G.H.C. Bulletin 85 : Septembre 1996 Page 1716
De VAN SUSTEREN et quelques
autres huguenots guadeloupéens
bx ca 1690 Jean GRESSIER, marchand, fils de Jean et
Anne SAUVAGE
o 1664/1671 + /1739
bx ca 1700 Bernarde POYEN, fille de Jean et
Lucresse VAN GANSPOEL
3 Henry (ou Hendrick) VAN SUSTEREN
o partie anglaise de St-Christophe; naturalisé en 1685
+ (?) /1712 Surinam (où il s'était enfui vers 1690)
ax Barbera RUBENS
bx /février 1682 Anne Françoise BARWICK (ou BARUICHE),
fille de Christin, dit CASTRE (hollandais du Brésil,
riche habitant sucrier de la Montagne de Bellevue à
Basse-Terre), et Jeanne PLASTRE
o Guadeloupe ca 1661/1662 (Nanon, 2 ans, au recen-
sement de 1664)
+ 1713/ (alors au Surinam)
d'où :
(?) 3a.1 Hubert VAN SUSTEREN
+ Hollande 1712
3b.1 "Anne dite Alette en flamand" VAN SUSTEREN
o février 1682 b Basse-Terre (Mont-Carmel) 28 7 1689,
7 ans et 5 mois, p Nicolas Deloge, m Agnès,
"mariés ensemble et catholiques"
x (lacunes des registres du Mont-Carmel de juillet
1698 à juillet 1704) Elie GODET-DUBROIS
"religionnaire"
d'où postérité
Nous signalons que les filiations de la dernière
génération (enfants de Jean et Henri) sont incertaines.
Nous pensions d'abord qu'il n'y avait qu'une seule Alette
Van Susteren, successivement épouse Dehers et Godet-
Dubrois; mais les naissances Dehers et Godet alternent.
Puis nous avons cru, d'après la formulation utilisée par
le gouverneur et l'intendant dans la demande de lettres de
naturalité, qu'Hubert était fils de Jean et Alette fille
d'Henry. Mais il semble que c'est l'inverse et dans ce
cas, tout cadre bien :
il est logique qu'Hubert se soit associé avec GODET-
DUBROIS, époux de sa demi-soeur, et qu'il ait choisi cette
dernière pour héritière universelle. Mais il est inté-
ressant de remarquer que les autorités ne comprenaient pas
grand-chose aux relations familiales des huguenots qui
devaient volontairement entretenir sur le sujet un certain
flou favorable aux affaires... Ainsi Alette, épouse GODET,
est dite "parente" d'Hubert; le père d'Hubert s'est sauvé
au Surinam et "la mère de Mlle Godet est aussi de la même
famille de Vansusteren et actuellement habitante au
Surinam". En fait il semble bien que la mère de "Mlle
Godet" (Alette) soit la seconde épouse du père d'Hubert;
dans ce cas, il est logique qu'Henry soit parti pour le
Surinam avec sa seconde épouse !
L'intérêt de cette recherche est la mise en évidence
de l'extrême complexité des familles huguenotes, par le
manque ou la rareté des sources d'état civil, les impré-
cisions volontaires ou non et l'éparpillement géographique
entre l'Europe, la Terre ferme de l'Amérique (Brésil) et
les diverses îles des Antilles. D'où la nécessité de
croiser et recroiser les sources d'origines diverses. On
parvient ainsi à découvrir des liens de parenté étroits
que rien ne permettait de deviner au premier abord.
Mesures marie-galantaises
Maurice Barbotin
L'article de Guy Stéhlé sur les "Mesures antillaises"
(GHC 79, p. 1537) m'a bien intéressé. La Révolution les a
bien abolies sur le papier mais, quand j'étais à Marie-
Galante (1951-1967), plusieurs anciennes mesures étaient
toujours en usage et sans doute encore actuellement.
Mesures de capacité
- le bari, baril pour vendre le charbon de bois; sa capa-
cité est celle d'un sac de sucre de 100 kg.
- le po, le pot; il servait quelquefois pour la vente du
charbon de bois au détail mais, surtout, pour mesurer le
maïs en grain et la farine de manioc. Il n'y avait pas
d'instrument pour le mesurer, on se servait de la chopine
et un pot valait quatre chopines.
- la chopin, qui servait, elle aussi, principalement pour
vendre le maïs en grain et la farine de manioc. C'était la
mesure d'un demi-litre utilisée par les laitiers de
France. Quand la chopine servait à vendre le rhum pour
payer une tournée à un groupe de travailleurs, on
employait le diminutif chop : "va acheter on dimi chop
rhum".
- la roki, la roquille, servait surtout quand un homme
envoyait un enfant acheter du rhum à la boutique; sa
capacité variait quelque peu d'un marchand à l'autre, de
quatre à six roquilles dans un litre.
- le poban, petite fiole pour les liquides plus précieux,
surtout l'huile de carapat (ricin), utilisée comme produit
de beauté pour les jambes et les cheveux. Comme instrument
de mesure, ils prenaient une petite fiole mais, d'un
accord unanime, l'étalon était la bouteille de quintonine.
Le poban était sans doute en usage avant la fixation de
cet étalon.
- le lo, le lot est un petit tas de marchandises que l'on
ne pèse pas. Par exemple dix citrons ou six mangues ou
cinq palourdes.
- on ti gray, une petite graille, une toute petite
quantité.
- on ti bèt, un petit peu (de rhum).
Mesures de longueur
- la bras, la brasse, était d'un usage très courant,
surtout pour mesurer la corde et le tabac, car les
feuilles de tabac se vendaient tressées en corde. On
mesurait la brasse du bout du bras étendu à la naissance
de l'autre bras.
- si on veut mettre un peu d'humour, nous ajouterons le
kilomètre; sa longueur variait de 500 mètres à trois ou
quatre kilomètres.
- le karé, le carré. Ce terme ne s'employait que pour les
champs de cannes à sucre de l'usine. Ils étaient plantés
par carrés séparés par les layons de plusieurs mètres de
large.
- la ligne, encore employée pour évaluer la largeur des
mèches pour lampes à pétrole, fait à peu près 4,1 milli-
mètres (les mèches étant extensibles, impossible d'avoir
une mesure exacte) : une mèche 10 lignes, 42 mm; une mèche
12 lignes, 48 mm; une mèche 14 lignes, 59 mm.
- du boucau, ils avaient seulement le souvenir très vague,
dans le proverbe "bèl boukau movè mori" : beau boucaut,
mauvaise morue (il ne faut pas se fier aux apparences).
- on ti zong, un petit ongle, une toute petite longueur.
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Révision 28/12/2004