociant en cette ville, et dame Elisabeth
CHAIGNEAU
bx 24 8 1799 Marie Anne CHANCEAULME, sa belle-soeur)
(orpheline de père, sous l'autorité de M. Thomas Datty,
capitaine d'infanterie, habitant de la paroisse)
4 Marc Antoine CHANCEAULME
o 20 10 1753 b 4 2 1754; p M. Antoine Grasset, capitaine
de milice du quartier; m Mme Anne Souverbie
(5 à 11 nés en France)
12 Thomas CHANCEAULME
o 11 3 b 6 4 1763; p M. Thomas Datty, oncle maternel;
m dlle Elisabeth Datty, tante, épouse de M. Fontaine,
négociant en cette ville
13 Luc Marie Anne Thérèse Henry Julien CHANCEAULME
o 21 3 b 9 6 1764; p M. Luc Regnier Dutillet,
commissaire de marine, conseiller du roi, subdélégué,
lieutenant de juge de Port-de-Paix; m dame Marie
Thérèse Bodain épouse de M. Bernard Souverbie,
chirurgien major
14 Luc Henry CHANCEAULME
o 16 7 b 31 10 1766; p M. Luc Henry, son frère; m dlle
Jeanne Chanceaulme, sa soeur
+ 5 6 1768
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Révision 28/12/2004