G.H.C. Bulletin 83 : Juin 1996 Page 1660

Le chevalier Anne-Louis de TOUSARD
Paul-Henri Gaschignard

     Le chevalier Anne-Louis de TOUSARD fut successivement 
"sous-commissaire chancelier des relations commerciales" à 
La Nouvelle-Orléans (décret impérial du 19 janvier  1805);
et, tout en conservant ces  premières  fonctions,  "consul
intérimaire de France" à La Nouvelle-Orléans en  l'absence
d'un titulaire (1er octobre 1811 au 22 juillet 1816).
Voir GHC pages 912, 980, 1382, 1588-1589.

     Le 23 septembre 1814, une lettre du  ministre  d'Etat
chargé par intérim du portefeuille des Affaires étrangères 
avait appris à Anne Louis  de  Tousard  que  "le  Roi,  en
statuant sur l'organisation des consulats,  avait  jugé  à
propos de  supprimer  le  vice-consulat  de  La  Nouvelle-
Orléans et qu'ainsi cette place n'existait  plus;  il  n'a
d'ailleurs pas été  nommé  au  consulat  établi  en  cette
résidence." Tousard qui,  depuis  longtemps,  briguait  le
poste de consul, fut donc  seulement  invité  à  le  gérer
jusqu'à l'arrivée d'un titulaire. Le 22 juillet  1816,  le
poste de vice-consul chancelier  qu'il  occupait  toujours
fut supprimé.
     Ainsi privé de traitement, Tousard se rendit à  Paris
où on le trouve au début de janvier  1817.  Il  intervient
auprès du duc de RICHELIEU, président du  Conseil,  chargé
des affaires étrangères. Mais en vain : on  lui  reproche,
semble-t-il, l'attitude qui aurait été la  sienne  pendant
les Cent-Jours (sur laquelle il n'y a  aucun  détail).  Au
début de mars, il apprend qu'il va être mis à la  retraite
(il va avoir 68 ans). Il meurt un mois plus  tard,  le  10
avril 1817, au 10 de  la  rue  d'Artois  (aujourd'hui  rue
Laffitte) qui, d'après sa correspondance, est l'adresse de 
l'hôtel d'Avranches (hôtel particulier ou de voyageurs ?).

     Deux  états  de  service,  de  la  main  de  TOUSARD,
conservés au quai d'Orsay, permettent de  mieux  connaître
la carrière militaire antérieure du chevalier de  TOUSARD,
ancien lieutenant colonel, chevalier de l'ordre  royal  et
militaire de St-Louis (cf GHC p. 912 et CGHIA n° 27, notes 
du colonel Arnaud) :
-  élève  à  l'Ecole  du  corps  royal   d'artillerie   de
Strasbourg (4 12 1765) puis de Bapaume (3 6 1768);
- lieutenant en second de bombardiers dans le régiment  de
la Fère (11 6 1769);  lieutenant  dans  une  compagnie  de
canonniers du même régiment (1 10 1772);
- capitaine d'artillerie dans les colonies  françaises  de
l'Amérique, envoyé aux Etats-Unis en cette qualité (24  11
1776);
- perte du bras droit "en enlevant une pièce de canon  aux
Anglais, à la retraite de Rhode Island, le 28 août 1778";
- lieutenant colonel par une  résolution  du  Congrès  des
Etats-Unis (27 10 1778);
- "convié à l'honneur de l'ordre royal et militaire de St- 
Louis" (3 7 1779);
- major du régiment provincial d'artillerie de Toul  (5  4
1780);
- lieutenant colonel du régiment du Cap (8 7 1784);
- commandant par intérim de la partie Nord de  St-Domingue 
(mars 1785);
- commandant de la ville du Cap par intérim (4 2 1791);
-  commandant  des  troupes  patriotiques  "destinées   à
réprimer l'insurrection des ateliers (23 8 1791);
- expédition au Port-Margot (9 10 1791);
- expédition au Fort-Dauphin (4 11 1791); 
- arrêté  par  les  Commissaires  civils  avec  tous   les
officiers  du  régiment du Cap  (19 10  1792);  arrivés  à
Nantes, ils sont arrêtés et transportés à Paris où (15 12)
ils sont emprisonnés à l'Abbaye;
- embarquement  pour Philadelphie avec un  passeport  amé-
ricain (14 4 1793);
- décret  de la Convention qui permet leur libération mais
exclut MM de CAMBEFORT  et de TOUSARD de tout service dans
les armées de la République (4 2 1793);
-  nommé par  George WASHINGTON  "major  du  régiment  des
artilleurs et ingénieurs" (11 4 1795);
- inspecteur de l'artillerie des Etats-Unis (26 5 1800);
-  lieutenant  colonel  commandant   le  second   régiment
d'artillerie (27 1 1801);
- autorisé à quitter le service des Etats-Unis (18 3 1802) 
pour rejoindre le général LECLERC à  St-Domingue  (juillet 
1802);
- chef de bataillon adjoint  à  l'état  major  du  général
Leclerc, à titre provisoire (31 7 1802);
- commandant de la garde nationale du Cap (octobre 1802);
- réformé comme chef de bataillon adjoint à compter du  31
juillet 1802 (lettre du  général  BERTHIER  du  7  juillet
1804).    

Source :
Archives  du  ministère  des  Affaires  étrangères   (Quai
d'Orsay), dossier Personnel, 1ère série,  volume  309;  et
Correspondance consulai e  et  commerciale,  La  Nouvelle-
Orléans, volume 1. 

NDLR  Signalons  que la généalogie des TOUSARD  de  Saint-
Domingue par le colonel Arnaud dans le cahier 27 du  CGHIA
(mars 1989), permet de préciser la généalogie  publiée  en
page 1589 de GHC : la dernière épouse  de  TOUSARD  (x  La
Nouvelle-Orléans Cm 26 6 1806 Me Broutin) se  nommait  Ana
Maria GEDDES, fille de + William et  Mary  WILMES,  née  à
Charleston (Baltimore) Leurs  filles  épousèrent,  l'aînée
(Caroline) en 1814, Clément STOCKER,  négociant  à  Phila-
delphie, la cadette (Laurette), en  1818,  le  dr  MORELL,
médecin à La Nouvelle-Orléans.

Quant à la première épouse citée p. 1589,  Anne  Marie  de
NUCE veuve du comte de PARADES, ce n'était  pas  la  femme
d'Anne Louis mais d'un TOUSARD d'OLBEC (frère ?).

NOUS AVONS REÇU

de Guy Stéhlé quelques pages de :

   Matériaux pour l'histoire de la Martinique agricole
   d'Octave Hayot, Fort de France 1881, réédité en 1938

concernant en particulier l'historique de l'habitation  du
Chamflore,  vendue à des  familles allemandes en 1765,  et 
l'histoire d'un  M. CLAVEAU,  parti à l'époque révolution-
naire en laissant la garde de son habitation à sa servante
négresse  Nanon,  dont il avait une fille,  Louise.  Il ne
revint jamais;  Nanon eut un fils, Saint-Prix,  nègre,  et
Louise, d'un blanc des hauteurs, trois fils, Jean,  Saint-
Cyr et Avril. Au bout de 50 ans, la  prescription  en  fit
des propriétaires.    


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