G.H.C. Bulletin 84 : Juillet-Août 1996 Page 1693

La France de l'Ouest et les colonies

XXIIe congrès de la Société d'Histoire Coloniale Française
         Université de Poitiers, 4-5-6 juin 1996
                   (cf. GHC 81, p.1603)

     Bravo aux Canadiens et aux Universitaires  de  France
et d'ailleurs qui  ont  fait  de  ce  colloque  une  belle
réussite. Même le temps s'était enfin mis au beau, ce  qui
a  permis  au  professeur  Tarrade  de  jouer  les  guides
culturels sur les divers trajets. 

     Nous avons eu la joie de revoir d'anciennes  connais-
sances, habituellement éloignées de  plusieurs  kilomètres
(Mme Liliane Chauleau, MM Lucien Abénon, Jacques Adélaïde- 
Merlande, Jacques de Cauna, tous bien connus  des  membres
de GHC),  d'en  voir  d'autres,  avec  qui  nos  relations
n'étaient encore qu'épistolaires ou  par  Internet  (David
Geggus, de l'Université de Floride, que nous remercions de 
nous avoir signalé ce colloque),  le  plaisir  de  prendre
contact ou d'établir de nouveaux liens avec des  personnes
passionnantes (Mmes Françoise  Weil,  de  l'Université  de
Dijon, Hédia Khadar, de celle de Tunis, MM John  Everaert,
de l'Université de Gand,  Pierre Guillaume,  de  celle  de
Bordeaux, Jean Tarrade, de celle de  Poitiers,  chargé  du
programme, Bertrand Van Ruymbeke, de celle de  Versailles,
sur le départ pour celle de Charleston en Caroline du Sud) 
et, enfin, le regret de n'avoir pu que saluer, par  manque
de temps,  MM Saugéra et Weber, de l'Université de Nantes, 
Jean-Michel Deveau,  de  celle  de  La  Rochelle,  Patrick
Villiers, de celle du Littoral à  Boulogne-sur-Mer,  James
Pritchard de Queen's University de Kingston. 

     Nos obligations professionnelles ne nous  ont  permis
d'être à Poitiers que le tiers du temps prévu mais ce  fut
riche,  dense,  et  nous  attendons  avec  impatience   la
parution  des  actes  du  colloque  pour  les   nombreuses
communications auxquelles nous  n'avons  pu  assister  (et
comprendre celles en anglais, en les lisant !).

     Quelques-uns  des  nombreux  titres  :   "L'or   dans
l'histoire coloniale française, mythe  ou  réalité",  "Une
famille de  La  Rochelle  (HAROUARD  DU  BEIGNON)  et  ses
plantations à St-Domingue", "Les Aquitains à St-Domingue", 
"Les  vicissitudes  d'une  plantation  caféière   (Jacques
DESTREMX) à St-Domingue", "L'action médicale de la  France
aux colonies", "Les ports français de l'Atlantique  et  le
ravitaillement des Isles à la  fin  de  l'Ancien  régime",
"L'évolution du navire colonial  au  XVIIIe  siècle",  "La
littérature de voyage à Rouen du XVIe au XVIIIe  siècles",
"La traite négrière bordelaise" et "la traite nantaise  de
1763 à 1793", "Les Protestants de l'Ouest et la Caroline", 
"Les vestiges de  l'architecture  coloniale  française  en
Haïti"; sans compter ce que nous n'avons pas pu  entendre,
par exemple sur "La Révolution française et les  Antilles"
ou  "Correspondance  of  Jean  Baptiste  GASTUMEAU,  a  La
Rochelle merchant" ou encore, parce qu'Alain Nabarra était 
absent lui-même, "La presse dans les  colonies  françaises
avant 1789".   

     Merci  à Dale Standen, président de la SHCF,  à  tous
ceux qui ont fait l'effort de parler en  français  et  aux
organisateurs à Poitiers, André Maindron et Jean Tarrade.

Catalogues d'autographes

              (communiqué par Pierre Bardin)

      23e catalogue d'autographes Jean Emmanuel Raux
       5 rue du Vieil Abreuvoir, St-Germain-en-Laye  

- 8272, important dossier de pièces sur la religion,  dont
les religieux de la Charité du Cap Français en 1787.
- 8293, de  Philibert  François  ROUXEL  de  BLANCHELANDE,
maréchal de camp (Dijon 1735 - Paris 1793), au Cap, 1792.

Catalogue Charavay, 3 rue de Furstenberg, n° 815, mai 1996

- 44913, de DINTRANS, commissaire des  guerres  employé  à
l'armée expéditionnaire, au Cen LETELLIER, chef du service 
des  vivres  à  La Tortue,  à la pointe  des  Oiseaux,  21
brumaire XI (12 11 1802) : "Vous formerez (...)  un  dépot
de biscuit et de vin à la Basse terre, vous mettrés la  un
employé qui  fera  la  distribution  aux  convalescens  au
moment de leur embarquement (...) il  partira  demain  100
hommes (...) le Kleber vous porte cent barils de farine."

- 44972, de Joseph Marie TERRAY,  contrôleur  général  des
finances (1715-1778), au contrôleur général de  BOYNES;  à
Paris, 19 juin 1771 "sur la  question  de  savoir  si  des
sucres arrives a Nantes provenant de la vente de noirs  en
amérique doivent jouir de la modération de droits accordés 
aux sucres qui proviennent de la traitte des nègres et  si
ceux dont il s'agit doivent être exempts  du  payement  du
droit de 10F par tête comme le  prétend  le  négociant  de
Nantes, qui a reçu ces sucres  sur  le  fondement  que  la
traite a été faite par un Rochellois qui en est exempt". 

- 44975, de  Pierre  Dominique  Toussaint  dit  TOUSSAINT-
LOUVERTURE,   général   (1743-1803),   au   Cen   RAIMOND,
représentant du peuple à St-Domingue, Port Républicain, 25 
pluviôse VII (13 2 1799), 3 pages :
"(...)  vous  me  connaissez  assez  pour  être  convaincu
qu'alors que je le suis moi même des bonnes intentions  de
lagent d'un gouvernement que je cherirai jusqu'au  tombeau
je le seconderai de tous  les  moyens  que  me  donne  une
influence que je n'ai voulu  obtenir  que  pour  faire  le
bonheur de mon pays et le conserver à la  France.  Car  en
dépit de la calomnie et des calomniateurs, je prouverai  à
l'univers entier que fidèle à mes  sermens,  je  n'ai  pas
mérité l'oprobre dont ils  veulent  me  couvrir  (...)  du
moment que l'hydre de la tyrannie a été terrassé on m'a vu 
passer sous les drapeaux de la République depuis  lors  je
n'ai cesé de combattre  pour  elle,  et  comment  aurai-je
trahi  l'angleterre  lorsque je n'ai cessé  de  faire  une
guerre à  mort  aux  satellites  qu'elle  salariait  à  St
Domingue (...) l'armée de Saint Domingue n'a plus sur  son
territoire des lauriers a cueillir (...) elle  ne  demande
pour récompense que d'en gouter les heureux  fruits  (...)
moi-même après avoir sacrifié à la patrie tous mes  momens
et tous mes plaisirs, je ne désire que d'abdiquer ma place 
pour me retirer au sein de ma famille (...) vous vous êtes 
dévoué (...) à la cause de la liberté des  noirs;  si  ses
ennemis s'acharnaient encore contre elle, opposez leur les 
armes de la vérité. Dites leur qu'adorateur de la liberté, 
les noirs n'oubliront jamais a qui ils la  doivent  et  ne
cesseront de s'en montrer dignes (...)
Salut en la republique, en  ses  succes  et  en  ses  loix
bienfaisantes." 


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Révision 28/12/2004