G.H.C. Bulletin 83 : Juin 1996 Page 1665

La famille de CATALOGNE

venir à  l'isle  Royale  y  mettre  Monsieur  du  Figuier,
lieutenant de la compagnie de Douville, Monsieur de Tonty, 
enseigne de la compagnie de Dornon, Monsieur de Catalogne, 
ingenieur en second de l'isle Saint Jean et un  soldat  de
la compagnie de  Dornon,  n'a  jamais  pu  prendre  l'isle
Royale quoy qu'il en aye passé fort près et a esté  obligé
de relacher dans cette isle. Ces officiers me vinrent voir 
avant hier au soir à Saint Pierre d'où je suis  venu  hier
pour commencer à  arranger  mon  cabinet  de  la  nouvelle
Intendance et m'apprirent  le  contretemps  qui  leur  est
arrivé. Ils se sont rendus  hier  icy  pour  rendre  leurs
devoirs à Monsieur le chevalier de Feuquières qui vient de 
me les envoyer pour  pourvoir  au  secours  dont  ils  ont
besoin. Le premier qui est monsieur du Figuier  demande  à
passer icy l'hiver pour repasser à l'isle  Royale  par  le
premier bateau qui partira le printemps prochain de  cette
isle pour y aller et comme il  est  sans  argent  et  sans
connoissance, je viens de luy donner  un  ordre  pour  luy
faire donner par le commis du tresorier  ses  apointements
de lieutenant à commencer du premier de ce mois, et le luy 
ay dit que si ce commis ne le paye pas comme  il  pourroit
arriver scachant qu'il n'a de fons que celuy  que  je  luy
fait, qu'il vienne me trouver, que je le payerois et comme 
je scais  par  moy  même  que  les  appointements  de  cet
officier ne suffisent pas a beaucoup  près  pour  sa  plus
simple nouriture au prix ou sont icy toutes choses, je luy 
ay dit de venir manger au  logis  toutes  les  fois  qu'il
voudra. Je suis assuré que Monsieur de Feuquières  luy  en
dira tout de meme.
Monsieur de Tonty qui est porteur de  cette  lettre  poura
assurer le conseil que depuis  qu'ils  sont  icy  dans  un
assez mediocre cabaret, il leur en a cousté 7 sols 10  par
repas par teste en faisant un assez mince ordinaire ce qui 
les a si fort estonnés que le dit sieur de Tonty ainsy que 
le sieur Catalogne m'ont  prié  de  les  faire  passer  en
France par les premiers vaisseaux qui  partiront.  Ce  qui
fait que je leur viens de donner une lettre pour  Monsieur
Mosnier par laquelle je luy escrit de faire marché en leur 
présence  aux  meilleures  conditions  possibles  avec  le
premier capitaine qui partira pour Nantes ou pour Bordeaux 
pour les passer et d'assurer ce capitaine qu'il sera  payé
de leur passage en France par  qui  il  apartiendra.  J'ay
ordonné qu'on fournisse la paye et la farine au soldat  et
Monsieur de Feuquières ne manquera pas d'ordonner aussy de 
son costé qu'on luy fasse faire le service.

     L'arrivée de ces officiers nous va encore causer  une
augmentation de dépenses et des avances dont nous n'avions 
pas besoin, eu esgard à  l'estat  dans  lequel  nous  nous
trouvons,  et  dont  jay  pris  la  lberté  d'informer  le
conseil. Je ne sauroit assez le suplier  de  nous  envoyer
promptement des secours car il ne  sera  pas  possible  de
pouvoir tenir icy longtemps au prix que les choses valent. 
Sur ce que ces Monsieurs m'ont dit qu'il y a  beaucoup  de
farine dans le vaisseau du capitaine Bourdon, j'escris aux 
dits Mesieurs de le voir et de  scavoir  de  luy  s'il  ne
voudra pas en vendre 100 barils pour  la  subsistance  des
troupes du Roy et en ce cas de faire  marché  et  de  m'en
donner avis pour en informer aussy tost le conseil.

(3) Cf Sydney Daney et états de services dans son  dossier
aux Archives Nationales.

NOUS AVONS REÇU

                      L'or des îles
                   Marie Reine de Jaham
             Robert Laffont, avril 1996, 139F

     Marie-Reine de Jaham a écrit le  premier  livre  d'une
saga antillaise qui met en scène deux familles, les  Solis,
issus des juifs ayant fui l'Inquisition espagnole,  et  les
Tara, descendants des princes du  Mali  réduits  en  escla-
vage. Le récit débute en l'an mille quand une  éruption  de
la Montagne Pelée fait fuir  de  Madinina  (Martinique)  la
jeune  caraïbe  Akwaba,  et,  dans   ce   premier   volume,
s'interrompt en 1763, quand la France choisit de  conserver
ses  îles  à  sucre  et  d'abandonner  le  Canada   et   la
Louisiane.
     Chacun des dix chapitres évoque de  façon  vivante  un
lieu ou  une  étape  historique,  tous  ces  apports  venus
d'ailleurs qui ont fait nos Antilles.

     Ce pourrait être le livre de  votre  été;  un  compte-
rendu de lecture par un membre  de  GHC  sera  publié  plus
tard.

PUBLICATIONS

     Un siècle de banque à la Guadeloupe
 (1850-1990)
   catalogue de l'exposition réalisée par Alain Buffon
à l'initiative de l'Association des retraités des banques
 (Conseil général et Direction des Affaires culturelles)
                     Guadeloupe, 1996
                      50F + port 15F
      ARBEFG, 113 tour Miquel, 97110 Pointe-à-Pitre

- Mise en place du système bancaire : 1851,  Banque  de  la
Guadeloupe;  1860-1863 fondation du Crédit Foncier Colonial
- Constitution  d'un  dense  réseau  bancaire  (commercial,
mutualiste, coopératif)
- 1944 : le privilège d'émission de la Banque de la  Guade-
loupe est transféré à la Caisse Centrale,  deux  ans  avant
la départementalisation.
Historique précis, cartes  postales,  photos  et,  surtout,
reproduction en couleurs des anciens billets de  banque  de
Guadeloupe... de quoi réveiller bien des souvenirs !  Bravo
et merci !


     Les musées des départements français d'Amérique
  Actes du Congrès, Fort-de-France, 14-18 novembre 1994
                        144 pages

Après une présentation historique, économique, sociale des 
Antilles qui sert d'introduction, quatre thèmes (en Guade- 
loupe, Martinique et Guyane) :
- archéologie et fouilles sous-marines,
- musées et politique des publics,
-  législation,  conservation  et  restauration  en  milieu
  tropical,
- coopération et développement des musées dans la Caraïbe.

NDLR  Pour cette publication, "le Créole" (p. 1651) et "les
Notaires"  (p. 1666), nous n'avons pas  d'informations  sur
les prix et conditions de commande.


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Révision 28/12/2004